Les eaux tumultueuses de la mer de Chine méridionale sont à nouveau sous les projecteurs alors que la Chine vient de dévoiler une série de nouvelles règles renforçant considérablement les pouvoirs de ses garde-côtes dans cette zone maritime hautement contestée. Une décision qui risque d’exacerber les tensions déjà vives entre Pékin et ses voisins.
La Chine étend son emprise en mer de Chine méridionale
Publiée en ligne par Pékin et entrée en vigueur ce samedi, cette nouvelle réglementation autorise désormais les garde-côtes chinois à placer en détention, sans jugement, des étrangers soupçonnés d’avoir violé les lois chinoises concernant l’entrée et la sortie des frontières maritimes du pays. Une période de détention pouvant aller jusqu’à 60 jours est prévue pour les cas jugés “compliqués” et lorsque la nationalité et l’identité des détenus ne sont pas claires.
De plus, les navires étrangers ayant pénétré “illégalement” dans les eaux revendiquées par la Chine pourront être arraisonnés par les garde-côtes, toujours selon cette nouvelle réglementation. Une mesure qui vise clairement à renforcer le contrôle de Pékin sur cette zone maritime stratégique où se croisent d’importantes routes commerciales.
Une souveraineté contestée
La Chine revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale comme faisant partie de son territoire, malgré les prétentions rivales des Philippines, du Vietnam, de la Malaisie et d’autres pays riverains. En 2016, un jugement international avait invalidé les revendications historiques de Pékin, mais le géant asiatique a ignoré cette décision.
Les navires étrangers qui ont pénétré illégalement dans les eaux territoriales chinoises et les eaux attenantes peuvent être arraisonnés conformément à la loi.
– Nouvelle réglementation publiée par Pékin
Pour appuyer ses revendications, la Chine a construit ces dernières années des îles artificielles qu’elle a militarisées, déployant navires et embarcations rapides pour patrouiller dans les eaux contestées. Une présence de plus en plus affirmée qui suscite l’inquiétude des pays voisins et de la communauté internationale.
Les Philippines sur le qui-vive
Directement concernées par ce regain de tensions, les autorités philippines ont fait savoir qu’elles “discutaient de mesures” pour protéger leurs pêcheurs qui fréquentent régulièrement ces eaux disputées. Selon le général Romeo Brawner, chef de l’armée philippine, les pêcheurs de son pays ne doivent “pas avoir peur”, mais “poursuivre leurs activités normales” dans la zone économique exclusive des Philippines.
Ces derniers mois, les incidents entre navires chinois et philippins se sont multipliés. Les garde-côtes chinois ont notamment eu recours à des canons à eau à plusieurs reprises, endommageant des bateaux philippins et blessant des membres d’équipage. Des actions musclées qui illustrent la détermination de Pékin à faire valoir ce qu’elle considère comme ses droits souverains.
Vers une escalade des tensions ?
Avec ces nouvelles règles, la Chine franchit un nouveau cap dans sa volonté de contrôler la mer de Chine méridionale, au risque de provoquer une escalade des tensions avec ses voisins. Si Pékin justifie ces mesures par la nécessité de défendre sa souveraineté et ses intérêts, elles sont perçues par les autres pays comme une tentative d’intimidation et une violation du droit international.
Dans ce contexte explosif, il est à craindre que les incidents se multiplient dans les mois à venir, mettant à l’épreuve la stabilité de toute la région. La communauté internationale, et en particulier les États-Unis, alliés de plusieurs pays riverains, suivent de près l’évolution de la situation, prêts à intervenir en cas de besoin pour préserver la liberté de navigation dans cet espace maritime crucial.
Une chose est sûre : avec ces nouvelles règles, la Chine a jeté de l’huile sur le feu des tensions en mer de Chine méridionale. Reste à savoir jusqu’où Pékin est prêt à aller pour asseoir son emprise sur cette zone et comment réagiront ses voisins et la communauté internationale face à cette nouvelle offensive. L’avenir de la stabilité régionale en dépend.
