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Accord Historique : La FIS Centralise les Droits TV du Ski

La FIS vient de conclure un accord historique sur la centralisation des droits TV du ski après d'âpres négociations. Quelles seront les conséquences pour l'avenir de ce sport ? Analyse d'un tournant majeur pour les compétitions de...

C’est un jour qui fera date dans l’histoire des sports d’hiver. Après de longs mois de tractations intenses, la Fédération Internationale de Ski (FIS) a annoncé ce vendredi être parvenue à un accord sur la centralisation des droits TV de l’ensemble de ses compétitions, à l’exception notable de l’Autriche. Une avancée majeure qui pourrait bien révolutionner l’économie du ski mondial.

Un accord attendu de longue date

Cela faisait plusieurs années que l’idée d’une commercialisation centralisée des droits médias agitait les coulisses de la FIS. Mais les négociations avec les différentes fédérations nationales, soucieuses de préserver leur autonomie et leurs revenus, s’annonçaient particulièrement délicates. C’est désormais chose faite, ou presque, puisque toutes les grandes nations du ski, de la France à la Norvège en passant par la Suisse et les États-Unis, ont accepté de jouer le jeu. Seule l’Autriche a décidé de faire cavalier seul.

C’est un jour vraiment historique pour les sports de neige.

Johan Eliasch, président de la FIS

Des gains à la clé pour toutes les parties ?

Le grand argument mis en avant par la FIS pour convaincre les fédérations est la promesse d’une augmentation significative des recettes, grâce à une meilleure valorisation des droits. La tarte sera certes à partager, mais elle devrait être plus grosse pour tout le monde au final. Si l’on en croit les dirigeants de l’instance, les retombées devraient profiter à l’ensemble des acteurs :

  • Hausse des prize money pour les athlètes
  • Développement des petites fédérations
  • Investissements dans les sites de compétition
  • Création de nouveaux événements

Un partenaire de poids avec Infront

Pour commercialiser ce nouveau « produit ski », la FIS s’est adjoint les services d’Infront Sports & Media. Ce poids lourd du marketing sportif, qui gère déjà de nombreux droits en football et en handball, aura la lourde tâche de monétiser au mieux ces heures de direct aux quatre coins du globe. Avec à la clé, la FIS l’espère, une exposition décuplée et de nouveaux sponsors.

Le refus autrichien, un coup dur ?

La décision de l’Autriche de ne pas prendre part à cet accord constitue indéniablement un accroc dans le bel ordonnancement imaginé par la FIS. Mais, selon une source proche des négociations, « la porte reste ouverte ». Avec ses champions et ses épreuves mythiques comme Kitzbühel, l’Autriche représente un marché-clé. Son absence pourrait affaiblir l’attrait du « package » FIS. Mais l’instance se veut confiante, persuadée que l’effet d’entrainement et les retombées futures sauront convaincre l’ÖSV (fédération autrichienne) de rejoindre le mouvement tôt ou tard.

Quelle utilisation des nouvelles recettes ?

Si l’accord promet à terme une manne financière importante, son utilisation fait déjà débat. Certains plaident pour une répartition équitable quand d’autres souhaitent récompenser les locomotives du circuit. Le sujet promet d’agiter les prochaines réunions de la FIS. Une chose est sûre : entre développement des disciplines, soutien à la formation des jeunes et financement de la lutte antidopage, les besoins sont immenses. Il faudra faire des choix.

Un avenir en pointillé pour le ski ?

Miser quasi exclusivement sur les droits TV, sur fond de crise économique et de concurrence des nouveaux médias, est un pari osé. D’autant que la FIS a rejeté, pour l’instant, l’offre de 400 millions d’euros du fonds d’investissement CVC. Un accord qui aurait peut-être offert plus de garanties à long terme mais que la Fédération jugeait trop contraignant. Seul l’avenir dira si la voie choisie était la bonne.

Une nouvelle ère s’ouvre donc pour le ski mondial et ses compétitions phares. Avec son lot de promesses et d’incertitudes. Car les défis restent nombreux, qu’il s’agisse de séduire un nouveau public, de renouveler des formats parfois désuets ou d’assurer la pérennité d’un modèle qui reste fragile. Mais une chose est sûre : le cirque blanc a bel et bien entamé sa révolution. Rendez-vous dans quatre ans pour un premier bilan.

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