L’Afghanistan est en deuil après deux tragiques accidents de la route qui ont coûté la vie à plus de 50 personnes et fait près de 70 blessés. Une véritable catastrophe qui endeuille le pays et soulève de nombreuses questions sur la sécurité routière.
Deux accidents mortels en une nuit sur l’autoroute Kaboul-Kandahar
Dans la nuit de mercredi, deux cars transportant des passagers sont entrés en collision avec des poids lourds sur l’autoroute reliant Kaboul à Kandahar, dans le centre de l’Afghanistan. D’après les autorités locales, le premier autocar a violemment percuté un camion aux alentours de 23h, heure locale, près du village de Shahbaz dans la province de Ghazni. Quelques kilomètres plus loin, un deuxième car est venu s’encastrer dans un camion-citerne à Nani, dans la province voisine d’Andar.
Au petit matin, le bilan est lourd : au moins 52 personnes ont perdu la vie et 68 autres ont été blessées, dont certaines dans un état critique. Les victimes ont été rapidement évacuées vers l’hôpital de Ghazni, à environ 150 km de la capitale Kaboul, mais les blessés les plus graves ont dû être transférés vers des établissements mieux équipés.
Des scènes d’horreur et des rescapés traumatisés
Sur les lieux des accidents, c’est une vision d’horreur qui s’offre aux secours. Débris de carrosserie, sièges arrachés, effets personnels des victimes jonchent la chaussée au milieu des flaques de sang. Sur le parking du poste de police où ont été acheminés les deux cars éventrés, des sièges sont maculés de sang, témoignant de la violence du choc.
Khadim, un miraculé sorti indemne du premier accident raconte :
J’étais à moitié endormi quand j’ai entendu un grand bruit. Quand je suis sorti du car, j’ai vu des corps partout, des gens qui pleuraient, du sang… c’était horrible.
La sécurité routière en question
Ces drames à répétition mettent en lumière les failles de la sécurité routière en Afghanistan. Le réseau routier, déjà en piteux état après 40 ans de guerre, est le théâtre de nombreux accidents, souvent meurtriers. En cause : des infrastructures déficientes, un parc automobile vétuste, mais aussi des conducteurs peu formés qui ne respectent pas le code de la route.
Les autorités talibanes, revenues au pouvoir en août 2021, ont annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer les causes exactes de cet accident. Mais au-delà, c’est tout un pan de la politique des transports qui doit être repensé pour éviter que de tels drames ne se reproduisent.
Un lourd tribut payé par la population
Une fois de plus, c’est la population afghane qui paie le prix fort de ces lacunes en matière de sécurité. Encore éprouvés par des décennies de conflit et une pauvreté endémique, les Afghans doivent composer avec des routes dangereuses qui constituent un risque quotidien. Ces derniers mois, les accidents mortels impliquant des cars ou des minibus se sont multipliés :
- En juillet, 17 personnes avaient péri et 34 avaient été blessées dans le renversement de leur autocar dans le nord du pays
- En mars, une collision entre un car et un camion-citerne avait fait plus de 20 morts et 38 blessés dans le sud
Un bilan tragique qui ne cesse de s’alourdir et qui appelle des mesures urgentes pour renforcer la sécurité des transports. Car au-delà des pertes humaines, ces accidents à répétition ont un coût social et économique considérable pour un pays déjà exsangue.
L’Afghanistan est aujourd’hui en deuil, endeuillé par ce énième drame de la route. Mais au-delà de l’émotion et des condoléances, il est temps pour les autorités de prendre enfin ce fléau à bras le corps. La population, elle, aspire à pouvoir emprunter des routes plus sûres, sans craindre pour sa vie à chaque voyage. Un droit élémentaire dont les Afghans ne devraient plus être privés.