C’est un coup de filet d’envergure qu’a réalisé la police parisienne en démantant un important réseau nigérian de trafic de cocaïne qui avait pris ses quartiers dans le secteur de Strasbourg-Saint-Denis, en plein cœur de la capitale. L’enquête a révélé que les trafiquants utilisaient des salons de coiffure afro du quartier comme façade pour mener leurs activités illicites en toute discrétion.
Des salons de coiffure comme couverture
Selon les informations rapportées par Le Parisien, ce réseau criminel avait infiltré plusieurs établissements de coiffure spécialisés dans la clientèle afro-antillaise, très présente dans ce quartier populaire et animé du 10ème arrondissement. Derrière la devanture de ces commerces en apparence anodins, se cachait en réalité un vaste trafic de stupéfiants.
Les salons servaient de lieu de stockage et de conditionnement de la marchandise, ainsi que de point de vente où les clients pouvaient se procurer de la cocaïne. Cette couverture permettait aux dealers d’opérer en toute tranquillité, à l’abri des regards.
Un réseau alimenté par des “mules” brésiliennes
L’enquête a également mis en lumière le mode opératoire du réseau pour s’approvisionner en drogue. La cocaïne était acheminée depuis l’Amérique du Sud, notamment le Brésil, par des “mules”. Ces passeurs, pour la plupart des femmes brésiliennes, ingéraient les sachets de poudre avant de prendre l’avion pour Paris.
Une fois sur place, elles étaient prises en charge par le réseau qui les hébergeait dans des hôtels de la région parisienne le temps de récupérer la marchandise. Un procédé risqué pour la santé des mules, mais qui permettait de faire entrer des quantités importantes de cocaïne sur le territoire.
Un coup dur porté au trafic de stupéfiants
Avec ce démantèlement, c’est un acteur majeur du trafic de cocaïne dans la capitale qui a été mis hors d’état de nuire. La police a procédé à de nombreuses interpellations et saisi d’importantes quantités de drogue et d’argent liquide.
Cette opération montre notre détermination à lutter sans relâche contre ces réseaux criminels qui gangrènent certains quartiers et alimentent la délinquance.
a déclaré une source policière.
Il s’agit incontestablement d’un coup dur porté aux trafiquants, même si les autorités restent lucides sur la difficulté d’éradiquer totalement ce fléau. De nouveaux réseaux tentent en permanence de s’implanter pour prendre la place de ceux qui sont démantelés.
La nécessité d’une action globale
Au-delà de l’action répressive, c’est un travail de fond qui doit être mené pour s’attaquer aux racines du problème. Cela passe par :
- Le renforcement de la coopération internationale pour démanteler les filières à la source
- Des politiques de prévention auprès des populations les plus exposées à ces trafics
- Des actions d’insertions pour proposer des alternatives à ceux qui seraient tentés de basculer dans la délinquance
L’autre enjeu majeur est de s’attaquer à la demande en sensibilisant sur les ravages de la cocaïne. Car tant qu’il y aura des consommateurs pour l’acheter, il y aura des trafiquants pour la vendre, prêts à utiliser toutes les combines pour contourner la loi. C’est uniquement en combinant ces différents leviers qu’il sera possible de faire reculer durablement ce fléau.
