Chaque année, les Oscars captivent des millions de spectateurs, couronnant les œuvres cinématographiques qui marquent leur époque. Mais saviez-vous que, jusqu’à récemment, certains votants pouvaient choisir leurs favoris sans même avoir vu tous les films en lice ? Une pratique surprenante, qui appartient désormais au passé. À partir de 2026, l’Académie des Oscars impose une règle révolutionnaire : regarder chaque film nommé dans une catégorie sera obligatoire pour y voter. Cette décision, annoncée récemment, promet de transformer le processus de vote et de redéfinir l’équité dans la course aux statuettes dorées. Plongeons dans cette réforme, ses implications, et les autres évolutions, comme l’intégration de l’intelligence artificielle, qui secouent déjà le monde du cinéma.
Une Révolution dans le Vote des Oscars
Le glamour des tapis rouges et les discours émouvants des lauréats occultent souvent les coulisses du vote des Oscars. Pourtant, c’est là que se joue l’essentiel. Pendant des décennies, les membres de l’Académie – environ 10 000 professionnels du cinéma – pouvaient voter en se fiant à leur intuition, à la popularité d’un film ou même à des rumeurs. Une simple déclaration sur l’honneur suffisait pour certifier qu’ils avaient vu les œuvres nommées. Ce système, bien que flexible, laissait place à des choix biaisés, parfois dictés par des campagnes marketing agressives plutôt que par la qualité intrinsèque des films.
Pour la 98e cérémonie, prévue le 15 mars 2026, l’Académie a décidé de serrer la vis. Désormais, tout votant devra prouver avoir visionné l’intégralité des films d’une catégorie avant de pouvoir y déposer son bulletin. Cette mesure vise à garantir des choix plus éclairés et à valoriser le travail des cinéastes, qu’ils viennent de grands studios ou de productions indépendantes.
Les membres de l’Académie doivent désormais visionner tous les films nommés dans chaque catégorie pour pouvoir voter lors du tour final des Oscars.
Communiqué officiel de l’Académie
Comment Vérifier le Visionnage ?
Vous vous demandez sans doute comment une institution comme l’Académie peut s’assurer que ses membres respectent cette nouvelle règle. La réponse réside dans une combinaison de technologie et de rigueur administrative. L’Académie dispose d’une plateforme de streaming privée, réservée à ses membres, où les films nommés sont disponibles. Cette plateforme permet de tracer les visionnages de chaque utilisateur, offrant ainsi une preuve tangible de leur engagement.
Mais que se passe-t-il pour ceux qui préfèrent voir un film en salle, lors d’un festival ou d’une projection privée ? Pas de panique. Un formulaire spécifique permettra aux membres d’indiquer où et quand ils ont vu le film. Cette flexibilité montre que l’Académie cherche à s’adapter aux habitudes variées de ses membres tout en imposant un cadre strict.
Un exemple concret : pour voter dans la catégorie meilleur film, qui compte souvent dix nommés, chaque membre devra visionner les dix œuvres, que ce soit via la plateforme ou en salle.
Pourquoi Cette Réforme ?
Cette nouvelle règle répond à une critique récurrente : le manque de sérieux de certains votants. Dans le passé, des membres ont admis avoir voté pour des films en se basant sur leur réputation ou sur l’engouement qu’ils suscitaient, sans les avoir vus. Ce phénomène était particulièrement marqué dans les catégories techniques, comme le meilleur montage ou le meilleur son, où les films moins médiatisés peinaient à attirer l’attention.
En imposant le visionnage, l’Académie veut promouvoir une évaluation plus juste et donner une chance égale à chaque œuvre. Cela pourrait également freiner l’influence des campagnes promotionnelles coûteuses, souvent orchestrées par les grands studios, qui inondent les votants d’événements, de projections exclusives et de rencontres avec des stars.
Voici les principaux objectifs de cette réforme :
- Équité : Tous les films nommés auront une chance d’être jugés sur leur mérite.
- Transparence : Le suivi des visionnages renforce la crédibilité du processus.
- Valorisation du cinéma : Les votants seront encouragés à découvrir des œuvres moins connues.
