C’est un incident qui vient ternir le début de l’Euro 2024 en Allemagne. Ce dimanche, peu avant le coup d’envoi du match Pays-Bas – Pologne à Hambourg, un individu armé d’une pioche et d’un cocktail molotov a été interpellé par les forces de l’ordre sur la célèbre Reeperbahn, en plein cœur d’une marée orange de supporteurs néerlandais.
Les faits se sont déroulés en fin de matinée, alors que des milliers de fans bataves célébraient pacifiquement l’entrée en lice de leur équipe dans le groupe D. Selon les informations rapportées par le journal Bild, l’assaillant a d’abord été ciblé par des tirs de gaz lacrymogène avant d’être neutralisé au sol par plusieurs coups de feu. Blessé, il a été pris en charge par les secours et transféré vers un hôpital pour y recevoir des soins.
Une menace contenue, l’Euro sous haute surveillance
Si les circonstances exactes de l’attaque restent à éclaircir, cet événement rappelle la menace sécuritaire qui plane sur l’Euro 2024. Dans un contexte international tendu, les organisateurs avaient renforcé drastiquement le dispositif policier autour de la compétition. Des contrôles stricts, une présence massive des forces de l’ordre, la surveillance vidéo généralisée : rien n’a été laissé au hasard pour assurer « un Euro festif et serein » selon les mots de la ministre de l’Intérieur allemande Nancy Faeser.
Cet incident isolé mais marquant prouve que la vigilance reste de mise. Les autorités allemandes avaient identifié plusieurs risques en amont du tournoi :
- Menaces terroristes sur fond de tensions géopolitiques
- Hooliganisme et débordements de supporteurs alcoolisés
- Mouvements de foule dans des fan-zones bondées
Face à ces défis, d’importants moyens humains et technologiques ont été déployés dans les villes hôtes. L’attaque déjouée de Hambourg témoigne de l’efficacité et de la réactivité des forces de sécurité, qui restent en alerte maximale pour la suite de la compétition.
Les Pays-Bas débutent sous le choc
Malgré la frayeur, le match entre les Pays-Bas et la Pologne a bien eu lieu cet après-midi au Volksparkstadion de Hambourg. Mais il était difficile pour les 22 acteurs d’occulter totalement les événements survenus quelques heures plus tôt à quelques encablures du stade.
On a été briefés sur ce qui s’était passé, forcément ça fait un choc. Mais on a un match à jouer, il faut rester concentrés sur notre objectif.
Virgil van Dijk, capitaine de l’équipe des Pays-Bas
Malgré le contexte pesant, les Néerlandais ont assuré l’essentiel en s’imposant 2-1 face à des Polonais accrocheurs. Memphis Depay et Cody Gakpo ont marqué pour les Oranje, tandis que Piotr Zielinski a réduit le score en fin de match. Ce succès permet aux hommes de Ronald Koeman de prendre la tête du groupe D en attendant France – Autriche en soirée.
Un Euro sous pression
Au delà des terrains, c’est tout un pays qui espère vivre un mois de fête du football malgré un climat anxiogène. Entre pandémie latente et instabilité internationale, organiser un tel événement relève du défi. Mais les Allemands mettent un point d’honneur à proposer « un Euro à leur image : chaleureux, ouvert et sécurisé » comme l’a martelé le porte-parole du gouvernement Steffen Hebestreit.
Les prochaines semaines diront si le pari est réussi. Sur le plan sportif d’abord, avec les favoris attendus au tournant et des outsiders ambitieux. Mais aussi en tribune et en dehors des stades, où le vrai visage de cet Euro 2024 forgé dans un contexte si particulier se révèlera au fil des matches. Les incidents comme celui de Hambourg rappellent que rien n’est jamais acquis. Et que pour vibrer, cet Euro aura aussi besoin d’un peu de chance.