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Erdogan, le grand équilibriste entre Israël et le Hamas !

Depuis l’escalade meurtrière à Gaza en octobre 2023, la Turquie marche sur un fil diplomatique entre Israël, partenaire économique crucial, et le Hamas, hôte de longue date sur son sol. Un numéro d’équilibriste périlleux qui soulève bien des questions sur le véritable jeu d’Ankara…

Ankara, médiateur bienveillant ou soutien ambigu du Hamas ?

Officiellement, la Turquie se pose en médiateur dans le conflit israélo-palestinien. Mais les récents propos d’Erdogan affirmant que «plus de 1000 membres du Hamas sont soignés» dans les hôpitaux turcs sèment le trouble. Malgré un démenti embarrassé, nombre d’observateurs s’interrogent sur l’ambiguïté de la position turque vis-à-vis du mouvement islamiste palestinien, classé comme terroriste par l’Occident.

Certes, Ankara maintient des contacts réguliers avec le Hamas, au grand dam d’Israël et de ses alliés. Mais la Turquie affirme œuvrer ainsi à la paix et la stabilité régionales. Un argument qui convainc peu, alors qu’Erdogan réitère que le Hamas n’est pas à ses yeux une organisation terroriste…

Ménager la chèvre et le chou, ou le grand écart turc

En réalité, la diplomatie turque semble surtout soucieuse de ménager ses intérêts, en jouant sur plusieurs tableaux. D’un côté, préserver les échanges économiques avec l’État hébreu, notamment dans le tourisme et l’énergie. De l’autre, afficher un soutien aux Palestiniens et à la cause islamique, pour plaire à son opinion publique et asseoir son influence dans le monde musulman.

Un exercice d’équilibrisme de plus en plus difficile, alors que les tensions ne cessent de croître dans la région. Car en louvoyant ainsi entre Israël et le Hamas, Ankara risque de perdre sur les deux tableaux : sa crédibilité de médiateur impartial, et la confiance de ses partenaires israéliens.

Le président turc s’est mal exprimé

– Un officiel turc sous couvert d’anonymat

Rectifier le tir, sans convaincre

Face à la polémique, un officiel turc tente d’éteindre l’incendie, assurant qu’Erdogan voulait parler de «1000 Gazaouis» et non de membres du Hamas. Mais le mal est fait. Et le flou demeure sur l’ampleur réelle de l’accueil des blessés et combattants du Hamas en Turquie.

Surtout, cette bévue présidentielle révèle la position de plus en plus intenable d’Ankara, entre volonté d’apaisement et tentation du double jeu. Une stratégie risquée, qui pourrait lui valoir de sérieux revers diplomatiques.

Vers une clarification ou un statu quo ?

Au final, la Turquie devra sans doute clarifier sa ligne, sous peine de perdre toute crédibilité. Soit assumer un soutien clair au Hamas, au risque d’une crise avec Israël et l’Occident. Soit recentrer sa diplomatie sur une médiation équilibrée, en prenant ses distances avec le mouvement islamiste.

Mais le plus probable est qu’Ankara maintienne son grand écart diplomatique, en espérant que le feu couve sans trop l’échauder. Un pari à haut risque, alors que le Moyen-Orient reste une poudrière prête à s’embraser à nouveau.

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