Une tempête politique secoue actuellement la France suite aux révélations concernant les propos haineux tenus par un candidat du Nouveau Front Populaire sur les réseaux sociaux. Aly Diouara, investi par le parti de gauche radicale dans une circonscription de Seine-Saint-Denis au détriment de Raquel Garrido, est accusé d’avoir publié de nombreux messages antisémites et anti-blancs sur son compte Twitter.
Un candidat au passé sulfureux
L’examen approfondi du compte Twitter d’Aly Diouara, franco-gambien de 34 ans, a mis en lumière une série de publications pour le moins problématiques. Visiblement très préoccupé par les questions identitaires et raciales, le candidat n’hésite pas à s’en prendre violemment aux “blancs”, qu’il accuse de vouloir dominer les populations issues de l’immigration.
Salut les blancs, dites… on vous dérange pas trop dans votre remake de la conférence de Berlin ?
– Tweet d’Aly Diouara en août 2022
Au-delà de ces propos clairement anti-blancs, qui font écho à la rhétorique du “privilège blanc” popularisée par les mouvements décoloniaux et indigénistes, Aly Diouara verse aussi dans l’antisémitisme en dénonçant le soutien de certains élus socialistes à un “candidat sioniste”. Il semble adhérer aux théories du complot faisant des juifs et d’Israël les maîtres occultes du monde.
Un soutien sans faille à l’imam Iquioussen
Les prises de position douteuses d’Aly Diouara ne s’arrêtent pas là. En 2022, il a apporté un soutien appuyé à l’imam Hassan Iquioussen, expulsé vers le Maroc pour ses discours jugés contraires aux valeurs de la République. Le candidat a dénoncé “une chasse à l’homme institutionnelle” et un “climat racistement hostile”, reprenant la rhétorique victimaire des islamistes.
L’islamophobie est avant toute chose un racisme d’État
– Tweet d’Aly Diouara en juillet 2022
Le malaise du Nouveau Front Populaire
Face à ces révélations embarrassantes, le Nouveau Front Populaire se retrouve dans une position délicate. Le parti, qui se veut le héraut de la gauche sociale et anti-raciste, peine à justifier l’investiture accordée à Aly Diouara malgré son passif sulfureux. Certains y voient le signe d’une complaisance envers les dérives communautaristes et identitaires d’une partie de la gauche radicale.
Le cas d’Aly Diouara illustre aussi les tensions qui traversent le NFP concernant la représentation des minorités. En écartant Raquel Garrido au profit d’un candidat issu de la diversité, le parti semble avoir privilégié des considérations ethniques au détriment de la cohérence idéologique. Une dérive contre laquelle mettait pourtant en garde Jean-Luc Mélenchon lui-même il y a quelques années.
Un signal d’alarme pour la gauche
Au-delà du cas particulier d’Aly Diouara, cette polémique soulève des questions de fond sur l’évolution de la gauche radicale. Sous couvert de lutte contre les discriminations, certains courants semblent prêts à pactiser avec les forces les plus réactionnaires issues de l’immigration, au mépris des principes républicains et universalistes. Un aveuglement qui risque de nourrir les arguments de l’extrême droite sur le “grand remplacement”.
Pour la gauche, il y a urgence à clarifier sa ligne et à réaffirmer son attachement intransigeant aux valeurs de la République. Cela passe par un rejet sans ambiguïté de toutes les formes de racisme et de communautarisme, d’où qu’elles viennent. Faute de quoi, elle court le risque d’une dangereuse dérive identitaire qui ne pourra que servir ses adversaires politiques.
L’affaire Aly Diouara doit servir de piqûre de rappel. La gauche ne peut pas se permettre la moindre complaisance envers ceux qui, sous couvert de défendre les opprimés, attisent la haine de l’autre et sapent le modèle d’intégration républicain. C’est une question de responsabilité politique et morale. Espérons que le message sera entendu.