ActualitésÉconomie

Le Maire met en garde contre une possible mise sous tutelle de la France

"Si les programmes du RN ou du Front populaire étaient appliqués, la France serait mise sous tutelle par Bruxelles et le FMI", prévient Bruno Le Maire. Le ministre de l'Économie tire la sonnette d'alarme sur les risques d'une crise de la dette en cas de dérapage budgétaire. Mais quelles seraient les conséquences pour les Français ? Éléments de réponse.

À moins de deux semaines des élections législatives en France, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a lancé un avertissement fort. Selon lui, une victoire du Rassemblement national ou du Nouveau Front populaire pourrait conduire le pays sous la tutelle de la Commission européenne et du FMI. Une perspective qu’il juge catastrophique pour les finances publiques et l’économie française.

Le spectre d’une crise de la dette

Dans un entretien accordé au Monde, Bruno Le Maire a fustigé ce qu’il considère comme l’« insoutenable légèreté financière » des programmes économiques portés par le RN et le Front populaire. D’après ses projections, leur application intégrale précipiterait la France dans une crise de la dette sans précédent.

Ouvrir tout grand les vannes de la dépense publique au moment où nous devrions rétablir nos comptes, cela conduira à la mise sous tutelle de la France par Bruxelles et le Fonds monétaire international.

Bruno Le Maire, ministre de l’Économie

Le ministre a détaillé le scénario qui en découlerait selon lui :

  • Hausse massive des impôts
  • Politiques d’austérité dictées de l’extérieur
  • Perte de souveraineté économique
  • Renoncements politiques complets

Des promesses intenables ?

Pour Bruno Le Maire, les partis d’extrême droite comme d’extrême gauche font des promesses électoralistes impossibles à financer sur le long terme. Entre les propositions de retraite à 60 ans, de hausse généralisée des salaires ou encore de nationalisation, il pointe du doigt un grand écart entre les discours et la réalité des chiffres.

De son côté, le gouvernement défend une trajectoire de rétablissement progressif des comptes publics. Tout en concentrant les efforts sur le pouvoir d’achat et la relance économique post-Covid. Un équilibre délicat, menacé par les surenchères des oppositions selon Bercy.

L’Europe en embuscade

La semaine prochaine, Bruxelles devrait lancer une procédure pour “déficit excessif” à l’encontre de la France. Un premier avertissement alors que Paris doit encore fournir des efforts pour repasser sous la barre des 3% de déficit. Un objectif repoussé à 2027 en raison des crises successives.

Dans ce contexte tendu, tout dérapage supplémentaire des finances publiques serait perçu comme un facteur aggravant par les autorités européennes. Le risque serait alors de voir la France perdre des marges de manoeuvre budgétaires et subir une forme de mise sous contrôle externe.

Dissolution surprise

Sur la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron, le locataire de Bercy s’est montré pour le moins distant. « C’est la décision d’un seul homme » a-t-il sobrement déclaré, ajoutant ne pas en avoir été informé en amont par le chef de l’État.

Un mode opératoire qui tranche avec l’image d’un exécutif soudé. Et qui montre les limites de “l’hyperpersonnalisation” parfois reprochée au président. Signe que même au sein de la majorité, cette élection anticipée divise et inquiète.

Quels que soient les résultats du scrutin des 30 juin et 7 juillet, une chose est sûre : les questions économiques et budgétaires s’invitent avec fracas dans la campagne. Et l’issue du vote pourrait largement conditionner les équilibres financiers du pays pour les années à venir. La partie s’annonce serrée, et lourde de conséquences.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.