C’est un développement majeur dans le conflit qui oppose Israël et le Hamas depuis plus de 15 mois. Selon des sources diplomatiques, les deux parties auraient accepté mercredi un accord de cessez-le-feu à Gaza, prévoyant également la libération des otages détenus par le groupe palestinien. Une annonce qui suscite un immense soulagement et des scènes de liesse à travers la bande de Gaza, dévastée par des mois de guerre.
Un accord laborieusement négocié sous pression internationale
L’accord, fruit d’intenses efforts diplomatiques menés par le Qatar, l’Égypte et les États-Unis, intervient à quelques jours du retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Le président élu avait récemment promis « l’enfer » à la région si les otages n’étaient pas libérés avant son investiture, prévue le 20 janvier.
Selon les informations qui ont filtré, l’accord prévoit dans un premier temps la libération de 33 otages israéliens contre un millier de Palestiniens détenus par Israël. La seconde phase concernera le reste des captifs, ainsi que le retour des corps des otages décédés. Au total, 94 personnes sont encore aux mains du Hamas, dont 34 seraient mortes selon l’armée israélienne.
Nous avons un accord sur les otages au Moyen-Orient. Ils seront libérés bientôt.
– Donald Trump, président élu des États-Unis
Une trêve fragile qui soulève des interrogations
Si le gouvernement israélien a confirmé l’accord, il a toutefois prévenu que des « questions restaient à régler » et qu’il espérait conclure les derniers points « dans la nuit ». Une seule trêve d’une semaine avait été observée fin novembre 2023, et les pourparlers s’étaient jusqu’ici heurtés à l’intransigeance des deux camps.
L’annonce de l’accord a suscité des scènes de liesse à Gaza, où des milliers de Palestiniens sont descendus dans les rues pour exprimer leur joie et leur soulagement. Après plus de 15 mois d’une guerre qui a fait des dizaines de milliers de morts et réduit une grande partie du territoire en ruines, beaucoup aspirent à retrouver une vie normale.
Après de trop longs mois de conflit, nous ressentons un immense soulagement pour les otages, pour leurs familles et pour la population de Gaza.
– Alexandre De Croo, Premier ministre belge
Un territoire dévasté et un avenir incertain
Mais si le cessez-le-feu fait taire les armes, il laisse en suspens de nombreuses questions sur l’avenir de la bande de Gaza. Déjà très affaibli, le Hamas, qui contrôle le territoire depuis 2007, sort considérablement fragilisé du conflit. L’ampleur des destructions et la crise humanitaire qui frappe les 2,4 millions d’habitants du territoire soulèvent d’immenses défis.
Selon les Nations unies, plus de la moitié des bâtiments ont été détruits ou endommagés, et les infrastructures essentielles sont à genoux. La reconstruction pourrait prendre jusqu’à 15 ans et coûter plus de 50 milliards d’euros. Une tâche titanesque pour cette enclave palestinienne, soumise à un blocus israélien depuis 2007 et déjà minée par la pauvreté et le chômage avant la guerre.
La levée des divers obstacles auxquels l’ONU a été confrontée (…) est indispensable pour fournir l’aide.
– Eri Kaneko, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU
Des défis sécuritaires et politiques majeurs
Au-delà de l’urgence humanitaire, l’accord de cessez-le-feu ouvre une période d’incertitude politique pour la bande de Gaza. Alors que le Hamas apparaît très affaibli, reste à savoir qui assurera le contrôle du territoire et comment sera organisée sa reconstruction.
Face à ces défis, la communauté internationale a un rôle crucial à jouer pour consolider la trêve et soutenir le processus de paix. De son côté, le président élu américain Donald Trump a averti qu’il ne laisserait pas Gaza redevenir un « refuge pour les terroristes ». Mais beaucoup s’interrogent sur sa capacité à relancer des négociations au point mort depuis des années.
L’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas constitue une étape importante pour la stabilité régionale.
– Hakan Fidan, ministre turc des Affaires étrangères
Si l’annonce du cessez-le-feu à Gaza est accueillie avec un immense soulagement par une population épuisée par la guerre, elle ne marque qu’une première étape vers une paix durable. Des questions cruciales restent en suspens, que ce soit sur le plan humanitaire, sécuritaire ou politique. Après plus de 15 mois d’un conflit dévastateur, la communauté internationale, les acteurs régionaux et les parties prenantes auront la lourde tâche de consolider cette trêve encore fragile et d’œuvrer à la reconstruction et à la stabilisation de Gaza. Un défi immense, mais crucial pour redonner espoir aux habitants de ce territoire meurtri.
