Raphaël Kempf, avocat brillant et engagé, est un habitué des prétoires et des causes qui font polémique. Mais aujourd’hui, c’est sur un autre terrain qu’il a décidé de s’aventurer : celui de la politique. En effet, Me Kempf vient d’être investi par le Nouveau Front Populaire comme candidat dans la 1ère circonscription de Paris pour les élections législatives des 30 juin et 7 juillet prochains. Une candidature qui ne manque pas de faire réagir, étant donné le parcours atypique de ce ténor du barreau.
Un avocat au cœur des controverses
Raphaël Kempf s’est fait connaître du grand public en défendant des causes sensibles et clivantes. Il a notamment été l’un des avocats des Soulèvements de la Terre, ce mouvement écologiste radical qui prône la désobéissance civile et dont les actions coup de poing suscitent régulièrement l’ire des autorités. Mais c’est surtout son rôle dans le procès des attentats du 13 novembre 2015 qui a marqué les esprits.
Me Kempf était en effet l’avocat de Yassine Atar, le petit frère d’Oussama Atar, commanditaire présumé de ces attaques terroristes qui ont endeuillé la France. Convaincu de l’innocence de son client, il a plaidé avec fougue son acquittement lors du procès fleuve qui s’est tenu en 2022. Un engagement total qui lui a valu admiration ou réprobation, sans jamais le laisser indifférent.
Je n’ai fait que mon devoir d’avocat en défendant Yassine Atar. C’est le fondement même de notre État de droit : chacun a droit à une défense, aussi impopulaire soit-il.
– Raphaël Kempf
De la robe noire à l’écharpe tricolore ?
En se lançant en politique sous la bannière du Nouveau Front Populaire, coalition hétéroclite de partis de gauche, Raphaël Kempf franchit un nouveau cap. Celui qui n’a jamais caché son engagement à gauche entend désormais “changer la vie et écrire l’histoire”, comme l’a proclamé avec lyrisme Jean-Luc Mélenchon. Une ambition qui suscite le scepticisme de certains, tant l’avocat semble éloigné du profil classique de l’élu.
Mais pour ses soutiens, c’est justement la force de cette candidature : apporter un regard neuf et sans concession sur la politique. Et nul doute que Raphaël Kempf saura utiliser ses indéniables talents oratoires pour convaincre les électeurs. Reste à savoir si l’avocat sera aussi à l’aise dans l’hémicycle qu’il l’est à la barre.
Un symbole des fractures françaises ?
Au-delà de la personne de Raphaël Kempf, sa candidature cristallise les tensions qui traversent la société française. D’un côté, ceux qui voient en lui un dangereux “islamo-gauchiste” prêt à tous les compromis avec les ennemis de la République. De l’autre, ceux qui saluent son courage et son intégrité pour avoir défendu des causes impopulaires au nom des principes démocratiques.
Un clivage qui illustre les fractures béantes sur des sujets aussi sensibles que la lutte anti-terroriste, la radicalité politique ou la place de la religion dans l’espace public. Des thématiques explosives sur lesquelles la campagne des législatives risque immanquablement de s’enflammer, dans un contexte social déjà hyper tendu.
Quel destin pour un candidat atypique ?
Dans ce climat électrique, difficile de prédire quel accueil les électeurs réserveront à la candidature de Raphaël Kempf. Ses détracteurs n’y voient qu’un coup de communication d’un avocat en quête de publicité. Ses partisans au contraire, le symbole d’un renouveau salutaire de la vie politique, loin des figures convenues et des partis usés.
Une chose est sûre : cette candidature ne laissera personne indifférent. Elle promet une campagne agitée dans la 1ère circonscription de Paris, où tous les coups seront permis. Raphaël Kempf parviendra-t-il à transformer l’essai et à remporter les suffrages des Parisiens ? Réponse les 30 juin et 7 juillet prochains dans les urnes. D’ici là, l’avocat devenu candidat n’a pas fini de faire parler de lui.