Qui n’a jamais imaginé les hommes d’affaires, coupe de champagne à la main, comme les habitués des voyages en avion ? Et pourtant, une récente enquête de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) vient bousculer nos préjugés sur les passagers aériens. Publiée mercredi dernier, cette étude dresse un portrait étonnant des voyageurs du ciel, révélant de nouvelles tendances et habitudes.
L’avion n’est plus l’apanage des hommes d’affaires
Contrairement aux idées reçues, les déplacements professionnels ne seraient plus le motif principal des voyages en avion. Selon l’enquête de la DGAC, seulement 19% des passagers étudiés prennent l’avion pour des raisons professionnelles, soit une baisse de 6 points par rapport à la précédente étude. Le cliché du cadre pressé enchaînant les allers-retours entre les grandes villes européennes semble donc révolu.
Les femmes, nouvelles reines du ciel
Autre révélation surprenante : les femmes représentent désormais la majorité des passagers aériens au départ des principaux aéroports français, avec 51% des voyageurs. Une tendance qui reflète l’évolution de la société et la place grandissante des femmes dans le monde professionnel et les voyages.
Loisirs et visites familiales, nouveaux moteurs du trafic aérien
Si les voyages d’affaires diminuent, quelles sont alors les raisons qui poussent les passagers à prendre l’avion ? L’enquête révèle que les voyages de loisirs arrivent en tête, représentant 51% des motifs de déplacement. Viennent ensuite les visites à la famille et aux amis, qui concernent 25% des passagers interrogés.
Les passagers étudiés voyagent principalement pour le loisir (51%), puis pour visiter leur famille et amis (25%), devant les déplacements pour motif professionnel (19%).
– Enquête de la DGAC
L’avion, de plus en plus accessible aux classes moyennes
Loin d’être réservé à une élite, l’avion séduit aujourd’hui un public plus large et diversifié. La part des CSP+ parmi les passagers étudiés a ainsi baissé, passant de 50% à 43%. En parallèle, la proportion de CSP- a augmenté de 8 points, atteignant désormais 32% des voyageurs.
Cette démocratisation du transport aérien se traduit également par la prédominance de la classe économique, choisie par 94% des passagers interrogés. Néanmoins, l’étude nuance ce chiffre, soulignant la difficulté à interroger les voyageurs en classe affaires ou première, souvent moins accessibles.
Les jeunes, adeptes de l’avion malgré les préoccupations environnementales
Enfin, l’enquête met en lumière le paradoxe des jeunes générations. Bien que sensibilisés aux enjeux écologiques, les 15-34 ans représentent 45% des passagers aériens, en hausse de 5 points par rapport à la précédente étude. Et malgré l’urgence climatique, 83% des interrogés déclarent ne pas avoir renoncé à un voyage en avion pour réduire leur empreinte carbone.
Cette nouvelle radiographie des passagers aériens vient donc bousculer nos a priori. Loin des clichés, le profil des voyageurs du ciel se révèle plus divers et surprenant que jamais. Une évolution qui reflète les transformations de notre société et de nos modes de vie, entre démocratisation des voyages, quête de loisirs et aspirations contrariées. De quoi nous faire regarder d’un œil nouveau ces anonymes croisés dans les aéroports, unis par une même envie d’ailleurs.
