C’est un véritable drame qui s’est noué ce dimanche dans les Pyrénées-Orientales. Vers 17h, pour une raison encore inconnue, un autocar espagnol assurant la liaison entre Barcelone et l’Andorre a quitté la route et violemment percuté une falaise. Un accident d’une terrible violence qui a coûté la vie à deux personnes et fait pas moins de 45 blessés, dont 10 en urgence absolue.
Parmi les victimes les plus gravement touchées figure le conducteur du véhicule lui-même, souffrant d’un grave enfoncement de la cage thoracique. Son état ne lui permet pas pour l’heure d’être entendu par les enquêteurs, alors que son témoignage sera crucial pour comprendre les circonstances exactes du drame. Selon certains rescapés, l’autocar aurait fait des « zigzags » avant de traverser la chaussée et de s’encastrer dans la paroi rocheuse.
Une enquête ouverte pour déterminer les causes de l’accident
Le parquet de Perpignan a immédiatement ouvert une enquête pour faire toute la lumière sur ce terrible accident. Si les analyses toxicologiques réalisées sur le chauffeur sont en cours, toutes les hypothèses restent ouvertes à ce stade. La violence du choc laisse penser que le véhicule roulait à vive allure au moment de quitter la route. Mais un problème mécanique ou un malaise du conducteur ne sont pas non plus à exclure.
Sur les 47 occupants, dont une grande majorité de ressortissants colombiens résidant en Espagne, beaucoup ont dû être désincarcérés et héliportés en urgence vers les hôpitaux de la région, à Puigcerda, mais aussi Perpignan, Toulouse et Foix pour les cas les plus graves. Plus de 200 pompiers et gendarmes ont été mobilisés pour leur porter secours, dans des conditions particulièrement difficiles en raison du terrain montagneux et escarpé.
Un autocar parti pour une excursion en Andorre
L’autocar accidenté avait quitté Barcelone le matin-même pour une excursion au Pas de la Case, haut lieu du shopping détaxé en Andorre. Il se trouvait sur le chemin du retour lorsque la tragédie est survenue, sur une route de montagne réputée dangereuse, à plus de 1600 mètres d’altitude. Un itinéraire emprunté chaque semaine par de nombreux autocars de tourisme.
Les familles et proches des victimes, sous le choc, attendent désormais avec angoisse de plus amples informations sur l’identité et l’état de santé des blessés. Les autorités ont mis en place une cellule d’urgence pour les tenir informés et les assister dans cette épreuve.
Une route accidentogène dans les Pyrénées
Si les circonstances exactes de ce drame restent à éclaircir, il vient rappeler la dangerosité de certaines routes de montagne, tout particulièrement pour des véhicules lourds comme les autocars. Les nombreux lacets, les pentes abruptes et l’étroitesse des voies laissent peu de marge d’erreur aux conducteurs.
C’est une route difficile, surtout l’hiver. Il faut rester extrêmement vigilant et adapter sa conduite, explique un routier habitué du secteur. Malheureusement, tous les conducteurs n’en ont pas conscience.
D’après les statistiques, ce tronçon entre Porté-Puymorens et l’Andorre est le théâtre de plusieurs accidents chaque année, impliquant régulièrement des autocars de tourisme. Un constat qui pose la question de la sécurisation de cet axe crucial, emprunté par des milliers de voyageurs.
Plus largement, ce terrible accident met en lumière les risques encourus par ces salariés de la route, soumis à la pression du rythme et de la fatigue. Les syndicats réclament depuis des années un renforcement des contrôles et une meilleure prise en compte de la pénibilité du métier de conducteur routier.
Une enquête complexe et de longue haleine
Les enquêteurs de la gendarmerie des Pyrénées-Orientales ont désormais la lourde tâche de reconstituer le film de l’accident, pour en comprendre les causes exactes et déterminer d’éventuelles responsabilités. Une enquête qui s’annonce complexe et de longue haleine, compte tenu de la gravité des faits et du grand nombre de victimes impliquées.
Les expertises mécaniques et techniques du véhicule accidenté seront déterminantes, tout comme l’exploitation de son chronotachygraphe, qui enregistre tous les paramètres de conduite. Les auditions des rescapés et des éventuels témoins de la scène permettront peut-être d’en savoir plus sur les derniers instants avant la sortie de route fatale.
Mais c’est surtout le témoignage du conducteur, s’il est en état de le livrer, qui sera scruté et analysé, pour tenter de comprendre ce qui a pu se passer. Malaise ? Assoupissement ? Perte de contrôle ? Les enquêteurs devront explorer toutes les pistes pour reconstituer le puzzle de ce drame.
L’émotion et la solidarité des habitants
Dans les petits villages de montagne alentour, c’est la consternation et l’émotion qui dominent au lendemain de ce drame qui endeuille toute une région. Chacun ici connaît la dangerosité de cette route et compatit au sort des victimes, pour beaucoup originaires d’Amérique du Sud.
C’est terrible ce qui est arrivé. On pense fort aux blessés et à leurs proches. Si on peut aider d’une manière ou d’une autre, on le fera, témoigne une habitante de Porté-Puymorens, encore sous le choc.
De nombreux habitants ont d’ailleurs spontanément proposé leur aide et leur soutien aux secours et aux autorités, pour faciliter les opérations ou prendre en charge les rescapés. Un bel élan de solidarité montagnarde face à l’adversité.
En attendant de connaître les conclusions de l’enquête, toute une région retient son souffle et se recueille, unissant ses pensées aux victimes et à leurs proches dans cette douloureuse épreuve. Un deuil partagé qui transcende les frontières et rappelle la fragilité de la vie face aux forces de la montagne.