En ce lundi 17 juin, les rues de Jérusalem résonnent des cris d’une foule en colère. Des milliers d’Israéliens, unis dans leur mécontentement, manifestent devant la Knesset et la résidence du Premier ministre Benjamin Netanyahou. Leurs revendications sont claires : ils exigent la tenue d’élections législatives anticipées, pointant du doigt la gestion controversée par Netanyahou de la guerre à Gaza et l’échec des négociations pour le retour des otages israéliens.
Le sort tragique des otages, catalyseur de la colère
Parmi les manifestants, on retrouve de nombreux proches des 116 otages encore aux mains du Hamas, dont 41 seraient déjà morts selon l’armée. Yaacov Godo, père endeuillé dont le fils a péri lors de l’attaque du kibboutz Kissufim le 7 octobre dernier, lance un appel vibrant :
Il faut assiéger Jérusalem, assiéger la Knesset !
– Yaacov Godo, père d’une victime
Sur les pancartes brandies par la foule, on peut lire des slogans dénonçant la gestion de la guerre et appelant à un cessez-le-feu immédiat. Pour beaucoup, Netanyahou est tenu pour responsable du drame.
L’union nationale s’effrite
Cette manifestation survient environ une semaine après la démission fracassante de deux poids lourds centristes du cabinet de guerre : Benny Gantz et Gadi Eisenkot, anciens chefs de l’armée. Leur départ a précipité la dissolution de cette instance mise en place après les attaques du 7 octobre. Malgré ces défections, Netanyahou et ses alliés conservent pour l’heure la majorité à la Knesset.
Débordements et interpellations
En marge du rassemblement, quelques débordements ont été signalés. La police a procédé à 9 interpellations dans la nuit, certaines pour violences contre les forces de l’ordre. Des policiers auraient été légèrement blessés lors d’affrontements.
L’avenir politique de Netanyahou en question
Si le Premier ministre conserve pour l’instant sa majorité au Parlement, cette manifestation d’ampleur témoigne d’une contestation grandissante au sein de la population israélienne. Critiqué pour sa gestion du conflit et son incapacité à rapatrier les otages, Netanyahou voit sa position fragilisée. Les appels à des élections anticipées se font de plus en plus pressants, laissant planer le doute sur son avenir politique.
Alors que le pays traverse une période trouble, entre guerre meurtrière et crise politique, les manifestants entendent bien faire entendre leur voix. Jérusalem, théâtre de ce mouvement de contestation inédit, retient son souffle. Le gouvernement Netanyahou vacille, mais parviendra-t-il à se maintenir ? Les prochaines semaines s’annoncent décisives pour l’État hébreu.