Rebondissement spectaculaire dans la saga judiciaire opposant Julian Assange aux États-Unis. Ce lundi, la Haute Cour de justice britannique a accordé un nouveau recours au fondateur de Wikileaks, emprisonné au Royaume-Uni et menacé d’extradition vers l’Amérique. Un répit inespéré pour celui qui dénonce une atteinte à la liberté de la presse.
La justice examine les garanties américaines
Lors d’une audience cruciale, les juges de la Haute Cour devaient étudier les engagements des autorités américaines sur le traitement qui serait réservé à Julian Assange s’il était remis à la justice outre-Atlantique. Washington veut en effet le poursuivre pour la fuite massive de documents confidentiels orchestrée par Wikileaks en 2010.
Les débats ont tourné autour d’un point clé : la possibilité pour l’Australien de 52 ans de bénéficier de la protection du 1er amendement de la Constitution américaine sur la liberté d’expression. Ses avocats arguent qu’en tant que journaliste et lanceur d’alerte, il devrait être couvert par ce bouclier.
Assange crie à la persécution politique
Depuis sa cellule de la prison de haute sécurité de Belmarsh, Julian Assange ne cesse de clamer son innocence. Pour lui, les poursuites américaines sont motivées par des considérations politiques et visent à faire taire Wikileaks, qui a révélé au monde entier les dessous de la diplomatie et des opérations militaires de Washington.
« Depuis le tout début, j’ai averti que je faisais l’objet de persécutions politiques. Maintenant, ça se confirme.»
a déclaré Julian Assange lors d’une précédente audience.
Un feuilleton judiciaire à rebondissements
L’affaire Assange a connu de multiples revirements depuis son arrestation en 2019 à l’ambassade d’Équateur à Londres, où il était réfugié depuis 7 ans. En première instance, la justice britannique avait refusé l’extradition, craignant pour la santé mentale du prévenu. Mais une cour d’appel a ensuite donné son feu vert, estimant que les États-Unis avaient fourni des assurances suffisantes sur sa prise en charge.
- Avril 2019 : Julian Assange est arrêté à Londres après 7 ans de refuge à l’ambassade d’Équateur.
- Janvier 2021 : La justice britannique refuse son extradition, invoquant des risques de suicide.
- Décembre 2021 : Une cour d’appel infirme ce jugement et donne son feu vert à la remise aux États-Unis.
- Août 2022 : Julian Assange forme un recours devant la Haute Cour.
Un nouvel espoir pour les soutiens de Wikileaks
Dans le camp d’Assange, on veut croire que ce nouveau recours peut changer la donne. Ses partisans n’ont jamais cessé de dénoncer une procédure injuste et opaque, estimant que leur héros est puni pour avoir dit la vérité au public. Nombre d’entre eux espèrent aussi que l’élection d’un nouveau président américain en 2024 pourrait rebattre les cartes.
Mais le chemin reste semé d’embûches pour le fondateur de Wikileaks. S’il perd encore devant la Haute Cour, il ne lui restera plus que la Cour européenne des droits de l’Homme comme dernier recours. Un parcours du combattant pour celui qui paie depuis plus de 3 ans le prix de ses révélations explosives.