Dans une salle surchauffée, où chaque cri du public semblait porter les joueuses, une équipe a écrit une nouvelle page de son histoire. Ce samedi 3 mai 2025, les Mariannes 92 ont décroché un second titre consécutif de championnes de France de volley féminin, au terme d’un duel acharné contre les Neptunes de Nantes. Un match d’une intensité rare, qui a tenu les spectateurs en haleine pendant plus de deux heures. Comment cette équipe est-elle parvenue à conserver sa couronne dans un sport où chaque point compte ? Plongeons dans cette épopée sportive.
Un sacre forgé dans l’intensité
Le volley féminin français a vécu un moment d’anthologie ce week-end. Les Mariannes 92, club basé à Levallois-Paris, ont confirmé leur domination en remportant la finale du championnat face à Nantes. Ce succès, acquis au terme d’un match retour épique (3-2), marque une nouvelle étape dans l’ascension de cette équipe qui s’impose comme une référence du volley hexagonal. Mais derrière ce triomphe, il y a une histoire de travail, de cohésion et de résilience.
Un match retour sous haute tension
La finale, disputée dans un palais des sports Marcel-Cerdan comble, a offert un spectacle digne des plus grandes rencontres sportives. Après une victoire à l’aller sur le terrain de Nantes (3-2), les Mariannes abordaient ce match retour avec l’avantage psychologique. Pourtant, rien n’était joué. Les Nantaises, déterminées à renverser la vapeur, ont poussé leurs adversaires dans leurs retranchements.
Le premier set a vu Levallois-Paris prendre l’ascendant (25-21), porté par une attaque incisive et une défense solide. Mais Nantes, loin de se décourager, a répliqué en s’adjugeant le deuxième set au bout d’un suspense insoutenable (27-29). La troisième manche, dominée par les Neptunes (25-19), a fait vaciller les locales, qui semblaient perdre leur rythme. Un moment de doute qui aurait pu tout changer.
« À 1-2, on a senti le match nous échapper. Mais on s’est regardées et on s’est dit : c’est maintenant ou jamais. »
Jazmine White, capitaine des Mariannes 92
Ce sursaut d’orgueil a été décisif. Les Mariannes ont retrouvé leur énergie dans le quatrième set (25-22) avant de s’engager dans un tie-break irrespirable. À 10-10, chaque point valait de l’or. Finalement, c’est Levallois-Paris qui a eu le dernier mot (16-13), provoquant l’explosion de joie d’un public en fusion.
Le secret d’une équipe soudée
Qu’est-ce qui fait la force des Mariannes 92 ? Au-delà de leur talent individuel, c’est leur **cohésion d’équipe** qui semble faire la différence. La capitaine Jazmine White, élue meilleure joueuse de la rencontre, a résumé cette alchimie en quelques mots simples mais puissants.
« Notre secret, c’est qu’on s’aime toutes, sur le terrain et en dehors. Nous nous respectons et nous nous faisons confiance. »
Jazmine White
Cette unité s’est manifestée dans les moments clés. Lorsque Nantes a pris l’avantage, les joueuses se sont serré les coudes, galvanisées par leur entraîneur italien, Alessandro Orefice. Ce dernier, connu pour sa rigueur tactique, a su maintenir ses joueuses concentrées, même dans la tempête.
Les clés du succès des Mariannes 92 :
- Une attaque variée : menée par l’Argentine Bianca Cugno, l’équipe excelle dans les phases offensives.
- Une défense tenace : chaque ballon est disputé avec une intensité rare.
- Un mental d’acier : les joueuses ont su rebondir après avoir été menées.
Nantes, l’adversaire valeureux
Si les Mariannes 92 ont brillé, il ne faut pas minimiser la performance des Neptunes de Nantes. Pour la quatrième fois de leur histoire, les Nantaises échouent en finale du championnat. Ce revers, le deuxième depuis leur rebranding en « Neptunes » en 2022, est d’autant plus cruel qu’elles ont livré un combat acharné. Leur résilience, notamment dans les deuxième et troisième sets, a rappelé pourquoi elles restent une place forte du volley féminin français.
Pourtant, Nantes n’a pas su capitaliser sur son momentum. Après avoir pris l’avantage, l’équipe a semblé manquer de fraîcheur dans le tie-break. Ce résultat fait écho à leur défaite en finale de la Coupe de France face à Mulhouse, un peu plus tôt dans la saison. Une déception qui ne doit pas occulter leur parcours remarquable.
Un règlement controversé évité
Un élément a ajouté du piment à cette finale : le **golden set**. Selon le règlement en vigueur, si Nantes avait remporté le match retour en prenant trois sets, les deux équipes auraient dû s’affronter dans un set décisif de 15 points, une sorte de « mort subite » pour départager le champion. Ce système, jugé cruel par beaucoup, a suscité des débats parmi les fans et les joueuses.
Fort heureusement, les Mariannes 92 ont évité ce scénario en s’imposant directement dans le tie-break. Soulignons que ce règlement ne sera pas reconduit la saison prochaine, une décision accueillie avec soulagement par les acteurs du volley français.
Levallois-Paris, nouveau géant du volley
Avec ce deuxième titre consécutif, Levallois-Paris s’affirme comme la nouvelle locomotive du volley féminin en France. Si le club est encore loin des 19 sacres de Cannes, record historique, il pose des bases solides pour l’avenir. Sous la houlette d’Alessandro Orefice, les Mariannes 92 incarnent un volley moderne, alliant puissance, stratégie et esprit d’équipe.
Ce succès est aussi une victoire pour la région Île-de-France, qui voit son rayonnement sportif s’étendre. Le public, omniprésent lors de cette finale, a joué un rôle clé. « On sentait l’énergie de la salle, ça nous a portées », a confié une joueuse après le match.
Équipe | Titres de champion | Dernier sacre |
---|---|---|
Cannes | 19 | 2019 |
Levallois-Paris | 2 | 2025 |
Quelles perspectives pour 2026 ?
Ce titre ouvre de nouvelles perspectives pour les Mariannes 92. Avec une équipe jeune et un encadrement ambitieux, le club pourrait viser un triplé historique en 2026. Cependant, la concurrence s’annonce rude. Nantes, Mulhouse et d’autres équipes auront à cœur de détrôner les championnes en titre.
Du côté de Nantes, cette défaite pourrait servir de tremplin. Les Neptunes ont prouvé qu’elles avaient le niveau pour rivaliser avec les meilleures. Une meilleure gestion des moments clés et un renfort stratégique pourraient leur permettre de franchir la dernière marche.
En attendant, les Mariannes 92 savourent leur triomphe. Leur histoire, faite de passion et de détermination, est une inspiration pour tous les amateurs de volley. Et dans un sport où chaque smash, chaque block compte, elles ont prouvé qu’elles étaient prêtes à tout pour rester au sommet.
Revivez les moments forts de la finale :
- 🏐 Premier set : Mariannes 92 dominent (25-21)
- 🏐 Deuxième set : Nantes arrache la victoire (27-29)
- 🏐 Tie-break décisif : Levallois-Paris s’impose (16-13)
Ce sacre des Mariannes 92 n’est pas seulement une victoire sportive. C’est le symbole d’une équipe qui refuse de plier, d’un public qui pousse sans relâche, et d’un sport qui gagne en visibilité. Le volley féminin français a de beaux jours devant lui, et Levallois-Paris en est désormais le porte-drapeau.