Alors que le conflit israélo-palestinien entre dans son 9ème mois, l’espoir d’un cessez-le-feu durable semble plus lointain que jamais. En effet, malgré les efforts diplomatiques internationaux, Israël a mené de nouveaux bombardements dans la bande de Gaza ce vendredi, tandis que les tensions s’intensifient dangereusement à la frontière avec le Liban.
Gaza sous les bombes, les pourparlers dans l’impasse
Aux premières heures de la journée, des témoins ont rapporté des frappes israéliennes dans plusieurs secteurs de l’enclave palestinienne, notamment en son centre. Il s’agit d’une énième escalade dans ce conflit qui a déjà fait plus de 500 morts côté palestinien depuis octobre dernier.
En parallèle, les négociations pour un cessez-le-feu, annoncé le 31 mai par le président américain Joe Biden, principal allié d’Israël, sont au point mort. Le gouvernement israélien et le Hamas campent en effet sur leurs positions, jugées inconciliables par les observateurs.
Le Liban pris dans la tourmente
Mais le conflit ne se limite plus à Gaza. Depuis jeudi, la frontière entre Israël et le Liban est le théâtre de dangereuses tensions. Le mouvement chiite Hezbollah a en effet procédé à des tirs de roquettes en direction du nord d’Israël, en représailles à la mort d’un de ses hauts commandants dans un raid israélien.
En retour, l’aviation israélienne a bombardé le sud du Liban, faisant au moins un mort et de nombreux blessés parmi les civils selon l’agence de presse nationale libanaise. Le Hezbollah refuse pour l’heure tout pourparler de trêve tant qu’un cessez-le-feu durable ne sera pas instauré à Gaza.
La Cisjordanie au bord de la crise humanitaire
Pendant ce temps, l’Organisation Mondiale de la Santé tire la sonnette d’alarme sur la dégradation de la situation sanitaire en Cisjordanie. Les restrictions de mouvements imposées par Israël, combinées aux violences et aux attaques contre les infrastructures médicales, compliquent dangereusement l’accès aux soins pour les Palestiniens.
Nous appelons à la protection immédiate et active des civils et du système de santé en Cisjordanie.
– L’OMS dans un communiqué
Depuis le début du conflit en octobre, 521 Palestiniens dont 126 enfants ont été tués, et plus de 5200 blessés en Cisjordanie selon le décompte de l’OMS. L’Autorité palestinienne évoque, elle, au moins 545 morts.
Une aide humanitaire précaire
Pour acheminer l’aide à la population gazaouie, une jetée temporaire avait été installée par les Américains à la mi-mai. Mais le Pentagone a annoncé vendredi son démantèlement temporaire en prévision d’une mer agitée. Un nouveau coup dur pour les civils pris au piège du blocus.
Quant au Qatar, grand pourvoyeur d’aide, il voit sa marge de manœuvre réduite. Son média phare Al-Jazeera vient en effet de voir son interdiction prolongée de 35 jours par la justice israélienne, qui l’accuse de soutenir le Hamas. Une décision jugée liberticide par de nombreux défenseurs de la liberté de la presse.
Vers une escalade incontrôlable ?
Alors que ce conflit, l’un des plus longs et meurtriers de l’histoire récente, ne semble pas près de s’apaiser, la communauté internationale peine à se faire entendre. Les appels au cessez-le-feu immédiat lancés par l’ONU ou l’Union Européenne restent lettre morte sur le terrain.
Avec la multiplication des fronts et l’exaspération grandissante des populations, beaucoup craignent désormais une escalade incontrôlable aux conséquences dévastatrices pour toute la région. Plus que jamais, une solution politique globale et durable apparaît comme la seule issue à ce drame.
