Malgré les tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine, les deux puissances rivales ont choisi de renouveler leur accord de coopération scientifique et technologique pour une période de cinq ans. Cette décision, annoncée par Washington, intervient alors que les relations sino-américaines traversent une phase délicate, marquée notamment par des différends commerciaux et des accusations d’espionnage.
Un accord modernisé pour une coopération encadrée
Selon une source proche du dossier, cet accord de coopération entre les deux gouvernements, dont les origines remontent à 1979, a fait l’objet d’importantes révisions. Le nouvel accord contient des dispositions renforcées en matière de sécurité nationale, un mécanisme de règlement des différends, et surtout, permet une plus grande réciprocité dans l’échange des données scientifiques.
La propriété intellectuelle fait également l’objet d’une attention particulière dans cet accord amendé. Comme le souligne notre source, ces révisions créent les garde-fous les plus solides à ce jour pour toute coopération scientifique intergouvernementale avec la Chine.
Il est important de noter que l’accord exclut explicitement toute coopération dans le domaine des technologies sensibles ou émergentes. De plus, une clause de sortie est prévue en cas de non-respect des termes de l’accord par l’une des parties.
Des domaines de coopération limités mais essentiels
Si les États-Unis maintiennent des restrictions sur les exportations de technologies vers la Chine, notamment dans le secteur stratégique des semi-conducteurs, certains domaines de recherche restent ouverts à la collaboration. Selon notre source, cette coopération scientifique ciblée fait partie intégrante de la relation concurrentielle globale entre Washington et Pékin.
Parmi les domaines où une coopération limitée est envisageable, figurent l’océanographie, la sismologie, la météorologie, l’agriculture ou encore la santé, y compris la recherche sur les vaccins. Cette dernière thématique revêt une importance particulière dans le contexte de la pandémie de Covid-19, dont les origines font l’objet de vives controverses entre les deux pays.
Des critiques persistantes malgré les garde-fous
Le renouvellement de cet accord de coopération scientifique ne fait pas l’unanimité aux États-Unis. Une commission parlementaire contrôlée par l’opposition républicaine avait dénoncé en septembre le fait que des centaines de millions de dollars de fonds fédéraux américains consacrés à la recherche au cours de la dernière décennie aient pu contribuer aux progrès technologiques et à la modernisation militaire de la Chine.
Face à ces critiques, le responsable américain interrogé a tenu à souligner que la coopération scientifique avec la Chine servait les intérêts des États-Unis, tout en s’inscrivant dans un cadre strictement défini et sécurisé.
La science, un terrain d’entente fragile
Le renouvellement de l’accord de coopération scientifique sino-américain illustre la complexité des relations entre les deux puissances. Si la rivalité stratégique et les tensions commerciales dominent, certains domaines comme la recherche restent des terrains d’entente possibles, bien que fragiles.
L’enjeu pour Washington et Pékin est de parvenir à un équilibre délicat entre coopération mutuellement bénéfique et protection de leurs intérêts nationaux. Le renforcement des dispositions de sécurité et de réciprocité dans ce nouvel accord semble aller dans ce sens, mais il est probable que les débats sur les risques et les bénéfices de cette coopération continueront à animer la scène politique américaine.
Dans un contexte international volatil, où les grands défis comme le changement climatique ou les pandémies transcendent les frontières, la coopération scientifique internationale reste plus que jamais nécessaire. Reste à savoir si la méfiance croissante entre les États-Unis et la Chine permettra de préserver ces espaces de collaboration sur le long terme.
