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Jérôme Peyrat, Condamné pour Violences, Candidat aux Législatives 2024

Jérôme Peyrat, ex-député LREM condamné pour violences conjugales, se présente à nouveau aux législatives en 2024. Sa candidature ravive la polémique sur la tolérance de la classe politique envers ces actes. Le débat s'annonce houleux...

C’est une candidature qui ne manquera pas de faire couler beaucoup d’encre. Jérôme Peyrat, maire de La Roque-Gageac et ancien conseiller d’Emmanuel Macron, a décidé de se présenter à nouveau aux élections législatives dans la 4ème circonscription de Dordogne. Une décision qui intervient malgré sa condamnation en 2020 à 3000 euros d’amende avec sursis pour violences sur son ex-compagne.

Retour sur l’affaire qui avait forcé Peyrat à renoncer en 2022

Rappelons les faits : en septembre 2020, le tribunal correctionnel d’Angoulême avait condamné Jérôme Peyrat pour des violences commises sur son ancienne compagne fin 2019. La justice avait retenu 14 jours d’ITT pour la victime qui souffrait notamment de douleurs à la mâchoire, d’hématomes au visage et d’un syndrome post-traumatique.

Suite à ce jugement très médiatisé, Jérôme Peyrat avait dû renoncer à sa candidature aux législatives de 2022 sous la bannière LREM et quitter son poste de conseiller à l’Élysée. Une décision saluée à l’époque, Emmanuel Macron ayant fait de la lutte contre les violences faites aux femmes la grande cause de son quinquennat.

Un retour en politique qui passe mal

Mais deux ans plus tard, la perspective du retour en politique de Jérôme Peyrat provoque de vives réactions. Sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux à s’indigner qu’un homme condamné pour violences conjugales puisse à nouveau briguer un mandat électif.

La majorité investit un homme condamné. Pour son ex-femme, c’est : une ITT de 14 jours, des douleurs à la mâchoire, un hématome de la face, un syndrome d’anxiété post-traumatique.

– Clémence Guetté, députée LFI, sur Twitter

Du côté de la majorité présidentielle, l’embarras est palpable. Stanislas Guérini, patron de LREM, avait qualifié en 2022 Jérôme Peyrat « d’honnête homme ». Une sortie maladroite qui en dit long sur la difficulté des partis politiques à traiter ces affaires de violences faites aux femmes en leur sein.

Peyrat assume et veut tourner la page

Interrogé par France Bleu Périgord, Jérôme Peyrat assume sa décision de se représenter, estimant avoir payé pour ses actes :

J’ai été condamné, j’ai reconnu les faits et je les regrette. Mais j’ai purgé ma peine. Aujourd’hui, je veux me consacrer à nouveau au service des citoyens de ma circonscription.

– Jérôme Peyrat, candidat LREM aux législatives

Reste à savoir si les électeurs de Dordogne seront aussi prompts à lui pardonner. Car au-delà du cas Peyrat, c’est la question de l’exemplarité des élus et de la tolérance zéro envers les violences conjugales qui est posée.

Un sujet brûlant pour la campagne des législatives

À moins d’un an des élections législatives, la candidature controversée de Jérôme Peyrat promet de bousculer la campagne. Les opposants ne manqueront pas de s’engouffrer dans la brèche pour dénoncer le laxisme supposé de la majorité sur ces enjeux.

LREM a d’ailleurs d’autres soucis avec certains de ses candidats, plusieurs étant visés par des enquêtes pour harcèlement ou agression sexuelle. De quoi parasiter le message du parti présidentiel et l’exposer à la critique.

Jérôme Peyrat aura fort à faire pour convaincre qu’il est un candidat légitime malgré son passé judiciaire. La circonscription de Dordogne qu’il brigue s’annonce comme l’un des points chauds de ces élections législatives 2024. L’affaire devrait cristalliser le débat autour de l’engagement réel de la classe politique dans la lutte contre les violences faites aux femmes.

Vers une tolérance zéro envers les violences des élus ?

Au-delà de la seule affaire Jérôme Peyrat, ces polémiques à répétition interrogent sur le degré de tolérance à avoir envers les auteurs de violences aspirant à des responsabilités politiques. Beaucoup plaident pour une inéligibilité automatique des élus condamnés pour violences ou agressions sexuelles.

Une mesure qui ne fait pas consensus mais qui revient avec insistance à chaque nouveau scandale. Les partis sont appelés à durcir leurs procédures internes de contrôle des candidatures. Des voix s’élèvent aussi pour un meilleur accompagnement et une parole publique plus respectueuse envers les victimes.

La politique française se retrouve face à un défi : restaurer la confiance des citoyens en l’exemplarité de leurs représentants. L’affaire Peyrat, par son retentissement, pourrait bien agir comme un électrochoc salutaire et faire émerger de nouvelles règles. Il y va de la crédibilité de nos institutions démocratiques.

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