C’est une annonce qui fera date. Ce mardi, la CGT a appelé à voter pour le Nouveau Front Populaire aux prochaines élections législatives. Un geste historique aux implications profondes pour le paysage politique français et le mouvement syndical. Décryptage d’une décision lourde de sens.
La CGT rompt avec sa posture de neutralité politique
Depuis sa scission avec le PCF dans les années 90, la centrale syndicale s’était toujours bornée à appeler à “faire barrage à l’extrême droite”, sans jamais soutenir explicitement un parti. Mais pour Sophie Binet, nouvelle secrétaire générale, la situation exige de prendre position :
L’extrême droite est en situation d’accéder au pouvoir pour la première fois de l’histoire de notre République. La CGT doit prendre ses responsabilités.
– Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT
C’est donc un tournant majeur pour ce syndicat historiquement très politisé, mais qui avait pris ses distances avec les partis depuis plusieurs décennies. Un choix risqué et clivant, mais assumé au nom de l’urgence du moment.
Le programme social du Nouveau Front Populaire mis en avant
Pour justifier son appel, la CGT affirme que le programme du Nouveau Front Populaire est celui qui répond le mieux aux attentes des travailleurs. Parmi les mesures mises en avant :
- Le retour de l’ISF
- La taxation des héritages
- L’augmentation du SMIC
- Le blocage des prix sur les produits de première nécessité
Un programme résolument ancré à gauche donc, en phase avec les revendications historiques de la CGT. Mais qui pose question sur l’indépendance du syndicat et sa capacité à dialoguer avec tous les gouvernements.
Des répercussions en interne et dans le monde syndical
Cette décision n’a pas fait l’unanimité au sein du comité confédéral national de la CGT. Même si le “oui” l’a emporté, des voix dissonantes se sont exprimées, craignant une perte de crédibilité du syndicat. Des tensions pourraient donc émerger.
Au-delà de la CGT, c’est tout le paysage syndical qui pourrait être impacté. Les autres grandes centrales, comme la CFDT, ont toujours refusé de prendre position. Celle-ci sera-t-elle contrainte de clarifier sa ligne ? Des alliances pourraient-elles se nouer ? L’avenir le dira.
Un impact électoral difficile à mesurer
Quel sera le poids réel de l’appel de la CGT dans les urnes ? Si le syndicat pèse près de 700 000 adhérents, tous ne suivront pas nécessairement la consigne de vote. Et l’influence sur l’électorat au sens large est encore plus incertaine.
Néanmoins, dans un contexte de forte poussée des extrêmes, le soutien de la CGT pourrait conforter la dynamique en faveur du Nouveau Front Populaire. Et convaincre une partie des abstentionnistes et indécis de se déplacer pour “faire barrage”. Réponse dans les urnes les 18 et 25 juin.
Une chose est sûre : par son choix historique, la CGT contribue à polariser encore un peu plus la séquence électorale. Et confirme le retour en force des syndicats dans le débat politique, après un mouvement social très suivi contre la réforme des retraites. De quoi bousculer les équilibres pour les années à venir.
Quel sera le poids réel de l’appel de la CGT dans les urnes ? Si le syndicat pèse près de 700 000 adhérents, tous ne suivront pas nécessairement la consigne de vote. Et l’influence sur l’électorat au sens large est encore plus incertaine.
Néanmoins, dans un contexte de forte poussée des extrêmes, le soutien de la CGT pourrait conforter la dynamique en faveur du Nouveau Front Populaire. Et convaincre une partie des abstentionnistes et indécis de se déplacer pour “faire barrage”. Réponse dans les urnes les 18 et 25 juin.
Une chose est sûre : par son choix historique, la CGT contribue à polariser encore un peu plus la séquence électorale. Et confirme le retour en force des syndicats dans le débat politique, après un mouvement social très suivi contre la réforme des retraites. De quoi bousculer les équilibres pour les années à venir.