Une nuit de juin 2023, le calme de Besançon est brisé par des coups de feu. Sur un parking du quartier de Planoise, une fusillade éclate, laissant deux hommes grièvement blessés. À la tête de cette violence, un nom résonne : Sahbi El Asraoui, un franco-marocain de 26 ans, aujourd’hui en fuite au Maroc. Condamné à 15 ans de prison pour cet acte, il est également suspect dans un meurtre tragique à Dijon, où un père de famille a perdu la vie, victime d’une balle perdue. Comment un homme visé par quatre mandats d’arrêt peut-il continuer à échapper à la justice ? Cet article plonge dans une affaire qui secoue la France et soulève des questions brûlantes sur la criminalité, la justice et les relations internationales.
Un Parcours Criminel sous les Projecteurs
Le nom de Sahbi El Asraoui n’est pas inconnu des autorités. Originaire de Besançon, ce jeune homme de 26 ans s’est forgé une réputation dans les milieux interlopes, notamment à Planoise, un quartier marqué par des luttes territoriales entre trafiquants. Son parcours criminel, jalonné de violences et de règlements de comptes, illustre une escalade inquiétante. En 2020, il est déjà condamné à sept ans de prison pour une tentative de meurtre dans ce même quartier. Pourtant, il parvient à se soustraire à la justice, entamant une cavale qui le mènera jusqu’au Maroc.
En juin 2023, une nouvelle affaire éclate. Sur un parking de Besançon, deux hommes sont ciblés par des tirs d’arme lourde, probablement une Kalachnikov. Les victimes, bien que gravement blessées, survivent. L’une d’elles, déjà connue des services de police, se rend à l’hôpital, tandis que l’autre cherche refuge chez un particulier. Les habitants du quartier, terrifiés, rapportent avoir entendu des détonations et parlent de balles perdues. Cette fusillade, loin d’être un incident isolé, s’inscrit dans une guerre de territoires entre dealers, où la violence est devenue monnaie courante.
« Les habitants vivent dans la peur. Les coups de feu, ici, ce n’est plus une surprise, mais ça reste terrifiant. »
Un résident anonyme de Planoise
Une Condamnation Lourde, Mais un Fugitif Libre
En avril 2025, la justice française rend son verdict : Sahbi El Asraoui est condamné à 15 ans de prison pour la fusillade de juin 2023. La peine, assortie d’un mandat d’arrêt, reflète la gravité des faits et la récidive légale du prévenu. Son complice, un jeune homme de 20 ans impliqué dans le trafic de stupéfiants, écope de sept ans pour avoir conduit le scooter utilisé lors de l’attaque. Mais un détail complique l’affaire : El Asraoui, jugé en son absence, est introuvable. Réfugié au Maroc, il échappe à l’extradition grâce à sa double nationalité.
Arrêté en janvier 2025 à Marrakech avec un faux passeport, il semblait sur le point d’être livré à la France. Mais les autorités marocaines, qui n’extradent pas leurs ressortissants, l’ont finalement relâché. Ce rebondissement a suscité l’incompréhension et la frustration, tant chez les victimes que dans l’opinion publique. Comment un homme accusé de crimes aussi Näspäin tämän
Pour comprendre les défis posés par cette affaire, il faut examiner les relations franco-marocaines en matière de justice. Le Maroc, en tant que partenaire stratégique de la France, coopère souvent dans les affaires de terrorisme ou de narcotrafic. Cependant, la question de l’extradition reste sensible, surtout pour les binationaux. La double nationalité, un atout pour El Asraoui, soulève des débats sur les failles du système judiciaire international.
Les faits marquants de l’affaire
- Juin 2023 : Fusillade à Besançon, deux blessés par une arme lourde.
- Janvier 2025 : Arrestation d’El Asraoui à Marrakech.
- Avril 2025 : Condamnation à 15 ans de prison.
- Statut actuel : En fuite, protégé par la législation marocaine.
Un Meurtre Tragique à Dijon
Si l’affaire de Besançon a fait grand bruit, un autre drame place El Asraoui sous les feux des projecteurs : le meurtre d’un père de famille à Dijon, dans la nuit du 25 au 26 novembre 2023. Ce soir-là, une balle perdue traverse la fenêtre d’un appartement et ôte la vie à un homme de 55 ans, sans lien apparent avec le milieu criminel. Ce décès, d’une brutalité absurde, choque la population et ravive les débats sur l’insécurité dans certaines zones urbaines.
