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Colère des Voyageurs Bloqués 4h dans un TER à Perpignan

Imaginez être coincé 4h dans un TER en panne, sans eau ni explications. À Perpignan, des voyageurs furieux interpellent la SNCF. Que s’est-il vraiment passé ?

Imaginez-vous dans un train, prêt à rejoindre votre destination, lorsque tout s’arrête brutalement. Pas une annonce, pas une goutte d’eau, juste l’attente interminable sous un soleil brûlant. C’est l’expérience qu’ont vécue une centaine de voyageurs, coincés pendant quatre heures dans une rame de TER en panne à seulement 3 km de la gare de Perpignan, le 22 avril 2025. Cet incident, loin d’être anodin, a déclenché une vague de colère parmi les usagers, qui dénoncent l’inaction de la société ferroviaire et une gestion de crise jugée désastreuse.

Un Incident qui Révèle des Failles Majeures

Le TER, parti à 17h20 de la gare de Perpignan, n’a parcouru que quelques kilomètres avant de s’immobiliser dans la zone d’activité de Saint-Charles. Ce qui aurait dû être un trajet rapide s’est transformé en cauchemar pour les passagers, parmi lesquels des personnes âgées et des enfants en bas âge. Pendant quatre longues heures, ils sont restés confinés dans les wagons, sans possibilité de sortir, sans ravitaillement, et avec des informations quasi inexistantes. Cette situation a non seulement mis en lumière des problèmes techniques, mais aussi une absence de réactivité dans la gestion de l’incident.

Les Passagers Racontent leur Calvaire

Manuela, une habituée de la ligne, n’en revient toujours pas. « On était à deux pas d’une entreprise, l’évacuation aurait été si simple ! » confie-t-elle, encore marquée par l’expérience. Elle décrit une ambiance tendue, où l’exaspération des voyageurs montait face à l’arrivée de la police ferroviaire, venue non pas pour aider, mais pour « contenir » les mécontents. L’absence de gestes simples, comme la distribution de bouteilles d’eau, a amplifié le sentiment d’abandon.

« On réclamait juste un minimum d’attention, mais rien. Pas une bouteille d’eau, pas une explication claire. »

Manuela, passagère du TER

Pour beaucoup, cet incident n’est pas isolé. Les usagers réguliers de cette ligne à 1 euro, mise en place pour rendre les transports accessibles, pointent du doigt un service qui semble sacrifié sur l’autel des économies. « On paie peu, mais on mérite quand même du respect », ajoute un autre voyageur.

Une Réaction Associative Musclée

Face à ce fiasco, l’association Train en Têt, qui défend les usagers du rail dans les Pyrénées-Orientales, a pris la parole avec fermeté. Son président, Enric Balaguer, a adressé une lettre cinglante exigeant des explications à la direction de la SNCF. « Comment peut-on laisser des passagers sans ravitaillement ni évacuation alors que le train était accessible aux équipes de dépannage ? » s’indigne-t-il. Il va plus loin, ironisant sur le fait que l’incident s’est produit à 3 km de la gare, et non dans une zone reculée comme les montagnes du Train Jaune.

« On dirait une gestion d’un autre temps, comme si nous étions en 1950 dans une contrée sous-équipée. »

Enric Balaguer, président de Train en Têt

L’association demande un rapport détaillé sur les causes de la panne et les mesures prises, ainsi que des excuses officielles pour les voyageurs impactés. Cette démarche reflète un ras-le-bol généralisé face à des incidents récurrents dans les transports régionaux, souvent pointés du doigt pour leurs retards et annulations.

La SNCF se Justifie par la Sécurité

De son côté, la SNCF invoque des impératifs de sécurité pour expliquer pourquoi les passagers n’ont pas été évacués. Selon la compagnie, sortir les voyageurs d’un train immobilisé sur les voies comporte des risques, notamment en raison de la proximité des rails et du trafic potentiel. Cependant, cette justification peine à convaincre les usagers, qui estiment qu’une évacuation organisée aurait pu être envisagée, surtout à proximité d’une zone accessible.

Pourquoi l’évacuation est-elle si complexe ?

  • Risques électriques : Les caténaires au-dessus des trains peuvent présenter un danger.
  • Trafic ferroviaire : D’autres trains peuvent circuler sur les voies adjacentes.
  • Coordination : Une évacuation nécessite une logistique importante pour garantir la sécurité de tous.

Si la sécurité est une priorité, les passagers estiment que des solutions alternatives, comme l’envoi d’autocars plus tôt ou un ravitaillement d’urgence, auraient pu être mises en place. Au lieu de cela, ils ont dû attendre jusqu’à 22h20 pour être acheminés vers la gare de Prades par bus, après un trajet total de cinq heures.

Un Problème Systémique ?

Cet incident n’est pas un cas isolé. Les transports régionaux, bien que moins médiatisés que les TGV, souffrent de dégradations chroniques. Un récent rapport a souligné des retards fréquents, des annulations inexpliquées et un manque d’investissements dans les infrastructures. Dans les Pyrénées-Orientales, où le TER à 1 euro est un symbole d’accessibilité, ces dysfonctionnements prennent une dimension sociale. Les usagers, souvent issus de milieux modestes, se sentent lésés par un service qui ne répond pas à leurs attentes.

« On nous vend un transport abordable, mais à quel prix ? » s’interroge un passager. Cette question résonne alors que les régions investissent dans des initiatives pour rendre les transports plus inclusifs. Si les pannes sont inévitables, la manière dont elles sont gérées peut faire toute la différence.

Vers une Amélioration du Service ?

Face à la pression des usagers et des associations, la SNCF se retrouve sous le feu des critiques. Certains voyageurs ont interpellé directement les responsables régionaux, tandis que d’autres envisagent des actions collectives pour exiger des comptes. L’incident de Perpignan pourrait devenir un tournant, obligeant la compagnie à revoir ses protocoles de gestion de crise.

Problèmes Rencontrés Solutions Possibles
Absence de communication Mise en place d’annonces régulières par haut-parleur ou SMS.
Manque de ravitaillement Distribution d’eau et de snacks en cas de panne prolongée.
Retard dans l’évacuation Coordination rapide avec des autocars ou des équipes au sol.

Pour l’avenir, les usagers espèrent des engagements concrets : des trains mieux entretenus, des équipes formées à la gestion de crise, et une communication transparente. Sans ces changements, la confiance dans les transports régionaux risque de s’éroder davantage.

Un Événement qui Marque les Esprits

L’incident du 22 avril à Perpignan restera dans les mémoires comme un symbole des défis auxquels font face les transports régionaux. Au-delà de la panne elle-même, c’est l’impression d’être laissés pour compte qui a blessé les voyageurs. Dans une région où le train est un lien vital pour beaucoup, cet événement appelle à une réflexion plus large sur la qualité du service public.

Alors que les Pyrénées-Orientales se préparent à accueillir de nouveaux projets, comme l’arrivée d’un Club Med au Barcarès, la question de la fiabilité des transports devient cruciale. Les habitants et les visiteurs méritent un service à la hauteur des ambitions touristiques et économiques de la région.

En attendant, les voyageurs de ce TER maudit n’oublieront pas de sitôt ces quatre heures d’attente. Leur colère, légitime, pourrait bien être le moteur d’un changement tant attendu. Reste à savoir si la SNCF saura tirer les leçons de cet épisode pour redorer son blason.

Et vous, qu’en pensez-vous ?

Avez-vous déjà vécu une situation similaire dans les transports ? Partagez votre expérience dans les commentaires !

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