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Manifestation contre l’extrême droite : Paris rassemble moins qu’en 2002

Les rues de Paris ont accueilli une manifestation contre l'extrême droite ce samedi 15 juin. Malgré des appels à une mobilisation d'ampleur, le rassemblement n'a pas égalé celui de 2002. Jeunes et militants de gauche étaient...

En ce samedi 15 juin à Paris, les opposants au Rassemblement national espéraient une mobilisation massive dans les rues de la capitale. Pourtant, malgré les appels à manifester contre l’extrême droite, le rassemblement n’a pas eu l’ampleur escomptée, loin derrière celui de 2002 qui avait réuni 400 000 personnes à Paris et 1,5 million dans toute la France.

Une manifestation qui peine à rassembler au-delà des militants de gauche

Selon la préfecture de police, 75 000 manifestants ont défilé à Paris, quand la CGT en dénombrait 250 000. Des chiffres en deçà des attentes des organisateurs qui souhaitaient faire de cette manifestation un événement mémorable et fédérateur contre le RN. Dans les faits, le cortège a surtout réuni des militants favorables au Nouveau Front populaire, avec une forte présence de drapeaux palestiniens, dans une ambiance sage et morose.

Parti de la place de la République à 14h, le défilé a rejoint la Bastille puis la Nation, au son des slogans anti-RN comme “Bardella casse-toi, la République n’est pas à toi”. En tête, la patronne de la CGT Sophie Binet a tenté d’élargir la mobilisation en appelant la droite à les rejoindre, mais sans grand succès.

Les jeunes en première ligne

Fait marquant de cette manifestation : la présence notable des jeunes, avec les syndicats étudiants (Fage, Unef) et mouvements de jeunesse (Jeunes communistes, Jeunes écologistes) qui ont uni leurs forces. Rose, 18 ans et étudiante à la Sorbonne, est venue militer avec une amie :

J’ai entendu Sophie Binet expliquer que la mobilisation est une bonne opportunité pour montrer qu’on est nombreux à pas vouloir de l’extrême droite au pouvoir. Il faut garder espoir.

Même son de cloche chez Alice, prof à Paris-4, inquiète pour son métier face à un RN qui “déteste les gens diplômés”. Les lycéens étaient aussi de la partie, à l’image de Manès Nadel, 17 ans et figure de la lutte lycéenne, venu alerter sur “le risque réel que l’extrême droite arrive au pouvoir dans 20 jours”.

Peu de casse mais des critiques contre Mélenchon

Si quelques dégradations et tags anti-RN ont été constatés, notamment place de la Bastille, la manifestation est restée globalement calme avec peu de heurts. La préfecture a fait état de quatre interpellations.

Dans le cortège, plusieurs pancartes visaient directement Jean-Luc Mélenchon, lui reprochant de “foutre en l’air” l’union de la gauche en excluant des députés LFI critiques. Certains le voient même comme “une menace pour la victoire” contre le RN, alors qu’il y a un an, LFI appelait à l’élire Premier ministre.

Les syndicats déterminés à poursuivre le combat

Malgré une mobilisation en demi-teinte, les leaders syndicaux affichent leur détermination à combattre le RN. La CFDT promet de s’engager “jusqu’au dernier jour” des législatives, quand l’Unsa se dit prête à “créer un rapport de force” et à devenir “de farouches opposants” si l’extrême droite passait.

Un message de résistance qui devra cependant se traduire dans les urnes dans 20 jours, alors que le RN est donné favori. Cette manifestation aura eu le mérite de sonner l’alarme, mais elle montre aussi la difficulté des anti-RN à créer une dynamique unitaire, au-delà des rangs militants.

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