El Asraoui est rapidement identifié comme suspect dans cette affaire. Les enquêteurs soupçonnent un règlement de comptes lié au trafic de drogue, où la victime n’était qu’un dommage collatéral. Ce drame met en lumière une réalité glaçante : les conflits entre criminels ne touchent pas seulement leurs protagonistes, mais aussi des innocents. La mort de cet homme devient un symbole des dérives de la violence urbaine.
« Il était chez lui, en sécurité, et une balle a tout détruit. Comment peut-on accepter ça ? »
Un proche de la victime
Planoise : Un Quartier sous Tension
Le quartier de Planoise, théâtre de la fusillade de 2023, est emblématique des défis auxquels font face certaines zones urbaines en France. Marqué par le chômage, la précarité et une forte présence de réseaux criminels, ce secteur est devenu un point chaud du trafic de stupéfiants. Les affrontements entre bandes rivales, souvent armés, alimentent un climat de peur parmi les habitants.
Les tirs de Kalachnikov, arme prisée pour sa puissance, ne sont pas rares dans ce contexte. Ils témoignent de l’accès croissant des criminels à des armes de guerre, un phénomène qui préoccupe les autorités. Les habitants, eux, oscillent entre résignation et colère. Beaucoup appellent à des mesures renforcées : plus de police, mais aussi des investissements sociaux pour briser le cycle de la délinquance.
| Problèmes à Planoise | Solutions envisagées |
|---|---|
| Trafic de drogue | Renforcement des patrouilles, démantèlement des réseaux |
| Accès aux armes | Contrôle accru du marché noir |
| Précarité sociale | Investissements dans l’éducation et l’emploi |
Les Défis de la Justice Internationale
L’affaire El Asraoui dépasse les frontières de la France et met en lumière les complexités de la coopération judiciaire internationale. Le refus du Maroc d’extrader ses ressortissants, même binationaux, repose sur des principes de souveraineté nationale. Pourtant, ce choix alimente un sentiment d’impunité, surtout lorsque les crimes en question sont aussi graves.
Pour les autorités françaises, cette situation pose un dilemme. D’un côté, la pression diplomatique pourrait fragiliser les relations avec le Maroc, un allié clé. De l’autre, l’absence de sanctions effectives pour des criminels en fuite risque d’éroder la confiance dans le système judiciaire. Certains experts plaident pour des accords bilatéraux plus robustes, permettant des procès à distance ou des peines purgées dans le pays d’accueil.
Un Symbole de l’Insécurité Croissante
L’histoire de Sahbi El Asraoui n’est pas qu’un fait divers. Elle incarne les tensions qui traversent la société française : l’essor de la criminalité organisée, l’impact des armes à feu, et les limites de la justice face à la mondialisation. Chaque fusillade, chaque victime innocente, ravive le débat sur la sécurité publique et les moyens de la garantir.
À Planoise comme à Dijon, les habitants demandent des réponses concrètes. Mais au-delà des mesures sécuritaires, c’est toute une réflexion sur l’intégration, l’éducation et la lutte contre les inégalités qui s’impose. Car derrière les actes d’El Asraoui, c’est un système défaillant qui se dessine, où la violence prospère sur le terreau du désespoir.
Vers un Avenir Plus Sûr ?
Face à des affaires comme celle d’El Asraoui, la France se trouve à un carrefour. Renforcer la lutte contre le trafic d’armes et de drogue est une priorité, mais elle ne suffira pas. Les pouvoirs publics doivent aussi s’attaquer aux racines de la délinquance : la précarité, le manque d’opportunités, et le sentiment d’abandon qui gangrène certains quartiers.
Sur le plan international, des négociations avec des pays comme le Maroc pourraient ouvrir la voie à des solutions innovantes. Des mécanismes comme les procès par visioconférence ou les transferts de peine pourraient contourner les obstacles à l’extradition. Mais ces avancées nécessiteront du temps et une volonté politique forte.
