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Deux Généraux Radiés : Polémique en France

En 2025, deux généraux sont radiés pour une tribune dénonçant le "délitement" de la France. Que révèle cette sanction sur l'armée et la société ? Cliquez pour en savoir plus...

En avril 2025, une décision choc secoue la société française : deux généraux de brigade, André Coustou et Paul Pellizzari, sont radiés des cadres de l’armée par un décret signé par le président de la République. Cette sanction, rare et symbolique, fait suite à leur implication dans une tribune controversée publiée en 2021, qui dénonçait le « délitement » de la France et évoquait une possible intervention militaire. Mais que révèle cette affaire sur l’état de l’armée, les tensions politiques et les débats autour de la liberté d’expression ? Plongeons dans cette polémique qui, quatre ans après, continue de diviser.

Une Tribune qui a Marqué les Esprits

En 2021, un texte publié sur un blog et relayé par un média connu secoue l’Hexagone. Signé par des milliers d’anciens militaires, dont des officiers de haut rang, il dresse un tableau alarmiste de la situation française. Les signataires pointent du doigt une supposée montée de l’insécurité, une perte des valeurs nationales et un risque de chaos social. Plus troublant encore, ils laissent planer l’idée d’une intervention de l’armée pour « protéger » le pays. Ce manifeste, signé par 27 000 personnes, dont les généraux Coustou et Pellizzari, est immédiatement perçu comme un acte de défiance envers les institutions.

À l’époque, la ministre des Armées qualifie ce texte d’« irresponsable ». Elle souligne que l’armée doit rester neutre et loyale envers la République. Pourtant, pour beaucoup, cette tribune reflète un malaise profond au sein de certains cercles militaires, mais aussi dans une partie de la population. Pourquoi ce texte a-t-il suscité autant de remous ? Et pourquoi resurgit-il aujourd’hui avec une sanction aussi radicale ?

Les Protagonistes : Qui Sont Ces Généraux ?

André Coustou, 79 ans, est un ancien général de brigade de l’infanterie. Paul Pellizzari, quant à lui, a servi dans le domaine du matériel. Tous deux appartiennent à la « deuxième section » (2S), un statut réservé aux officiers généraux à la retraite, qui restent mobilisables en cas de besoin. Leur radiation, prononcée le 17 avril 2025, est une mesure disciplinaire exceptionnelle, réservée aux cas graves. Mais qu’ont-ils fait pour mériter une telle sanction ?

Leur tort ? Avoir cosigné une tribune jugée subversive. En 2021, leur texte a été interprété par certains comme un appel à l’insurrection, bien que les signataires s’en défendent. Pour les autorités, cette prise de parole publique, associée à des idées proches de l’extrême droite, est incompatible avec l’honneur et la discipline exigés des officiers, même à la retraite.

« Cette tribune n’était pas un appel à la révolte, mais un cri d’alarme face à une situation que nous jugions critique. »

Un signataire anonyme, 2021

Le Contexte Politique : Une France Divisée

Pour comprendre l’ampleur de cette affaire, il faut replonger dans le climat de 2021. La France est alors marquée par des débats houleux sur l’insécurité, l’immigration et l’identité nationale. Des concepts comme le « grand remplacement », popularisé par certains courants politiques, alimentent les tensions. La tribune des militaires s’inscrit dans ce contexte explosif, où chaque mot peut être interprété comme un positionnement idéologique.

Les généraux radiés, bien que retraités, sont perçus comme des figures d’autorité. Leur discours, relayé par des médias conservateurs, trouve un écho auprès d’une frange de la population inquiète des évolutions sociétales. Mais pour le gouvernement, cette prise de parole est un pas de trop. En sanctionnant ces officiers, l’exécutif envoie un message clair : l’armée ne doit pas s’immiscer dans le débat politique.

Chiffres clés de l’affaire :

  • 27 000 : Nombre de signataires de la tribune en 2021.
  • 2 : Généraux radiés en avril 2025.
  • 17 avril 2025 : Date des décrets présidentiels.

Une Sanction Rare : Que Signifie la Radiation ?

La radiation d’un officier général est une mesure exceptionnelle. Elle équivaut à une exclusion définitive des cadres de l’armée, privant l’individu de son statut et de ses privilèges. Pour les généraux Coustou et Pellizzari, cette décision a une portée symbolique forte : elle marque une rupture avec l’institution militaire qu’ils ont servie pendant des décennies.

