Inconnu il y a un an, le député LFI Sébastien Delogu est devenu en quelques mois une figure montante de la gauche marseillaise. Sa notoriété grandissante, portée par des coups d’éclat médiatiques comme le déploiement d’un drapeau palestinien à l’Assemblée, en font aujourd’hui un candidat en vue pour les prochaines municipales. Les législatives anticipées dans sa circonscription des quartiers Nord lui offrent une tribune inespérée pour asseoir son ancrage local.
Une popularité galopante
Lors de sa tournée de campagne, impossible pour Sébastien Delogu de faire deux mètres sans être alpagué. Selfies, poignées de main, tapes sur l’épaule… L’ancien chauffeur de taxi est traité comme une vedette par les habitants de la cité qui l’a vu grandir. “D’habitude je ne vote pas mais là je vais voter pour vous“, lui glisse Djamila, admirative de son coup d’éclat à l’Assemblée.
En un an, le jeune député a su capitaliser sur chacune de ses prises de position pour accroître sa visibilité, notamment sur les réseaux sociaux. Une stratégie payante dans les quartiers populaires où son parler vrai et son engagement font mouche, en particulier chez les jeunes et les abstentionnistes.
Cap sur la mairie
Fort de cette popularité, Sébastien Delogu ne cache plus ses ambitions municipales. S’il est réélu, il compte bien utiliser son deuxième mandat de député comme un tremplin vers la mairie en 2026. Dans son viseur : Benoît Payan, le maire DVG élu en 2020.
Ma légitimité, je la tiens des quartiers Nord. C’est là que je veux continuer mon combat contre les inégalités.
Sébastien Delogu, député LFI des Bouches-du-Rhône
En coulisses, l’hypothèse d’une candidature Delogu en 2026 agace la mairie, qui dénonce un “mercenariat électoral”. Mais pour le député des quartiers Nord, hors de question de se laisser intimider. “Payan sait que dans un duel, il n’a aucune chance face à moi“, fanfaronne-t-il.
L’union de la gauche en question
Au-delà de la bataille des ego, c’est la question de l’union de la gauche marseillaise qui se pose en filigrane. Depuis son élection à la faveur d’une alliance entre PS, PCF et même LFI, Benoît Payan s’évertue à rassembler son camp. Mais les relations restent tendues avec les Insoumis, qui l’accusent de mener une politique trop centriste.
L’éventuelle candidature de Sébastien Delogu en 2026 risque de raviver les tensions et de fracturer la gauche, scenario cauchemardesque pour les états-majors. Certains rêvent d’une candidature unique derrière Delogu, pour peu que Payan accepte de s’effacer. Mais le maire sortant n’a aucune intention de céder son fauteuil, qu’il juge bien trop instable pour un novice.
Tout reste à écrire
Avant de viser la mairie, Sébastien Delogu doit d’abord réussir son pari des législatives. Malgré des sondages favorables, une défaite viendrait doucher ses ambitions. À l’inverse, une large victoire renforcerait sa stature d’homme fort de la gauche marseillaise.
Une chose est sûre, Sébastien Delogu sera l’un des hommes à suivre dans les prochaines années sur la scène politique phocéenne. Adulé par une partie de la jeunesse et des milieux populaires, il incarne un renouveau que beaucoup appellent de leurs vœux. Reste à savoir s’il parviendra à transformer l’essai pour s’imposer dans le combat des chefs à gauche. Réponse dans les urnes, puis dans les mois et années à venir.