Imaginez un instant : un homme, visage marqué par les combats, se tient au centre d’une cage, prêt à tout donner pour reconquérir sa gloire. Cet homme, c’est Benoît Saint Denis, surnommé le « God of War », un ancien militaire français devenu une figure montante du MMA. Après deux défaites douloureuses, dont une particulièrement brutale en septembre dernier, il s’apprête à remonter dans l’octogone lors de l’UFC 315 à Montréal, dans la nuit du 10 au 11 mai 2025. Face à lui, le Canadien Kyle Prepolec, un adversaire imprévu mais loin d’être insignifiant. Ce combat, c’est bien plus qu’un simple match : c’est une quête de rédemption, une chance de prouver que le guerrier n’a pas dit son dernier mot.
Un Retour Sous Pression pour le « God of War »
Dans le monde impitoyable du MMA, chaque combat est une épreuve, et chaque défaite laisse des cicatrices, physiques comme mentales. Pour Benoît Saint Denis, les derniers mois ont été un véritable test de résilience. Classé 13e dans la catégorie des poids légers, il ne peut se permettre un nouvel échec. Une troisième défaite consécutive risquerait de le reléguer dans l’ombre, loin des projecteurs de l’UFC. Mais le Français, avec son passé dans les forces spéciales, n’est pas du genre à baisser les bras.
Son dernier combat, en septembre 2024, reste gravé dans les mémoires. Face à Renato Moicano lors de l’UFC Paris, Saint Denis a subi une défaite écrasante dès le premier round. Son visage, méconnaissable après les coups, a choqué les fans. Pourtant, il n’a pas cherché d’excuses. « J’ai fait des erreurs, j’ai appris », a-t-il déclaré, déterminé à tourner la page.
« Je suis de retour dans ma version soldat, dans ma version God of War. Vous allez voir un animal dans la cage. »
Benoît Saint Denis, avant l’UFC 315
Un Nouveau Départ avec Nicolas Ott
Pour ce combat crucial, Benoît Saint Denis a opéré un changement majeur : l’arrivée de Nicolas Ott comme coach principal. Après sa défaite face à Dustin Poirier en mars 2024, le Nîmois avait choisi de se passer d’un entraîneur en chef, une décision qu’il reconnaît aujourd’hui comme une erreur. « Contre Moicano, je n’avais aucune excuse. J’ai identifié mes faiblesses », confie-t-il.
Nicolas Ott, figure respectée du MMA français, est connu pour son travail avec Nassourdine Imavov, un autre combattant en lice pour un titre. Basé à Paris, Ott a mis en place une stratégie claire : tirer parti des forces de Saint Denis tout en comblant ses lacunes. Le Français s’entraîne désormais entre le Venum Training Camp de Rungis et Bayonne, où il collabore avec ses coachs historiques. « Nicolas est mon général. Il me permet de me concentrer sur l’entraînement », explique Saint Denis avec un sourire.
Le saviez-vous ? Le MMA, bien que jeune en France, gagne en popularité. Depuis sa légalisation en 2020, des talents comme Saint Denis et Imavov portent haut les couleurs tricolores sur la scène internationale.
Kyle Prepolec : Un Adversaire Imprévu
À l’origine, Saint Denis devait affronter l’Espagnol Joel Alvarez. Mais une blessure à la main a forcé ce dernier à se retirer à une semaine du combat, laissant place à Kyle Prepolec. Ce changement de dernière minute pourrait déstabiliser certains, mais pas le « God of War ». « Peu importe l’adversaire, ma mission est de gagner », martèle-t-il.
Prepolec, bien que moins connu, n’est pas un novice. Ce Canadien, habitué des combats locaux, aura l’avantage de jouer à domicile au Bell Centre de Montréal. Cependant, les observateurs s’accordent à dire que Saint Denis, avec sa lutte agressive et ses compétences au sol, part favori. « Il est dur, il encaisse, c’est un guerrier », souligne Nicolas Ott.