Mais cette sanction soulève aussi des questions. Est-elle proportionnée ? Certains y voient une atteinte à la liberté d’expression, arguant que les généraux, en tant que retraités, avaient le droit de s’exprimer. D’autres, au contraire, estiment que leur discours, en raison de leur statut, risquait de semer la confusion et de fragiliser la confiance dans l’armée.

Les Réactions : Entre Soutien et Condamnation

L’annonce des radiations a relancé le débat. Sur les réseaux sociaux, certains saluent la fermeté du gouvernement, y voyant une défense des valeurs républicaines. D’autres, au contraire, crient à la censure et à la chasse aux sorcières. Les généraux radiés deviennent, pour certains, des martyrs de la liberté d’expression, tandis que pour d’autres, ils incarnent une dérive dangereuse.

En 2021, le chef d’état-major des armées avait déjà appelé à des sanctions contre les signataires encore en activité. Dix-huit militaires avaient alors été convoqués devant un conseil supérieur militaire. Quatre ans plus tard, la radiation des deux généraux montre que l’affaire n’est pas close. Elle ravive les tensions entre ceux qui appellent à une armée apolitique et ceux qui estiment que les militaires doivent pouvoir alerter sur les dérives de la société.

« L’armée doit rester au service de la nation, pas d’une idéologie. »

Ancienne ministre des Armées, 2021

Un Débat Plus Large : L’Armée et la Société

Cette affaire dépasse le cadre des deux généraux radiés. Elle pose la question du rôle de l’armée dans une démocratie moderne. Doit-elle rester une institution silencieuse, fidèle à sa mission de protection, ou peut-elle, à travers ses retraités, participer au débat public ? La tribune de 2021 a révélé un fossé entre une partie des militaires et les élites politiques, mais aussi entre différents courants de la société française.

En parallèle, d’autres événements récents, comme les attaques contre des prisons recensées par le ministre de l’Intérieur, alimentent le sentiment d’insécurité. Ces incidents, touchant un tiers des départements en seulement dix jours, renforcent le discours de ceux qui, comme les signataires de la tribune, estiment que la France est en crise. Mais est-ce le rôle de l’armée de répondre à ces défis ?

Aspect Arguments pour la sanction Arguments contre la sanction
Liberté d’expression Les militaires, même retraités, doivent respecter la neutralité. Les retraités ont le droit de s’exprimer comme citoyens.
Image de l’armée La tribune nuit à la confiance dans l’institution. Le silence de l’armée ignore les préoccupations légitimes.
Contexte politique Le texte alimente des discours extrêmes. Il reflète un malaise réel dans la société.

Et Maintenant ? Les Enjeux pour l’Avenir

La radiation des deux généraux ne met pas fin à la controverse. Au contraire, elle pourrait raviver les tensions entre ceux qui appellent à un sursaut national et ceux qui défendent une stricte séparation entre l’armée et la politique. À l’approche des échéances électorales, cette affaire risque de devenir un argument de campagne pour certains partis, qui pourraient instrumentaliser le malaise exprimé par les militaires.

En attendant, l’armée française doit naviguer dans un contexte complexe. D’un côté, elle est confrontée à des défis sécuritaires croissants, comme en témoigne l’augmentation des attaques contre les institutions. De l’autre, elle doit préserver son image de neutralité tout en répondant aux attentes d’une société fracturée. La question reste ouverte : comment concilier discipline militaire et liberté d’expression dans une démocratie sous tension ?

Pour aller plus loin, voici quelques points clés à retenir :

  • Contexte : Une tribune de 2021 dénonçant le « délitement » de la France.
  • Sanction : Radiation de deux généraux en 2025 par décret présidentiel.
  • Enjeux : Liberté d’expression, neutralité de l’armée, fractures sociales.
  • Réactions : Polémique entre défenseurs de la sanction et partisans des généraux.

L’affaire des généraux radiés n’est pas qu’une simple histoire de discipline militaire. Elle est le miroir d’une France en proie à des questionnements profonds sur son identité, sa sécurité et son avenir. En 2025, elle nous rappelle que les mots, surtout lorsqu’ils viennent de figures d’autorité, ont un poids immense. Et vous, que pensez-vous de cette sanction ? Est-elle juste ou excessive ? Le débat est loin d’être clos.

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