L’Intelligence Artificielle au Cœur des Débats
Outre la réforme du vote, l’Académie a également clarifié sa position sur un sujet brûlant : l’intelligence artificielle. Lors de la cérémonie de 2025, des films comme The Brutalist et Emilia Pérez ont suscité des débats en raison de leur utilisation de l’IA pour certaines étapes de production. Certains y voyaient une menace pour la créativité humaine, tandis que d’autres défendaient son potentiel comme outil innovant.
Pour 2026, l’Académie a tranché : l’utilisation de l’IA ne disqualifiera pas un film. Cependant, les juges évalueront chaque œuvre en tenant compte de la place centrale de l’humain dans le processus créatif. En d’autres termes, l’IA peut être un outil, mais elle ne doit pas supplanter l’apport artistique des réalisateurs, scénaristes ou acteurs.
En ce qui concerne l’intelligence artificielle générative et les autres outils numériques, ces outils n’aident ni ne nuisent aux chances d’obtenir une nomination.
Communiqué de l’Académie
Cette décision reflète une volonté d’embrasser les évolutions technologiques tout en préservant l’essence du cinéma. Mais elle soulève aussi des questions : comment mesurer la « part humaine » dans une œuvre ? Et jusqu’où l’IA peut-elle aller sans dénaturer l’art cinématographique ? Ces débats promettent d’animer les discussions dans les années à venir.
Un Impact sur les Campagnes Promotionnelles
Les campagnes pour les Oscars sont un univers à part, où les studios dépensent des millions pour séduire les votants. Projections privées, festivals, séances de questions-réponses avec des stars… tout est bon pour marquer les esprits. Avec la nouvelle règle, ces stratégies pourraient évoluer. Puisque le visionnage est désormais obligatoire, les studios pourraient recentrer leurs efforts sur des campagnes plus accessibles, comme des projections en ligne via la plateforme de l’Académie.
Cette réforme pourrait également bénéficier aux films indépendants, souvent éclipsés par les blockbusters. En obligeant les votants à regarder chaque œuvre, l’Académie donne une chance aux productions moins médiatisées de briller. Cela pourrait diversifier le palmarès et récompenser des films audacieux ou expérimentaux.
| Aspect | Avant 2026 | Après 2026 |
|---|---|---|
| Visionnage | Sur l’honneur | Obligatoire, tracé |
| IA | Débat, pas de règle claire | Acceptée, évaluée sur la part humaine |
| Campagnes | Événements physiques privilégiés | Focus possible sur le streaming |
Quels Défis pour les Votants ?
Si cette réforme semble louable, elle n’est pas sans défis. Visionner tous les films d’une catégorie peut représenter un investissement de temps considérable, surtout pour des catégories comme le meilleur film, qui compte jusqu’à dix nommés. Pour les membres les plus occupés – réalisateurs, acteurs ou producteurs en plein tournage –, cela pourrait compliquer leur participation au vote.
De plus, la diversité des films nommés (blockbusters, films d’auteur, documentaires) demande une ouverture d’esprit et une capacité à évaluer des œuvres très différentes. Certains craignent que cette obligation ne décourage les votants moins assidus, réduisant ainsi le nombre de participants au scrutin.
Pour pallier ces difficultés, l’Académie pourrait envisager des mesures d’accompagnement, comme des guides de visionnage ou des recommandations pour organiser son temps. Une chose est sûre : cette réforme demandera un effort collectif pour s’adapter.
Vers un Cinéma Plus Équitable ?
En fin de compte, cette réforme des Oscars reflète une ambition plus large : rendre le cinéma plus équitable et transparent. En obligeant les votants à regarder chaque film, l’Académie envoie un message fort : chaque œuvre mérite d’être vue et jugée sur ses mérites. Cette démarche pourrait inspirer d’autres institutions culturelles à revoir leurs propres processus.
Quant à l’intelligence artificielle, son intégration dans les règles des Oscars montre que le cinéma, loin de rejeter l’innovation, cherche à l’encadrer pour préserver son âme. À l’approche de la cérémonie de 2026, les regards seront tournés vers Hollywood pour voir si ces changements redessineront le paysage des récompenses.
Et vous, que pensez-vous de ces nouvelles règles ? Vont-elles rendre les Oscars plus justes, ou compliquer inutilement le processus ? Une chose est certaine : le cinéma n’a pas fini de nous surprendre.
