République tchèque, mercredi soir. Il est aux alentours de 21h30 lorsque le calme de la nuit est soudain brisé par un vacarme assourdissant. Sur la ligne ferroviaire reliant la capitale Prague à la ville de Pardubice, c’est le drame. Deux trains, un de passagers et un de marchandises, viennent d’entrer en collision frontale à pleine vitesse.
Très vite, les secours s’organisent et convergent en masse vers les lieux de l’accident. Mais ils découvrent un spectacle de désolation : des wagons enchevêtrés et disloqués, des débris métalliques éparpillés sur des centaines de mètres, des victimes prises au piège dans les carcasses des trains… D’après les premiers éléments, le bilan est d’ores et déjà très lourd : au moins deux personnes ont perdu la vie dans ce choc d’une violence inouïe, et des dizaines d’autres sont blessées, dont certaines grièvement.
Un accident aux circonstances encore floues
Mais que s’est-il passé pour en arriver à un tel drame ? Pour l’heure, les circonstances exactes de cet accident ferroviaire restent à éclaircir. La collision s’est produite sur une portion de voie unique, ce qui laisse supposer qu’un des deux trains n’aurait pas dû se trouver là au moment fatidique. Les enquêteurs vont devoir déterminer s’il s’agit d’une erreur humaine, comme un feu mal interprété ou une consigne de sécurité non respectée, ou d’un problème technique, comme une défaillance de signalisation.
En attendant, c’est tout le système ferroviaire tchèque qui est sous le choc. Malgré des investissements importants ces dernières années pour moderniser le réseau, ce terrible accident vient rappeler que le risque zéro n’existe pas. Et soulève à nouveau la question de la sécurité des transports par rail, un sujet ô combien sensible depuis la catastrophe ferroviaire de Studénka qui avait fait 8 morts et près de 100 blessés en 2008 dans le pays.
Les secours toujours à pied d’oeuvre
Sur place, les opérations de secours et de déblaiement se poursuivent activement pour tenter de porter assistance aux victimes encore coincées dans les wagons accidentés. Pompiers, ambulanciers, policiers… ce sont des dizaines de secouristes qui sont mobilisés et qui travaillent d’arrache-pied pour sauver des vies. Dans cette course contre la montre, chaque minute compte. Certains blessés sont dans un état critique et leur pronostic vital est engagé.
C’est une véritable scène d’horreur, confie un pompier sur place. Les wagons sont complètement broyés, c’est un miracle qu’il n’y ait pas plus de morts.
– Un secouriste sous le choc
Les blessés sont progressivement évacués et transportés vers les hôpitaux les plus proches. Là aussi, c’est une course contre la montre qui est engagée pour leur prodiguer les soins nécessaires. Les services d’urgences ont été placés en alerte maximale et renforcés en personnel pour pouvoir faire face à l’afflux massif de victimes.
Le bilan pourrait encore s’alourdir
Mais le pire est peut-être encore à venir. Car si le bilan provisoire fait déjà état de 2 morts et des dizaines de blessés, de nombreuses personnes restent portées disparues. Personne ne sait encore combien de passagers se trouvaient exactement à bord du train au moment de la collision. Et les autorités redoutent de découvrir d’autres victimes dans les décombres au fil des opérations de sauvetage et de déblaiement.
Une cellule de crise a été activée par le gouvernement tchèque pour coordonner les secours et l’aide aux victimes et à leurs proches. Car au-delà des blessures physiques, ce sont aussi de profonds traumatismes psychologiques auxquels vont devoir faire face les survivants et les familles endeuillées. Rien ne pourra effacer l’horreur et le chagrin, mais les autorités se veulent présentes et à l’écoute pour les accompagner du mieux possible.
Une enquête ouverte, les questions fusent
Parallèlement, une enquête a été ouverte pour tenter de faire la lumière sur les circonstances exactes de ce drame. Les deux trains impliqués vont être passés au crible, les boîtes noires et les enregistrements analysés, les personnels interrogés… Il s’agira de déterminer les causes de cet accident et d’établir d’éventuelles responsabilités. Erreur humaine, défaillance technique, manquement aux procédures de sécurité… Toutes les pistes sont envisagées à ce stade.
Car les questions sont nombreuses. Comment deux trains ont-ils pu se retrouver sur la même voie ? Quels systèmes de sécurité étaient en place pour éviter ce genre de collision frontale ? Les procédures ont-elles été respectées ? Le matériel était-il aux normes et correctement entretenu ? Autant d’interrogations cruciales auxquelles il faudra apporter des réponses pour comprendre ce qui s’est passé. Et en tirer les leçons pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise.
Dans l’attente, le pays est en deuil. Dès l’annonce de la catastrophe, les réactions ont afflué du monde entier pour exprimer soutien et solidarité au peuple tchèque. Le président de la République, les membres du gouvernement, les dirigeants des instances ferroviaires, tous ont fait part de leur émotion et de leur tristesse face à ce terrible accident. Des drapeaux ont été mis en berne et une minute de silence sera observée demain en hommage aux victimes.
Et pendant que l’enquête suit son cours, la vie devra malgré tout reprendre ses droits. La ligne ferroviaire restera sans doute coupée plusieurs jours, le temps de réparer les dégâts et de sécuriser les voies. Les voyageurs devront prendre leur mal en patience et trouver des solutions alternatives pour leurs déplacements. Mais tout cela paraît bien futile face à la douleur et au chagrin des proches des victimes. Car ce soir, en République tchèque, ce sont des vies qui ont basculé à jamais dans l’horreur et le cauchemar.
