L’excitation monte à l’approche de l’Euro 2024, mais pour certains supporteurs, la fête risque d’être quelque peu gâchée. En effet, les fans anglais devront se contenter de bières à 1% d’alcool lors de leur premier match en Allemagne. Une décision radicale prise par les autorités locales pour tenter de prévenir les débordements. Mais est-ce vraiment la solution miracle ?
La crainte des hooligans anglais
Le spectre du hooliganisme plane toujours au-dessus du football anglais. Malgré les efforts des clubs et des instances pour endiguer le phénomène, les supporteurs des Three Lions traînent une réputation sulfureuse. Les autorités allemandes, qui accueillent l’Euro 2024, ne veulent prendre aucun risque. Elles ont donc décidé de limiter drastiquement la consommation d’alcool lors du premier match de l’Angleterre face à la Serbie.
Concrètement, seules des bières contenant 1% d’alcool seront servies dans l’enceinte de la Veltins Arena à Gelsenkirchen. Une teneur symbolique, loin des 5% habituels de la plupart des bières vendues dans les stades. L’objectif est clair : éviter que les supporteurs ne soient trop imbibés et ne se laissent aller à des comportements violents ou inappropriés.
Une mesure efficace sur le papier
Sur le papier, limiter l’accès à l’alcool semble être une bonne idée pour prévenir les débordements. De nombreuses études ont montré le lien entre consommation excessive d’alcool et violence dans les stades. En réduisant les possibilités de s’enivrer, on espère ainsi réduire les risques de bagarres, dégradations ou insultes.
La consommation d’alcool est un facteur aggravant des comportements violents et antisociaux dans les stades. Il est important que les autorités prennent des mesures pour limiter les risques.
– John Williams, sociologue du sport à l’Université de Leicester
Mais est-ce suffisant ? Certains observateurs en doutent. Ils soulignent que les supporteurs déterminés à boire trouveront toujours un moyen de le faire, que ce soit en consommant avant d’entrer dans le stade ou en introduisant clandestinement leurs propres boissons. De plus, la frustration générée par ces restrictions pourrait elle-même engendrer des tensions.
Un équilibre difficile à trouver
Au final, la question de l’alcool dans les stades est un sujet épineux qui divise. Si personne ne nie la nécessité de prévenir les violences, les méthodes pour y parvenir ne font pas consensus. Entre interdiction totale, limitation partielle ou responsabilisation des supporteurs, les approches diffèrent selon les pays et les compétitions.
Une chose est sûre : le combat contre le hooliganisme est loin d’être terminé. Les instances du football, les clubs et les pouvoirs publics doivent continuer à travailler main dans la main pour trouver des solutions efficaces et durables. Sans tomber dans une logique répressive contre-productive, il s’agit de créer les conditions pour que le football reste une fête populaire et bon enfant.
L’Euro 2024, un test grandeur nature
Dans ce contexte, l’Euro 2024 sera scruté de près. Premier grand tournoi international après le Covid, il donnera le ton de ce que pourrait être le football de demain. Les organisateurs allemands l’ont bien compris et entendent faire de la compétition un modèle en termes de sécurité et d’ambiance dans les stades.
Reste à savoir si la limitation de l’alcool pour les supporteurs anglais sera payante. Réussira-t-elle à contenir les ardeurs des plus fougueux sans gâcher la fête pour les autres ? Réponse dans quelques semaines, quand le coup d’envoi de cet Euro pas comme les autres sera donné. D’ici là, les fans des Three Lions devront se faire à l’idée de trinquer avec modération…