Imaginez une institution vénérable comme la Cour des comptes qui se met soudain à communiquer comme un influenceur sur Instagram. Choquant ? Pas tant que ça ! Dans une tribune publiée récemment, Pierre Moscovici, Premier président de la Cour des comptes, explique pourquoi cette évolution est non seulement nécessaire mais bénéfique pour notre démocratie.
Une mission constitutionnelle de transparence
Loin d’être un gadget, la communication de la Cour des comptes répond à un impératif démocratique. Comme le souligne l’article 15 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, les citoyens ont le droit de demander des comptes à tout agent public. C’est le fondement même de l’existence de la Cour des comptes.
La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration.
– Article 15 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen
En communiquant activement sur ses travaux, notamment via les réseaux sociaux, la Cour remplit sa mission d’information des citoyens sur l’utilisation de l’argent public. Une démarche essentielle pour éclairer le débat démocratique.
Ni politique, ni influenceuse : une vigie indépendante
Mais attention, la Cour n’est pas pour autant devenue une “vulgaire influenceuse” comme certains ont pu l’écrire. Son indépendance et son expertise restent ses meilleurs atouts. Ses rapports et analyses sont autant de garanties d’un contrôle objectif et rigoureux des finances publiques, au service du Parlement et du gouvernement.
La com’, indispensable complément du travail de fond
Communiquer plus et mieux ne signifie pas pour autant sacrifier la qualité et la profondeur du travail de la Cour. Au contraire, c’est donner plus de résonance et d’impact à ses recommandations. À l’heure des réseaux sociaux et de l’information en continu, impossible de rester enfermé dans sa tour d’ivoire. Il faut aller au contact des citoyens, vulgariser, faire vivre le débat public.
La Cour des comptes, nouveau modèle de communication publique ?
En osant cette petite révolution, la Cour des comptes pourrait bien tracer un nouveau chemin pour les institutions publiques. Allier rigueur, indépendance et pédagogie, voilà la recette d’une communication publique moderne et efficace. Un défi stimulant que d’autres grands corps de l’État pourraient bientôt vouloir relever !
Les 3 piliers de la nouvelle communication de la Cour
- Vulgarisation : synthétiser et clarifier ses travaux pour les rendre accessibles au plus grand nombre
- Pédagogie : expliquer les enjeux et l’impact concret pour les citoyens
- Interactivité : susciter les réactions, le débat, l’engagement sur les réseaux sociaux