Dans les coulisses d’un conflit sans fin, une affaire explosive secoue le Moyen-Orient. Trois chefs de file du Hamas, le mouvement islamiste palestinien, sont dans le collimateur de la justice internationale. Visés par des mandats d’arrêt pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité présumés, Ismaël Haniyeh, Mohammed Deif et Yahya Sinwar voient leur destin suspendu à une décision de la Cour pénale internationale (CPI). Retour sur une traque haletante aux multiples rebondissements.
Le déclencheur : l’attaque sanglante du 7 octobre
Tout commence par un matin d’octobre qui vire au cauchemar. Le 7 octobre dernier, le Hamas lance une opération militaire d’envergure baptisée «Déluge d’Al-Aqsa», visant des positions israéliennes. Un déluge de feu s’abat alors, faisant plus de 1170 victimes civiles selon un bilan officiel. Mais l’horreur ne s’arrête pas là. Les combattants du Hamas prennent en otage 252 personnes, dont 132 sont toujours entre leurs mains aujourd’hui. Un acte qui marquera un tournant dans ce conflit endémique.
Ismaël Haniyeh, le visage politique
Parmi les hommes dans le viseur de la CPI, Ismaël Haniyeh incarne la figure politique du Hamas. Élu en 2017 à la tête du bureau politique, cet homme de 60 ans, exilé entre le Qatar et la Turquie, plaide depuis longtemps pour une double approche : résistance armée et combat politique. Une position en équilibre qui lui vaut d’entretenir des relations avec les différents mouvements palestiniens, y compris rivaux.
Ismaël Haniyeh a insisté à plusieurs reprises sur le fait que le groupe ne libérerait les otages que si les combats cessaient définitivement.
Le Figaro
Mohammed Deif, le stratège militaire
Dans l’ombre, Mohammed Deif tire les ficelles des opérations militaires. Chef des redoutables Brigades Ezzedine al-Qassam, c’est lui qui a lancé l’assaut du 7 octobre. Celui que le Hamas présente comme «le chef d’état-major de la résistance» est dans le collimateur d’Israël depuis des années, survivant à au moins six tentatives d’élimination. Un homme aussi déterminé que mystérieux.
Yahya Sinwar, le faucon de Gaza
Troisième homme clé du trio, Yahya Sinwar incarne la ligne dure au sein du Hamas. Élu en 2017 à la tête du mouvement dans la bande de Gaza, cet ancien commandant d’élite a passé plus de 20 ans dans les geôles israéliennes. Partisan affiché d’une approche intransigeante, ses apparitions sont rares et entourées du plus grand secret depuis le début de l’affaire.
Alors que la communauté internationale retient son souffle, le sort de ces trois dirigeants du Hamas est plus que jamais entre les mains de la justice. Une affaire complexe aux implications majeures, qui pourrait bien marquer un tournant dans l’interminable conflit israélo-palestinien. Les prochains mois s’annoncent décisifs.