Dans un rebondissement surprenant des relations diplomatiques, la France a récemment exprimé son soutien à la Cour Pénale Internationale (CPI) suite à la demande de mandats d’arrêt émise par le procureur à l’encontre de hauts dirigeants israéliens et palestiniens. Cette prise de position tranche avec la réaction virulente des États-Unis qui ont qualifié la démarche de “scandaleuse”.
La France réaffirme son attachement à l’indépendance de la CPI
Alors que l’annonce des mandats d’arrêt, visant notamment le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et des chefs du Hamas, a provoqué une vague d’indignation, Paris a tenu à rappeler son soutien à l’indépendance de la CPI dans un communiqué publié dans la nuit de mardi. Le Quai d’Orsay a souligné l’importance de la lutte contre l’impunité “dans toutes les situations”.
“La France soutient la Cour pénale internationale, son indépendance, et la lutte contre l’impunité dans toutes les situations”
Communiqué du Ministère français des Affaires étrangères
Condamnation des exactions des deux parties
Dans son communiqué, la diplomatie française n’a pas manqué de condamner fermement les “massacres antisémites” et attaques “barbares” perpétrés par le Hamas contre des civils. Des actes aggravés par des “tortures” et “violences sexuelles” dénoncés par le procureur de la CPI.
Mais Paris a également pointé du doigt les manquements d’Israël au droit international humanitaire, alertant depuis plusieurs mois sur le “caractère inacceptable des pertes civiles” dans la bande de Gaza et d’un “accès humanitaire insuffisant”. Des griefs qui font écho aux accusations de crimes de guerre portées par la CPI.
Un appel au dialogue pour une “solution politique durable”
Au-delà du soutien affiché à la juridiction internationale, la France a appelé à une résolution pacifique du conflit israélo-palestinien. Selon le Quai d’Orsay, seule une “solution politique durable” permettra de “rétablir un horizon de paix” dans la région.
Cette position nuancée tranche avec les réactions outragées des autorités israéliennes et américaines. Si le président Biden a jugé “scandaleuse” la demande de la CPI, Benyamin Netanyahou l’a rejetée “avec dégoût”. Une escalade verbale qui illustre les profondes divergences sur le rôle de la justice internationale dans les conflits les plus sensibles.
Des réactions contrastées en France
En France, l’annonce de la CPI a suscité des réactions contrastées dans la classe politique :
- À gauche, plusieurs responsables se sont félicités de la perspective de voir les auteurs de crimes poursuivis.
- À droite, certaines voix ont dénoncé une “partialité” de la Cour, rejoignant les critiques israéliennes et américaines.
La position du gouvernement français apparaît donc comme un subtil exercice d’équilibriste diplomatique. Tout en affirmant son attachement aux principes de la justice internationale, Paris tente de ménager ses alliés et d’encourager une désescalade. Un défi de taille face à l’un des conflits les plus enkystés de la planète.
Les prochaines semaines seront déterminantes pour mesurer l’impact réel de ces mandats d’arrêt sur le processus de paix israélo-palestinien. Une chose est sûre : la CPI aura marqué un tournant en s’attaquant directement aux plus hauts responsables des deux camps. Reste à savoir si cette audace judiciaire contribuera à faire avancer la cause de la justice, ou au contraire à attiser les braises d’un conflit qui n’en finit pas de se consumer.