Alors que l’économie chinoise peine à retrouver son dynamisme d’antan, le gouverneur de la banque centrale vient de doucher les espoirs de ceux qui attendaient un grand plan de relance. Lors d’un forum financier à Shanghai, Pan Gongsheng a en effet souligné que si des « défis » persistaient, la priorité restait la stabilité monétaire. Une prise de position qui soulève de nombreuses interrogations quant aux perspectives économiques du géant asiatique.
Une conjoncture économique sous tension
Depuis la levée des mesures sanitaires strictes fin 2022, la Chine peine à retrouver son élan. Plusieurs indicateurs témoignent de ces difficultés :
- Une crise immobilière qui perdure, pesant sur l’investissement et la confiance des ménages
- Une consommation atone, les Chinois restant prudents face aux incertitudes
- Un chômage élevé chez les jeunes, fragilisant tout un pan de la population active
Face à ces défis, les autorités ont multiplié les mesures ciblées, soutenant notamment le secteur privé, la construction d’infrastructures ou encore la consommation. Mais pour Pan Gongsheng, pas question de céder à la tentation d’un assouplissement monétaire massif.
Stabilité des prix et reprise modérée comme priorités
Lors de son discours, le gouverneur a en effet rappelé l’importance de maintenir la stabilité des prix et de favoriser une reprise « modérée ». Tout en se disant prêt à utiliser de manière « flexible » les outils de politique monétaire, il a exclu tout « assouplissement ou resserrement majeur ».
Le maintien de la stabilité des prix et la promotion d’une reprise modérée des prix seront des considérations importantes.
– Pan Gongsheng, gouverneur de la Banque populaire de Chine
Une ligne prudente qui tranche avec les attentes de certains observateurs, espérant des mesures plus volontaristes pour soutenir l’activité. D’autant que l’objectif de croissance d’environ 5% cette année apparaît déjà comme un défi, au vu de la conjoncture actuelle.
Des défis persistants malgré les soutiens ciblés
Si la Chine a multiplié les actions pour soutenir son économie, force est de constater que les résultats se font attendre. C’est particulièrement visible dans l’immobilier, où les mesures d’aide peinent à enrayer la crise.
Les mesures de soutien de Pékin au secteur immobilier n’ont eu pour le moment que peu d’effets.
– Le Figaro
Au-delà des difficultés intérieures, la Chine doit aussi composer avec un environnement international incertain. Entre tensions géopolitiques et risques de ralentissement mondial, les défis ne manquent pas pour la deuxième économie mondiale.
Un optimisme prudent malgré tout
Malgré ce contexte délicat, certains restent confiants dans la capacité de rebond de l’économie chinoise. C’est le cas du Fonds monétaire international, qui s’est récemment montré plus optimiste qu’escompté pour la croissance chinoise en 2023.
Le FMI s’est dit fin mai plus optimiste qu’escompté pour la croissance chinoise cette année, tout en mettant en garde contre les défis qui demeurent sur le plan industriel et budgétaire.
– Le Figaro
Un espoir partagé par les autorités chinoises, qui misent sur la résilience de leur modèle et leur capacité à naviguer en eaux troubles. Reste à voir si cet optimisme sera suffisant face à l’ampleur des défis économiques actuels. Une chose est sûre : le monde gardera un œil attentif sur les prochains développements en Chine, tant son poids est déterminant pour l’économie mondiale.