Après plus d’un an d’affrontements meurtriers, un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah est finalement entré en vigueur au Liban ce mercredi. Cette trêve, valable depuis 04H00 heure locale, doit mettre fin à un conflit qui a contraint des centaines de milliers de personnes à fuir leur domicile des deux côtés de la frontière.
Selon des sources proches du dossier, l’armée israélienne dispose à présent de 60 jours pour se retirer progressivement du territoire libanais, tandis que le Hezbollah doit lui aussi s’éloigner de la zone frontalière. Un retrait qui s’annonce délicat au regard des tensions qui persistent dans la région.
Un lourd bilan humain et matériel
Ce conflit, qui a débuté il y a 13 mois lorsque le Hezbollah a ouvert un front contre Israël en soutien au Hamas palestinien, laisse derrière lui un bilan très lourd. Selon les autorités libanaises, au moins 3 823 personnes ont perdu la vie dans le pays, la plupart durant les dernières semaines d’affrontements. Côté israélien, on déplore la mort de 82 militaires et 47 civils.
Au-delà des pertes humaines, ce sont aussi des dégâts matériels considérables qui ont été infligés, en particulier au Liban. Avant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, Israël a en effet mené d’intenses bombardements sur le centre de Beyrouth et sa banlieue sud, bastion du Hezbollah. Des frappes d’une ampleur inédite qui ont réduit de nombreux bâtiments en ruines.
Le rôle clé de la communauté internationale
Si un accord a finalement pu être trouvé, c’est en grande partie grâce à l’implication de la communauté internationale, et notamment des États-Unis et de la France. Le président américain Joe Biden a salué un « nouveau départ » pour le Liban, fruit de plusieurs semaines d’intenses tractations diplomatiques.
Washington et Paris se sont engagés à veiller au respect de ce cessez-le-feu, considéré comme un préalable indispensable à une résolution durable du conflit. L’armée libanaise doit ainsi prendre le contrôle de la frontière sud, et empêcher le Hezbollah de menacer à nouveau la sécurité d’Israël.
Un répit de courte durée pour le Liban ?
Si cette trêve offre un répit bienvenu au Liban, de nombreux observateurs craignent qu’elle ne soit que de courte durée. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a d’ores et déjà prévenu que son pays se réservait « une totale liberté d’action militaire » en cas de violation de l’accord par le Hezbollah.
Le mouvement chiite, très affaibli par ce conflit, n’a pour l’heure pas officiellement réagi. Son chef Hassan Nasrallah et de nombreux hauts responsables ont été tués dans des frappes israéliennes le mois dernier. Une situation qui fait peser de lourdes incertitudes sur la suite des évènements.
Israël recentre son offensive sur Gaza et l’Iran
Pour Israël, ce cessez-le-feu doit permettre de concentrer ses efforts militaires sur deux autres fronts jugés prioritaires : Gaza, où une offensive meurtrière est en cours contre le Hamas, et l’Iran, principal soutien des mouvements anti-israéliens dans la région. Téhéran a d’ailleurs mené plusieurs attaques de drones et de missiles contre l’État hébreu ces derniers mois, sans faire pour l’instant de dégâts majeurs.
Malgré l’espoir suscité par ce cessez-le-feu, la situation au Moyen-Orient reste donc très tendue. Le chemin vers une paix durable semble encore long et parsemé d’embûches, tant les contentieux accumulés ces dernières années sont profonds. La communauté internationale, qui a joué un rôle clé dans la conclusion de cet accord, aura sans doute encore un rôle majeur à jouer pour tenter de stabiliser durablement la région.