Imaginez-vous au cœur d’une manifestation pacifique, entouré de milliers de personnes unies pour une cause commune. Soudain, un bruit assourdissant déchire le silence, semant la panique sans raison apparente. C’est exactement ce qui s’est produit à Belgrade le 15 mars dernier, lorsque des centaines de milliers de Serbes ont vu leur rassemblement basculer dans le chaos. Depuis, une pétition réunissant près de 600 000 signatures a été déposée auprès de l’ONU pour exiger des réponses. Que s’est-il vraiment passé ce soir-là ?
Un Mystère Sonore Qui Ébranle la Serbie
Ce qui devait être une soirée de mobilisation contre la corruption et pour la défense de l’État de droit a pris une tournure inattendue. Alors que les manifestants observaient un moment de recueillement, un son étrange, décrit par certains comme le rugissement d’un avion ou le vrombissement d’un véhicule lancé à pleine vitesse, a provoqué une débandade générale. Depuis cet instant, les spéculations vont bon train, et une question brûle toutes les lèvres : la police a-t-elle utilisé une **arme sonore** pour disperser la foule ?
Que s’est-il passé le 15 mars ?
Le 15 mars, peu après 19h, la capitale serbe vibrait d’une énergie collective. Des dizaines de milliers de citoyens s’étaient réunis dans le centre de Belgrade, brandissant pancartes et slogans pour réclamer justice et transparence. Mais en un instant, tout a basculé. Selon plusieurs témoignages, un bruit soudain et inexplicable a retenti, poussant une partie de la foule à fuir dans la confusion la plus totale.
Les récits divergent sur la nature exacte de ce son. Certains parlent d’un grondement semblable à celui d’un avion en perdition, d’autres d’un bruit évoquant une voiture fonçant droit sur eux. Une chose est sûre : cet événement a marqué les esprits et alimenté une vague d’indignation sans précédent.
Un son comme si un avion allait s’écraser juste à côté de nous. On ne savait pas d’où ça venait, mais la peur était immédiate.
– Témoignage d’un manifestant recueilli sur place
La piste de l’arme sonore
Très vite, des voix se sont élevées pour accuser les forces de l’ordre d’avoir déployé un dispositif acoustique, souvent appelé **canon à son**, pour mettre fin à la manifestation. Ces équipements, utilisés dans certains contextes militaires ou pour le contrôle des foules, émettent des ondes sonores puissantes capables de désorienter ou d’effrayer les gens à distance. Mais est-ce vraiment ce qui s’est produit à Belgrade ?
Des photos circulant dès le lendemain ont jeté de l’huile sur le feu. On y voit un véhicule de police équipé d’un appareil ressemblant à un dispositif acoustique de type LRAD (Long Range Acoustic Device). Ces images ont poussé les autorités à réagir, bien que leurs explications aient semé davantage de doutes que de certitudes.
Le déni officiel et les contradictions
Dans un premier temps, les responsables serbes ont catégoriquement nié posséder une telle technologie. Mais face aux preuves visuelles, le discours a changé. Le ministre de l’Intérieur a fini par admettre que la police disposait bien d’un équipement sonore, tout en assurant qu’il n’avait pas été utilisé ce soir-là. De son côté, le président du pays a qualifié les accusations de simples rumeurs infondées.
Pourtant, une déclaration inattendue est venue relancer le débat. Lors d’une émission télévisée, un ancien haut responsable politique, pensant être hors antenne, a lâché une bombe : selon lui, un son puissant avait bel et bien été diffusé, non pas pour blesser, mais pour effrayer les manifestants. Une confession accidentelle qui a ravivé la colère populaire.
C’était juste pour faire peur, comme un camion qui vous fonce dessus. Rien de grave, juste de l’intimidation.
– Révélation d’un ancien responsable en direct
600 000 signatures pour la vérité
Face à ces incohérences, le mouvement politique **KreniPromeni** (littéralement « Bouge pour changer ») a pris les devants. En lançant une pétition, ils ont réussi à mobiliser près de 600 000 personnes en un temps record. Ce mardi, ce document a été officiellement remis au bureau de l’ONU à Belgrade, avec une demande claire : une enquête internationale indépendante pour faire toute la lumière sur cet incident.
Les signataires exigent non seulement des réponses sur ce qui s’est passé, mais aussi des comptes de la part de ceux qui auraient autorisé ou utilisé une telle arme. Pour le leader du mouvement, cette mobilisation massive témoigne d’une prise de conscience collective au sein de la société serbe.
- Une enquête sur l’utilisation présumée d’une arme sonore.
- Un rapport sur les éventuels impacts médicaux de cet équipement.
- Des sanctions contre les responsables, le cas échéant.
Les armes sonores : qu’est-ce que c’est ?
Pour mieux comprendre cette affaire, penchons-nous sur ce que sont ces fameuses **armes sonores**. Ces dispositifs, souvent appelés LRAD ou canons acoustiques, projettent des sons à très haute fréquence ou à un volume extrême. Leur objectif ? Désorienter, effrayer ou disperser une foule sans recours à la violence physique directe.
Utilisées dans des contextes variés – des opérations militaires aux interventions policières –, elles restent controversées. Certains experts mettent en garde contre leurs effets potentiels sur la santé, comme des troubles auditifs ou des réactions psychologiques graves. Mais sans analyse approfondie, difficile de savoir si un tel outil a vraiment été déployé à Belgrade.
Caractéristique | Description |
Type de son | Hautes fréquences ou volume intense |
Portée | Jusqu’à plusieurs centaines de mètres |
Effets | Désorientation, peur, douleur auditive |
Un précédent qui interroge
Si l’utilisation d’une arme sonore était confirmée, ce ne serait pas une première mondiale. D’autres pays ont déjà eu recours à ce type de technologie pour gérer des foules, parfois avec des conséquences inattendues. Mais en Serbie, où la confiance envers les institutions est déjà fragile, cet incident pourrait laisser des traces durables.
Les manifestants, eux, ne comptent pas lâcher prise. Pour eux, ce n’est pas seulement une question de bruit, mais de transparence et de responsabilité. Et avec 600 000 voix derrière eux, leur message résonne plus fort que jamais.
Et maintenant ?
L’avenir de cette affaire repose désormais entre les mains de l’ONU. Si une enquête internationale voit le jour, elle pourrait lever le voile sur ce mystère sonore et, peut-être, apaiser les tensions. En attendant, la Serbie reste suspendue à une question : jusqu’où les autorités sont-elles prêtes à aller pour maintenir l’ordre ?
Ce qui est certain, c’est que cet événement a réveillé une société en quête de vérité. Et si le son entendu ce 15 mars n’était que le début d’une onde de choc bien plus large ? À suivre de près.