Imaginez-vous entrer dans un lieu de culte, un espace de paix et de recueillement, pour y trouver une scène d’horreur : un jeune homme gisant au sol, victime d’une violence inouïe. C’est ce qui s’est produit vendredi matin, dans une petite mosquée du Gard, à La Grand-Combe. Un fidèle, Aboubakar, a été sauvagement poignardé, et l’auteur de cet acte, un certain Olivier H., est toujours en fuite. Ce drame, filmé par le suspect lui-même, soulève des questions brûlantes : qui est cet homme ? Pourquoi a-t-il commis cet acte ? Et surtout, représente-t-il un danger imminent ?
Un Crime qui Secoue une Communauté
Le vendredi 25 avril 2025, vers 8h30, la mosquée Khadijia, nichée dans le hameau de Trescol à La Grand-Combe, est devenue le théâtre d’un acte d’une brutalité rare. Aboubakar, un jeune homme d’une vingtaine d’années, était seul, occupé à nettoyer les lieux avant la prière du vendredi. Cet habitué, apprécié pour sa gentillesse, n’a pas vu venir le danger. Un homme, identifié comme Olivier H., est entré, a engagé une brève conversation, puis a sorti un couteau pour lui asséner des dizaines de coups. Le corps d’Aboubakar, criblé de 40 à 50 blessures, n’a été découvert qu’en fin de matinée par d’autres fidèles.
Ce qui rend ce crime encore plus glaçant, c’est la froideur du suspect. Non content d’avoir commis cet acte, il a pris son téléphone pour filmer sa victime agonisante, proférant des insultes contre Allah et manifestant, selon les autorités, une intention de récidiver. Cette vidéo, partagée brièvement sur les réseaux sociaux avant d’être supprimée, est aujourd’hui au cœur de l’enquête.
Qui est Olivier H. ? Un Profil Énigmatic
Olivier H., âgé d’une vingtaine d’années, est un ressortissant français d’origine bosnienne, issu d’une famille gitane. Inconnu des services de police, il mène une vie discrète, vivant du revenu de solidarité active (RSA) et passant, selon des sources proches de l’enquête, beaucoup de temps sur des jeux vidéo. Son domicile reste un mystère, bien qu’il fréquente régulièrement le Gard, où réside une partie de sa famille.
« Manifestement, il ne connaissait pas sa victime », a déclaré le procureur d’Alès, soulignant l’absence de lien apparent entre les deux hommes.
Son frère mineur a été brièvement placé en garde à vue pour tenter de glaner des informations, mais il a été relâché sans charges. Ce manque de traces rend la traque d’Olivier H. d’autant plus complexe. Les enquêteurs s’interrogent également sur son état psychologique : son comportement, décrit comme « très décousu » dans la vidéo, pourrait indiquer des troubles psychiatriques.
Un Acte Islamophobe ? Les Pistes de l’Enquête
Le mobile de cet acte reste flou, mais la piste d’un crime à connotation islamophobe gagne du terrain. Les insultes proférées contre Allah dans la vidéo, combinées à l’absence de lien personnel avec la victime, laissent penser que cet acte pourrait être motivé par la haine religieuse. Cependant, les autorités restent prudentes, n’excluant pas d’autres hypothèses, comme un geste impulsif ou un trouble mental.
Le parquet national antiterroriste suit l’affaire de près, évaluant s’il doit s’en saisir. Pour l’heure, l’enquête est menée par la gendarmerie du Gard, la section de recherches de Nîmes et la police judiciaire. Les images de vidéosurveillance, à l’intérieur et à l’extérieur de la mosquée, constituent un élément clé. Elles montrent Olivier H. entrant, échangeant avec Aboubakar, puis commettant l’irréparable avec une « grande maîtrise ».
Les indices visuels du crime
- Aboubakar nettoie la mosquée à 7h48.
- Olivier H. entre, semble perdu, n’enlève pas ses chaussures.
- Une conversation cordiale précède l’attaque.
- Le suspect filme sa victime après l’acte.
