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Marine Le Pen fustige le « bloc islamo-gauchiste » liberticide

Marine Le Pen part en guerre contre le « bloc islamo-gauchiste » qu'elle accuse de vouloir anéantir nos libertés. La présidente du RN se positionne en défenseur des libertés face à une gauche liberticide. Mais derrière cette posture, se cache en réalité...

Alors que la campagne des législatives bat son plein, Marine Le Pen monte au créneau. Dans un entretien au Figaro, la présidente du Rassemblement National s’en prend avec virulence au « bloc islamo-gauchiste », qu’elle accuse ni plus ni moins de vouloir faire disparaître l’ensemble des libertés des Français. Une charge violente, qui vise à positionner son parti comme le dernier rempart face à une gauche présentée comme liberticide.

Le « bloc islamo-gauchiste », nouvelle cible de Marine Le Pen

Depuis plusieurs semaines, Marine Le Pen a un nouveau cheval de bataille : ce qu’elle nomme le « bloc islamo-gauchiste ». Derrière ce terme choc, elle vise la Nupes, l’alliance des partis de gauche, qu’elle accuse d’avoir des accointances avec l’islamisme politique. Une manière de disqualifier son principal adversaire dans la perspective des élections législatives.

Le bloc islamo-gauchiste prône la disparition de l’ensemble de nos libertés.

– Marine Le Pen, entretien au Figaro

Mais Marine Le Pen va plus loin, et accuse carrément ce « bloc » de vouloir réduire à néant les libertés des Français, de « prôner leur disparition ». Des propos extrêmement durs, qui donnent le ton d’une campagne qui s’annonce particulièrement âpre et clivante.

Le RN, « parti patriote » et rempart face à la gauche

Face à cette menace brandie d’un bloc islamo-gauchiste liberticide, Marine Le Pen positionne son parti, le Rassemblement National, comme le meilleur rempart. Elle refuse de le qualifier de parti de droite, préférant mettre en avant son caractère « patriote », rassemblant au-delà des clivages traditionnels.

Le RN est un parti patriote dont l’objectif est de ne pas se laisser enfermer dans une catégorie, qu’elle soit droite ou gauche.

– Marine Le Pen, entretien au Figaro

Un positionnement qui vise clairement à attirer un électorat plus large que les seuls sympathisants d’extrême-droite. En agitant le chiffon rouge de la menace sur les libertés, Marine Le Pen espère mobiliser bien au-delà de sa base.

L’alliance LR-RN, un simple « accord électoral »

Interrogée sur le rapprochement entre son parti et une partie des Républicains, Marine Le Pen minimise la portée de cette alliance. Elle refuse d’y voir un tournant idéologique majeur, la qualifiant de simple « accord électoral » dans la perspective des législatives.

L’existence d’une alliance avec une partie de LR ne fait pas du RN un parti de droite.

– Marine Le Pen, entretien au Figaro

Une manière de ne pas effrayer un électorat centriste qui pourrait être rebuté par une alliance trop poussée avec la droite de la droite. Tout en envoyant un signal d’ouverture et de rassemblement face à la menace de la gauche.

Un clivage « nationaux contre mondialistes » plus que gauche-droite

Au final, Marine Le Pen continue de structurer le débat politique autour d’une opposition entre ce qu’elle appelle les « nationaux » et le camp des « internationalo-mondialistes ». La gauche et les macronistes appartiendraient à ce dernier, avec une « vision post-nationale ».

Je ne crois pas qu’il y ait un retour du clivage gauche-droite. […] Nous restons donc sur un combat entre les nationaux et les internationalo-mondialistes.

– Marine Le Pen, entretien au Figaro

Un clivage dans lequel le RN veut incarner le camp des « patriotes », les seuls à même selon Marine Le Pen de défendre la nation et ses valeurs. Et donc les libertés, face à un bloc islamo-gauchiste qui en serait l’ennemi.

Le ton est donné pour une campagne des législatives qui s’annonce particulièrement offensive et polarisante. Marine Le Pen compte bien capitaliser sur ses bons scores de la présidentielle et imposer le RN comme principal opposant. Quitte à forcer le trait et à agiter des périls pour mobiliser l’électorat. Une stratégie à haut risque, mais qui pourrait s’avérer payante dans un contexte post-électoral tendu.

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