Emmanuel Macron, le « génie de la com », semble avoir perdu de sa superbe. Après la dissolution surprise de l’Assemblée nationale, sa stratégie de communication lors des législatives anticipées s’est avérée un véritable fiasco. Retour sur les raisons d’un déclin d’image sans précédent pour le président de la République.
Un storytelling présidentiel à la dérive
Habitué des coups d’éclat et de la « disruption » politique, Emmanuel Macron pensait pouvoir rebattre les cartes en convoquant des élections législatives anticipées. Mais cette fois, sa maestria communicationnelle n’a pas opéré. Au contraire, le récit présidentiel part à vau-l’eau :
- Confusion autour des raisons et du timing de la dissolution
- Versions divergentes circulant dans son propre camp
- Propos hasardeux du président lui-même
Pour la première fois, le discours échappe à Emmanuel Macron. Ses proches n’hésitent plus à exprimer publiquement leurs réserves, donnant l’image d’un pouvoir qui se délite.
Un « Jupiter » plus si maître de son destin
Lui qui avait bâti son image sur une verticalité «jupitérienne» apparaît aujourd’hui bien esseulé. Rattrapé par les polémiques jusque dans ses déplacements, Emmanuel Macron semble avoir perdu la main sur le récit national.
Le «rempart» autoproclamé contre les populismes se retrouve accusé d’avoir servi de «tremplin» à l’extrême droite.
– Une perception répandue dans l’opinion
Ses saillies polémiques, comme sur le changement de sexe en mairie, renforcent le sentiment d’un président déconnecté. Loin de l’image du réformateur qu’il cultivait, Emmanuel Macron apparaît avant tout comme un habile communicant, dont les ficelles ne dupent plus grand monde.
L’extrême droite, grande gagnante de la séquence
Face à un pouvoir qui patine, les partis contestataires tirent leur épingle du jeu. Le Rassemblement national en tête, qui engrange des scores records et impose ses thématiques. La « magie » du ni droite-ni gauche macronien fait pâle figure face à des oppositions qui refusent la triangulation.
Emmanuel Macron paie cher son incapacité à répondre aux attentes profondes des Français. Lui qui avait su capter l’air du temps en 2017 semble avoir perdu tout sens de l’époque. Les appels du pied électoraux à répétition n’y changent rien : c’est un changement de président que semblent espérer nombre de Français.
Quel avenir politique pour le « champion de la com » ?
Celui qui avait bâti son succès sur son aura médiatique traverse une crise de confiance majeure. Loin du « nouveau monde » promis, Emmanuel Macron incarne désormais, pour beaucoup, un pouvoir à bout de souffle. Les ficelles de communicant, trop visibles, ne font plus recette.
À mi-mandat, la question de la réélection du président sortant, qui semblait acquise il y a peu, n’est plus si évidente. Prisonnier d’une image dégradée, Emmanuel Macron va devoir réinventer en profondeur sa pratique du pouvoir. Faute de quoi, le « champion de la com » pourrait connaître le même sort que ses prédécesseurs : l’impopularité chronique et la défaite annoncée.