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L’autonomie de la Corse en péril suite à la dissolution de l’Assemblée

La dissolution de l'Assemblée nationale remet en cause des années de négociations pour l'autonomie de la Corse. Les élus nationalistes s'inquiètent de l'avenir de ce processus crucial pour l'île. Découvrez les enjeux et les réactions face à cette décision lourde de conséquences...

La décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale a eu l’effet d’une bombe en Corse. Au-delà des remous politiques nationaux, cette dissolution met en péril un processus crucial pour l’île : la perspective d’autonomie, fruit de longues négociations. Les élus nationalistes corses se retrouvent désormais face à un avenir incertain, craignant que des années de dialogue n’aient été balayées d’un revers de main.

Un accord historique remis en question

En février dernier, après plus de deux ans de discussions intenses, un accord avait été trouvé entre le gouvernement et les élus corses sur un processus d’autonomie pour l’île. Une avancée qualifiée d'”historique” par beaucoup, ouvrant la voie à une réforme constitutionnelle. Mais la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron a fait voler en éclats cette perspective.

Je suis très pessimiste pour la suite. Ce processus, c’était l’aboutissement de longues années de combat et de négociations. Tout est remis en cause maintenant.

– Un élu nationaliste corse

Gérald Darmanin, grand artisan du dialogue

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait été l’un des principaux acteurs de ce rapprochement. En mars 2022, il s’était engagé à discuter de l’avenir institutionnel de la Corse, allant jusqu’à évoquer une potentielle autonomie. Cette main tendue faisait suite à de violentes manifestations qui avaient secoué l’île après l’agression mortelle en prison du militant indépendantiste Yvan Colonna, condamné pour l’assassinat du préfet Claude Érignac.

La Corse, grande absente des priorités du gouvernement

Mais désormais, la question corse semble bien loin des préoccupations de l’exécutif. Lors de sa récente conférence de presse post-dissolution, Emmanuel Macron n’a pas dit un mot sur ce dossier. Un silence assourdissant pour les élus nationalistes, qui y voient le signe d’un désintérêt, voire d’un abandon.

  • Un processus “enterré vivant” selon certains observateurs
  • Des années de dialogue et de négociations remises en cause
  • L’avenir institutionnel de la Corse plus qu’incertain

Quel avenir pour l’autonomie corse ?

Alors que les prochaines élections législatives occuperont le devant de la scène, le processus d’autonomie de la Corse risque de passer au second plan. Les élus nationalistes craignent que le futur gouvernement, quel qu’il soit, ne fasse de ce dossier une priorité. Pourtant, pour beaucoup, cette réforme est indispensable pour assurer un développement pérenne et apaisé de l’île.

Sans autonomie, la Corse restera dans une situation de blocage. C’est une question de survie pour notre île et notre identité.

– Un militant nationaliste

La dissolution de l’Assemblée nationale a donc rebattu les cartes en Corse, faisant ressurgir de vieilles inquiétudes. Les élus et militants nationalistes se mobilisent pour tenter de sauver ce qui peut l’être de ce processus historique. Mais beaucoup redoutent que l’autonomie corse ne soit la grande oubliée de la séquence politique à venir. Un constat amer après tant d’efforts et d’espoirs.

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