Au cœur de Washington, la Bibliothèque du Congrès, véritable temple du savoir, nous invite à un voyage captivant à travers l’histoire des États-Unis. Plus qu’un simple dépôt de livres, cette institution renommée abrite des millions d’objets aussi divers que symboliques. Une sélection de ces trésors est actuellement exposée, dévoilant des facettes méconnues et fascinantes de la nation américaine.
Des effets personnels d’Abraham Lincoln aux premières planches de Spiderman
Parmi les pièces les plus marquantes, on trouve le contenu des poches d’Abraham Lincoln la nuit fatidique de son assassinat. Ses lunettes rafistolées avec une ficelle, son mouchoir et son portefeuille nous plongent dans l’intimité de ce président emblématique, rendant palpable son humanité au-delà du mythe. La mythologie des super-héros est également à l’honneur avec l’exposition des premières planches originales de Spiderman, témoins des débuts d’une icône de la pop culture.
Cartes anciennes et photos historiques
L’exposition nous entraîne aussi dans les méandres de la cartographie avec une des premières cartes des États-Unis fraîchement indépendants, imprimée en 1784. Un bond dans le temps qui se poursuit avec des clichés saisissants de la première explosion atomique dans le désert du Nouveau-Mexique, immortalisée sous le regard du père de la bombe, Robert Oppenheimer.
Ces objets sont le reflet de notre histoire collective.
– Carla Hayden, présidente de la Bibliothèque du Congrès
Une collection éclectique et immense
Au-delà des livres, la Bibliothèque fondée en 1800 conserve aujourd’hui plus de 178 millions d’articles divers :
- Documents audios
- Photographies
- Instruments de musique, dont la plus grande collection de flûtes au monde
Parmi ces trésors, une flûte en cristal ayant appartenu à l’ancien président James Madison (1751-1836) retient particulièrement l’attention. Rescapée de l’incendie de la Maison Blanche par les troupes britanniques en 1814, elle incarne la résilience de la nation.
Mémoires individuelles et collectives
Au fil des allées, c’est aussi la vie des gens ordinaires qui se dessine. Des images d’un mariage en 1944 côtoient les témoignages poignants de la pandémie de Covid-19, en passant par le récit d’un professeur japonais rescapé d’Hiroshima. Un kaléidoscope d’existences qui interroge notre rapport à la mémoire.
Un arbre généalogique hors du commun attire le regard : celui de Thelma Short Doswell, une femme afro-américaine ayant retracé ses origines jusqu’en 1735, quand son ancêtre Ama débarqua d’un navire négrier. Un pan d’histoire bouleversant, peint à même une toile, fruit de 25 années d’un labeur acharné.
C’est l’objet dont je suis le plus fier.
– Ahmed Johnson, conservateur en charge de la section généalogie
De l’intime au grandiose, du tragique au merveilleux, cette exposition est une ode à la mosaïque humaine qui forge l’identité américaine. Une incitation à s’interroger sur les traces que nous laisserons, à notre tour, dans le grand livre de l’Histoire. La Bibliothèque du Congrès nous tend un miroir, et c’est celui de notre humanité qui s’y reflète.