En cette année électorale 2024, la politique française connaît un rebondissement inattendu. François Hollande, ancien président de la République, vient d’annoncer sa candidature aux élections législatives dans la première circonscription de Corrèze. Mais la véritable surprise réside dans son étiquette politique : l’ex-chef d’État se présente sous la bannière du Nouveau Front Populaire, un mouvement se revendiquant de la gauche écologique et sociale.
Le retour en force d’un ancien président
Depuis son départ de l’Élysée en 2017, François Hollande s’était fait discret sur la scène politique. Mais voilà qu’il effectue un retour fracassant en briguant un mandat de député. Une décision qui n’est pas sans rappeler celle de son prédécesseur Nicolas Sarkozy, candidat malheureux aux législatives de 2012 après sa défaite à la présidentielle.
En se présentant en Corrèze, François Hollande revient sur ses terres électorales. C’est dans ce département qu’il a construit sa carrière politique, en tant que député, président du conseil général et maire de Tulle. Un ancrage local qui pourrait s’avérer un atout précieux dans la bataille des législatives.
Le pari du rassemblement à gauche
Mais c’est surtout le choix de l’étiquette politique qui retient l’attention. En se revendiquant du Nouveau Front Populaire, François Hollande entend rassembler les forces de la gauche autour d’un projet écologique et social. Un pari audacieux alors que ce camp apparaît plus divisé que jamais depuis la débâcle de 2017.
Je me reconnais dans la démarche et le projet du Nouveau Front Populaire écologique et social.
François Hollande
Le Nouveau Front Populaire entend incarner le « rassemblement des forces de progrès » face à une droite revenue au pouvoir et à l’extrême-droite. Un créneau politique que compte bien occuper François Hollande, lui qui durant son quinquennat avait tenté, non sans difficultés, de réconcilier l’aile gauche du PS avec la ligne social-démocrate.
Une candidature validée par le Parti Socialiste
Si elle a créé la surprise, la candidature de François Hollande a reçu le soutien de la fédération socialiste de Corrèze. « Nous prenons acte du choix de François Hollande et de sa volonté de s’engager pour le rassemblement de la gauche et des écologistes », a déclaré le Premier secrétaire du PS Olivier Faure.
Même si l’ancien président ne porte pas les couleurs du PS, ce dernier a visiblement donné son feu vert. Preuve que François Hollande, malgré les critiques essuyées durant son mandat, conserve une réelle influence au sein de son ancien parti.
Un test pour la recomposition politique
Au-delà de son résultat, la candidature de François Hollande aura valeur de test pour la recomposition politique en cours. Face aux blocs de droite et d’extrême-droite qui dominent l’Assemblée nationale, la gauche parviendra-t-elle à parler d’une seule voix ? La démarche de l’ancien président, si elle est concluante, pourrait tracer une voie pour l’avenir.
Une chose est sûre, ce retour de François Hollande sur le devant de la scène électorale ne manquera pas de pimenter la campagne des législatives. Et nul doute que ses adversaires politiques, à droite comme au centre et à l’extrême-droite, tenteront de raviver le souvenir des polémiques et des échecs de son quinquennat.
2024, une présidentielle en ligne de mire ?
Enfin, impossible de ne pas s’interroger sur les ambitions présidentielles de François Hollande. À un an de l’élection de 2024, ce retour pourrait-il être le prélude à une candidature suprême ? L’ancien chef de l’État a toujours dit qu’il n’excluait pas de se représenter un jour. En utilisant les législatives comme tremplin, il pourrait tester sa popularité et préparer le terrain.
Réponse dans les urnes le 12 juin prochain pour le premier tour des législatives. La politique française n’a décidément pas fini de nous surprendre en cette année électorale.
