À seulement 11 jours du premier tour des élections législatives, le président Emmanuel Macron se retrouve sous le feu des critiques de la gauche. En cause : ses propos qualifiant d’« ubuesque » la proposition du Nouveau Front Populaire (NFP) d’autoriser le changement d’état civil « libre et gratuit » devant un officier d’état civil. Autrement dit, permettre de changer de sexe directement en mairie.
Macron dénonce une proposition « complètement ubuesque »
Lors d’un déplacement mardi sur l’île de Sein, Emmanuel Macron n’a pas mâché ses mots concernant ce point du programme de l’union des gauches. Il a ainsi rangé l’idée de changer de sexe en mairie parmi « les choses complètement ubuesques » portées par le NFP, alliance qu’il a par ailleurs qualifiée de « totalement immigrationniste ».
La gauche crie à la « transphobie crasse »
Ces déclarations ont immédiatement fait bondir plusieurs figures de gauche. Le leader de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon a fustigé des propos « indignes », estimant que le président « ignore la dose de souffrances que cela implique pour les personnes concernées ».
Est-il toujours dans la réalité ? Il veut couper les routes de la résistance au RN au deuxième tour ? Alerte.
– Jean-Luc Mélenchon, sur Twitter
Pour la sénatrice écologiste Mélanie Vogel, « Macron se vautre dans la transphobie crasse ». L’ancienne députée LFI Clémence Guetté enfonce le clou en affirmant que « l’extrême droite n’a plus besoin de faire campagne » car « Macron fait le travail ».
Olivier Faure accuse Macron de « propos populistes »
Le premier secrétaire du Parti Socialiste Olivier Faure est également monté au créneau. « Quand je le vois hier accumuler les fake news, être dans la transphobie, je me dis que ce président est en train d’épouser y compris tous les propos les plus populistes qu’il a dénoncés pendant si longtemps », a-t-il dénoncé.
Le changement de sexe, un sujet clivant
La question du changement d’état civil pour les personnes transgenres est un sujet particulièrement sensible et clivant. En France, la procédure actuelle nécessite un parcours médical long et complexe. La proposition du NFP de la simplifier en la rendant purement administrative fait donc débat.
Avec ces échanges musclés à quelques jours du scrutin, la campagne des législatives prend une tournure de plus en plus tendue. Emmanuel Macron cherche-t-il à séduire un électorat de droite en attaquant les propositions de la gauche sur les questions sociétales ? Ou ses propos traduisent-ils de réelles convictions, quitte à choquer une partie de l’opinion ? Une chose est sûre, la polémique ne fait que commencer…