Aboubakar, une Victime Appréciée
Aboubakar, âgé de 23 ou 24 ans, était une figure familière du quartier de Trescol. D’origine malienne, il s’était intégré à La Grand-Combe, une commune marquée par la pauvreté et un passé minier. Titulaire d’un CAP de maçonnerie, il était connu pour sa générosité et sa régularité à la mosquée, où il venait chaque semaine pour aider à l’entretien.
« Il venait juste pour faire le ménage », a témoigné un responsable de la mosquée, bouleversé par la perte d’un jeune homme décrit comme « le meilleur d’entre nous ».
Sa mort a provoqué une onde de choc dans la communauté. Des fidèles envisagent une marche blanche pour lui rendre hommage, dans un esprit de paix et de recueillement, sans colère. Ce drame, survenu dans un lieu censé incarner la sérénité, a ravivé les débats sur la sécurité des lieux de culte.
Une Chasse à l’Homme sous Tension
La traque d’Olivier H. est désormais une priorité. Décrit comme « potentiellement extrêmement dangereux », il représente une menace tant qu’il reste en liberté. Les autorités ont mobilisé d’importants moyens, qualifiant l’opération de « véritable chasse à l’homme ». Les brigades d’intervention sont en alerte, prêtes à agir s’il venait à se retrancher.
Les réseaux sociaux du suspect ont été passés au crible. Des messages étranges, où il demandait pardon à Allah avant de les supprimer, intriguent les enquêteurs. Ces éléments, bien que contradictoires avec ses insultes, pourraient éclairer son état d’esprit. Pour l’instant, aucun lien avec une organisation terroriste n’a été établi.
Élément | Détail |
---|---|
Identité | Olivier H., 20 ans, origine bosnienne |
Mobile | Piste islamophobe privilégiée, troubles psychiatriques possibles |
Preuves | Vidéo du suspect, images de vidéosurveillance |
Statut | En fuite, activement recherché |
Ce drame a suscité une vive émotion au-delà de La Grand-Combe. Des responsables politiques ont dénoncé un acte « ignominieux », exprimant leur solidarité avec la communauté musulmane. Ces réactions, bien que nécessaires, ne suffisent pas à apaiser les craintes d’une montée de l’islamophobie dans un contexte déjà tendu.
La mosquée Khadijia, un modeste bâtiment au bord du Gardon, rouvre peu à peu ses portes. Mais pour les fidèles, la peur persiste. Comment un lieu de culte peut-il devenir la cible d’une telle violence ? Ce drame rappelle d’autres attaques contre des mosquées, comme celle de Bayonne en 2019, où deux fidèles avaient été blessés par un tireur.
Les enjeux soulevés par ce drame
- Sécurité des lieux de culte : Comment mieux protéger ces espaces ?
- Islamophobie : Une menace croissante en France ?
- Profil des auteurs : Des actes isolés ou un phénomène plus large ?
Vers une Réponse Collective
Face à ce drame, la communauté de La Grand-Combe cherche à panser ses plaies. Une marche blanche, envisagée par les fidèles, pourrait être un premier pas vers la guérison. Mais au-delà, ce crime interroge la société dans son ensemble. Comment prévenir de tels actes ? La réponse passe peut-être par une meilleure éducation contre les préjugés, un renforcement de la sécurité, et une vigilance accrue face aux signaux de radicalisation ou de détresse psychologique.
Pour l’heure, les regards restent tournés vers l’enquête. Chaque heure qui passe sans que le suspect soit appréhendé accroît l’inquiétude. Olivier H., avec son profil énigmatique et ses intentions troubles, incarne une menace diffuse. Mais il est aussi le miroir d’une société confrontée à ses fractures. Ce drame, aussi tragique soit-il, doit être une occasion de réfléchir et d’agir.
En attendant, la mémoire d’Aboubakar reste vive. Ce jeune homme, fauché dans un lieu de paix, mérite que justice soit rendue. Et que sa mort ne soit pas vaine.