Les Forces de Saint Denis à l’Épreuve
Qu’est-ce qui fait de Benoît Saint Denis un combattant si spécial ? Pour répondre, il suffit de regarder ses atouts :
- Lutte agressive : Sa capacité à amener ses adversaires au sol est redoutable.
- Résilience : Même sous pression, il continue d’avancer, fidèle à son passé de soldat.
- Polyvalence : Du striking à la soumission, il maîtrise plusieurs facettes du MMA.
Ces qualités, combinées à une préparation rigoureuse, pourraient faire la différence à Montréal. Mais le chemin vers la victoire ne sera pas facile. Prepolec, bien que moins coté, pourrait chercher à exploiter la moindre erreur, surtout après les récentes défaites du Français.
Répondre aux Critiques avec les Poings
La défaite face à Moicano a attiré un flot de critiques, parfois virulentes, sur les réseaux sociaux. Certains ont remis en question la stratégie de Saint Denis, d’autres son endurance. Le combattant n’a pas hésité à répondre, avec une pointe d’ironie : « À ceux qui pensent pouvoir faire mieux, venez au dojo. »
« À ceux qui se prennent pour des chevaliers sans en assumer les devoirs, commencez par défendre la veuve et l’orphelin. »
Benoît Saint Denis, sur ses réseaux sociaux
Cette sortie, bien que polémique, montre à quel point le Français est déterminé à faire taire ses détracteurs. Ce combat à Montréal, loin de la pression de l’UFC Paris, est une opportunité parfaite pour se relancer. Une victoire convaincante pourrait non seulement remonter son classement, mais aussi redorer son image auprès des fans.
Pourquoi ce Combat Compte
Dans une carrière de combattant, certains matchs marquent un tournant. Pour Saint Denis, l’UFC 315 est de ceux-là. Une victoire pourrait le propulser à nouveau vers le top 10 des poids légers, voire ouvrir la voie à des affrontements contre des noms comme Justin Gaethje ou Michael Chandler. À l’inverse, une défaite compliquerait sérieusement ses ambitions.
Mais au-delà des classements, ce combat est une affaire de cœur. Pour un homme qui a servi dans les forces spéciales, chaque bataille est une question d’honneur. « Je suis très content de reprendre mon rôle de soldat », a-t-il confié, soulignant son envie de revenir à l’essentiel : se battre, sans distractions.
Combattant | Points forts | Défi |
---|---|---|
Benoît Saint Denis | Lutte, résilience, sol | Gérer la pression après deux défaites |
Kyle Prepolec | Avantage du terrain, striking | Faire face à l’agressivité de BSD |
Le MMA Français en Plein Essor
Le parcours de Benoît Saint Denis s’inscrit dans une dynamique plus large : l’essor du MMA français. Depuis la légalisation de ce sport en France en 2020, de nombreux talents ont émergé. Des combattants comme Ciryl Gane, Manon Fiorot ou Nassourdine Imavov ont prouvé que la France pouvait rivaliser avec les meilleures nations. Saint Denis, avec son style agressif et son charisme, est l’un des fers de lance de cette nouvelle vague.
Mais cet essor ne va pas sans défis. Le MMA reste une discipline jeune, et les infrastructures, bien que en progrès, ne rivalisent pas encore avec celles des États-Unis ou du Brésil. C’est là que des coachs comme Nicolas Ott jouent un rôle clé, en structurant la préparation des athlètes et en leur apportant une vision stratégique.
Un Guerrier au Cœur du Combat
À quelques heures du combat, les fans retiennent leur souffle. Benoît Saint Denis, avec sa détermination et son nouveau coaching, semble prêt à reconquérir sa place. Mais dans l’octogone, rien n’est jamais garanti. Chaque coup, chaque prise peut changer le cours d’une carrière.
Ce qui est certain, c’est que le « God of War » ne reculera pas. Comme il l’a dit lui-même, il est de retour dans sa « version soldat ». À Montréal, il ne s’agit pas seulement de battre Kyle Prepolec, mais de prouver au monde – et à lui-même – qu’il reste un guerrier d’exception.
Le rideau se lève sur l’UFC 315. Qui sortira vainqueur de cette bataille ? Réponse dans la cage.