C’est un cri d’alarme que vient de lancer Grégory Doucet, le maire de Lyon. Excédé par la recrudescence des tags et graffitis qui défigurent les murs et monuments de la ville, l’édile en appelle à la responsabilité de chacun. Un appel solennel face à ce qu’il qualifie de “crève-cœur” pour tous les amoureux de la cité des Gones.
Lyon submergée par une vague de vandalisme sans précédent
Depuis plusieurs semaines, les services de la ville constatent une augmentation significative des dégradations sur l’espace public. Tags, graffitis, affiches sauvages… Les murs de Lyon n’ont jamais autant souffert. Un phénomène aggravé par les récentes manifestations contre l’extrême-droite, qui ont laissé des traces indélébiles sur de nombreux bâtiments et œuvres d’art.
Face à cette situation, la mairie a dû redoubler d’efforts pour tenter d’effacer ces stigmates. Depuis janvier, ce sont près de 142 000 m², soit l’équivalent de 20 terrains de football, qui ont été nettoyés par les agents municipaux. Un travail de titan, qui peine pourtant à suivre le rythme effréné des dégradations.
La statue de Louis XIV, symbole d’un patrimoine en péril
Parmi les œuvres vandalisées, la célèbre statue équestre de Louis XIV, sur la place Bellecour, cristallise toutes les inquiétudes. Fraîchement restaurée, elle a été la cible de multiples tags ces derniers jours, suscitant l’indignation des Lyonnais. Pour Grégory Doucet, cette attaque contre un emblème de la ville est symptomatique d’un manque de respect envers le patrimoine commun.
Porter atteinte à notre ville est un facteur de division à l’heure où nous devons plus que jamais être solidaires.
Grégory Doucet, maire de Lyon
Un appel à la responsabilité citoyenne
Pour tenter d’enrayer ce fléau, le maire écologiste en appelle donc à la mobilisation de tous. Sur Twitter, il exhorte les Lyonnais à se montrer responsables et à préserver ces “biens communs” que sont les monuments et œuvres d’art de la ville. Une manière de rappeler que la lutte contre les incivilités est l’affaire de tous, et pas seulement des pouvoirs publics.
La municipalité a d’ailleurs mis en place une plateforme dédiée, permettant à chacun de signaler les dégradations constatées. Un outil qui se veut complémentaire de l’action des services de la ville, afin d’agir plus efficacement contre ces actes de vandalisme.
Les critiques de l’opposition
L’appel de Grégory Doucet n’a cependant pas fait taire les critiques de l’opposition municipale. Pour Pierre Oliver, maire LR du 2e arrondissement, la responsabilité de ces dégradations incombe avant tout à la “complaisance” de la majorité écologiste envers l’extrême-gauche. Une accusation balayée par l’adjoint à la sécurité, Mohamed Chihi, pour qui ces actes sont “injustifiables”, quelle qu’en soit l’origine politique.
Vers une prise de conscience collective ?
Au-delà des querelles partisanes, l’enjeu est bien de provoquer un sursaut citoyen face à ces incivilités qui dégradent le cadre de vie des Lyonnais. Si l’appel de Grégory Doucet est salutaire, il ne pourra porter ses fruits que s’il est suivi d’effets concrets. A l’heure où la ville s’apprête à accueillir des millions de visiteurs pour la Coupe du Monde de Rugby et les Jeux Olympiques, il y a urgence à agir pour préserver la beauté et l’attractivité de la capitale des Gaules.
Une prise de conscience collective s’impose donc, pour que chacun se sente investi d’une mission de protection de notre patrimoine commun. Car comme le rappelle avec justesse Grégory Doucet, c’est en étant “à la hauteur de notre ville” que nous pourrons la “préserver collectivement”. Un défi majeur, dont dépend l’avenir de Lyon et de ses trésors architecturaux.