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L’extrême droite autrichienne réclame un poste clé à Bruxelles

Revigoré par son score historique aux européennes, le parti d'extrême droite autrichien FPÖ veut imposer ses idées radicales anti-immigration à Bruxelles. Son objectif choc : la nomination d'un "commissaire à la remigration" pour expulser massivement les étrangers d'Europe. Une revendication explosive qui promet de secouer l'UE...

L’extrême droite européenne est en ébullition. Revigoré par sa victoire historique aux élections européennes en Autriche, le sulfureux parti FPÖ compte bien imposer ses idées radicales à Bruxelles. Son cheval de bataille : la « remigration » massive des étrangers hors d’Europe. Une revendication explosive qui promet de secouer l’Union Européenne dans les mois à venir.

Un « commissaire à la remigration » réclamé par le FPÖ autrichien

Arrivé pour la première fois en tête d’un scrutin national avec 25,4% des voix, le FPÖ savoure son triomphe. Mais le parti d’extrême droite autrichien ne compte pas en rester là. Déterminé à peser au niveau européen, il exige désormais de pouvoir nommer le prochain commissaire européen envoyé par l’Autriche à Bruxelles.

Et son choix est déjà fait : le FPÖ veut imposer un « commissaire à la remigration », concept controversé et inapplicable en l’état qui vise l’expulsion massive des étrangers. Une obsession martelée durant la campagne selon le secrétaire général du parti Christian Hafenecker.

« Ce que j’ai remarqué ces dernières semaines, c’est qu’il faut avant tout une politique migratoire raisonnable, qu’il y a un besoin de remigration. Nous avons besoin d’un commissaire à la remigration. »

Christian Hafenecker, secrétaire général du FPÖ

La « remigration », cheval de bataille de l’extrême droite

Mais concrètement, qu’entend le FPÖ par « remigration » ? Il s’agit ni plus ni moins de déchoir de leur nationalité et d’expulser les citoyens d’origine étrangère accusés de ne pas s’intégrer, comme l’a publiquement réclamé en novembre dernier le chef du parti Herbert Kickl.

Un concept dangereux et liberticide, mais qui séduit une frange de plus en plus large de l’extrême droite européenne. En Allemagne, des cadres du parti AfD ont également tenu une réunion sur ce thème explosif en novembre, provoquant des manifestations massives.

L’extrême droite européenne revigorée

Au-delà de l’Autriche, le succès du FPÖ dope les ambitions des mouvements nationalistes sur tout le continent :

  • En Italie, Matteo Salvini rêve de reconquérir le pouvoir
  • En France, le Rassemblement National mise sur les européennes après son échec à la présidentielle
  • En Espagne, Vox progresse de scrutin en scrutin
  • En Suède, les Démocrates anti-immigration sont donnés favoris aux législatives de 2024

Mais c’est désormais à Bruxelles et Strasbourg que la bataille s’annonce la plus rude, alors que le groupe parlementaire « Identité et Démocratie » (ID) dont fait partie le FPÖ compte muscler son influence sur les politiques européennes, quitte à souffler sur les braises du ressentiment anti-immigrés.

L’UE face au défi de l’extrémisme

Face à cette nouvelle poussée des nationalismes, l’Union Européenne va devoir trouver les moyens de défendre ses valeurs humanistes sans se laisser entraîner sur le terrain de la surenchère identitaire et sécuritaire. Un défi de taille alors que la « remigration » promet d’empoisonner le débat européen dans les mois à venir.

Car en dépit de son impossibilité juridique actuelle, cette idée simpliste et démagogique de « renvoyer les étrangers » risque de continuer à faire recette auprès d’un électorat européen déboussolé par les crises et en quête de boucs-émissaires. Il revient désormais aux partis traditionnels de proposer des solutions crédibles sur l’intégration et l’immigration, sous peine de laisser le champ libre aux pyromanes de l’extrême droite.

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