C’est une annonce qui a pris de court le monde politique. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, a déclaré mardi soir qu’il ne serait pas candidat aux élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet prochains. Une décision surprenante alors que son ancienne circonscription de l’Eure semblait lui tendre les bras.
Une promesse tenue malgré la dissolution
Devant les militants eurois réunis à Pacy-sur-Eure, Bruno Le Maire a expliqué son choix par la volonté de respecter son engagement de ne pas cumuler plus de trois mandats de député dans le temps. Lui qui a représenté la circonscription de 2007 à 2022 avait en effet déjà renoncé à se représenter aux dernières élections législatives.
Ça a été un arrache cœur de ne pas me représenter, ma conviction n’a pas changé. Il faut savoir passer la main à une nouvelle génération et tenir parole : trois mandats pas un de plus.
– Bruno Le Maire
Malgré la perspective d’un nouveau scrutin anticipé après la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, le ministre campe sur ses positions. Un choix fort alors que son camp pourrait bien avoir besoin de candidats expérimentés et bien implantés pour contrer la menace du Rassemblement national, qui a raflé 4 des 5 circonscriptions de l’Eure en 2022.
Sébastien Lecornu sur la même ligne
Bruno Le Maire n’est pas le seul ministre à avoir renoncé à briguer un siège de député dans son fief. Son collègue des Armées Sébastien Lecornu, également implanté dans l’Eure, a lui aussi annoncé lundi qu’il ne serait pas sur la ligne de départ des législatives. L’ancien président du conseil départemental, élu sénateur en 2020, entend honorer cet engagement.
Le défi du renouvellement
En transmettant le flambeau à son poulain Julien Canin, Bruno Le Maire mise sur le renouvellement des visages pour tenter de reconquérir un territoire devenu terre d’élection du Rassemblement national. Tout en concédant que “le combat va être difficile”, comme en témoigne le score de 42,66% obtenu par le RN dans l’Eure aux européennes.
Reste à savoir si cette passation de témoin suffira à endiguer la vague populiste qui déferle sur le département. Les prochaines semaines s’annoncent en tout cas décisives pour l’avenir politique de ce bastion de la droite, où le ministre de l’Économie laissera quoi qu’il arrive une empreinte durable.