En ce début de soirée sur le mythique circuit des 24 Heures du Mans, l’ambiance est morose dans le clan tricolore. Après seulement 6 heures de course, les deux écuries françaises engagées dans la catégorie reine des Hypercars, Alpine et Peugeot, sont déjà dans la tourmente. Un cruel manque de fiabilité qui les relègue loin des avant-postes solidement tenus par Ferrari.
Double abandon pour Alpine, le cauchemar
Le premier coup de tonnerre est survenu à 20h47 quand le moteur de l’Alpine n°35 de Ferdinand Habsbourg a littéralement explosé dans le secteur d’Arnage. Des flammes et une inquiétante fumée se sont échappées de la voiture, signant l’abandon immédiat de l’équipage qu’il formait avec Paul Louis Chatin et Charles Milesi.
Seule rescapée, l’Alpine n°36 de Nicolas Lapierre, Matthieu Vaxiviere et Mick Schumacher n’aura tenu qu’une poignée de minutes de plus. Rappelée précipitamment au garage, elle aussi victime d’un problème moteur, elle sera contrainte à l’abandon. Un brutal coup d’arrêt pour Alpine qui effectuait son grand retour dans la catégorie reine cette année.
Une immense déception. Après le potentiel affiché en qualifications, on ne s’attendait vraiment pas à ça. Il va falloir analyser ce qui n’a pas fonctionné.
– Philippe Sinault, patron de l’écurie Alpine
Peugeot dans le dur, loin des avant-postes
L’autre écurie française engagée dans la Sarthe, Peugeot, n’est pas épargnée en ce début de course. Incapables de suivre le rythme imprimé en tête par Ferrari, les deux 9X8 pointaient à une peu reluisante 18e et 19e places après 6 heures, à déjà un tour des leaders.
Un cruel manque de performance pour les Lions dont les bolides peinent à exploiter le plein potentiel de leur motorisation hybride. À l’instar d’Alpine, la marque au Lion visait pourtant un résultat de premier plan pour son retour dans la catégorie reine de l’endurance, 12 ans après son dernier succès au Mans.
Ferrari en patron, Porsche et Toyota en embuscade
Pendant que les Français souffrent, Ferrari assume son statut de grandissime favori de cette 91e édition. La 499P n°51 mène la danse devant sa voiture sœur, la n°50. Mais gare à tout excès de confiance, car dans son sillage, Porsche et Toyota restent en embuscade, prêts à profiter de la moindre faiblesse.
La bagarre entre les trois géants de l’endurance s’annonce épique. D’autant que la nuit est tombée sur le circuit de la Sarthe, avec son lot de pièges et d’incertitudes. Dans ces conditions, la clé sera comme toujours la régularité et surtout la fiabilité. Deux critères qui pour le moment font cruellement défaut au clan tricolore.
La course est encore longue jusqu’à l’arrivée prévue dimanche à 16 heures. Alpine et Peugeot, malgré leurs déboires, peuvent-elles espérer un improbable rebondissement ? Réponse dans les prochaines heures sur le légendaire tracé manceau, qui n’a pas fini de livrer son verdict. Une chose est sûre : le suspense reste entier pour départager les ténors.
