En cette période de précampagne électorale, tous les regards sont tournés vers les principaux leaders politiques. À 11 jours seulement du premier tour des élections législatives anticipées, chaque prise de parole est scrutée et chaque déplacement décortiqué. C’est dans ce contexte tendu que Jordan Bardella, président du Rassemblement national, et Emmanuel Macron, chef de l’État, se distinguent ce mercredi, mais pour des raisons bien différentes.
Bardella attendu sur sa vision internationale
En se rendant ce jour au salon de défense et de sécurité terrestres Eurosatory, le plus grand au monde dans son domaine, Jordan Bardella s’expose sur un terrain délicat pour son parti : la politique étrangère. Au cœur des enjeux, son positionnement sur le conflit en Ukraine et sur les relations avec Israël. Le RN, accusé par ses détracteurs d’ambiguïté, est très attendu sur ces questions géopolitiques majeures.
Depuis le début de la guerre déclenchée par la Russie, Marine Le Pen, la cheffe de file du parti lors de la présidentielle, avait soufflé le chaud et le froid, condamnant l’invasion russe tout en s’opposant aux sanctions contre Moscou. Une ligne difficile à tenir qui soulève des interrogations sur la vision internationale défendue.
Cette visite sera l’occasion pour Jordan Bardella de réaffirmer les orientations du RN en matière de défense et de préciser la position du parti sur des dossiers sensibles.
Une source interne au Rassemblement national
Macron ulcère la gauche
De son côté, Emmanuel Macron a choisi un autre angle d’attaque en cette période de campagne : taclant sévèrement la gauche et plus particulièrement le Nouveau Front populaire emmené par le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon. Lors d’un déplacement présidentiel hier sur l’île de Sein, le président a dénoncé un programme qu’il juge « déraisonnable et financièrement irréaliste ».
Son angle d’attaque principal a porté sur l’immigration, martelant que la coalition de gauche était « totalement immigrationniste » et voulait « abolir toutes les lois qui permettent de contrôler l’immigration ». Des propos qui ont suscité l’ire des leaders de gauche.
C’est indigne d’un président de la République. Il ignore la dose de souffrances que cela implique pour les personnes concernées.
Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise
Une campagne qui s’intensifie
Lancée officiellement lundi après la clôture des inscriptions des candidatures, la campagne électorale entre désormais dans une phase décisive. Les partis affûtent leurs argumentaires et intensifient leurs attaques, cherchant à convaincre les électeurs.
- Pour le RN, il s’agit d’asseoir sa crédibilité sur les questions internationales et de sécurité
- Emmanuel Macron et son camp veulent mobiliser leur électorat et freiner la dynamique de la gauche
- La NUPES espère confirmer sa percée réalisée aux européennes et s’imposer comme première force d’opposition
Les prochains jours seront décisifs, avec la présentation des programmes électoraux et les interventions médiatiques des principaux leaders. L’enjeu : convaincre les indécis et mobiliser les électeurs alors que l’abstention pourrait atteindre des niveaux records. La bataille des législatives ne fait que commencer.