Et si votre ADN, ce trésor intime qui raconte vos origines et votre santé, tombait entre de mauvaises mains ? Une entreprise américaine spécialisée dans les tests génétiques grand public vient de déposer le bilan, ravivant les craintes autour de la sécurité des données personnelles. Cette nouvelle, annoncée récemment, secoue les 15 millions de clients ayant confié leur salive à une société promettant des révélations sur leurs racines pour moins de 200 dollars. Entre piratage massif, licenciements et chute vertigineuse en bourse, plongez dans une affaire qui mêle science, argent et vie privée.
Une chute brutale après des années de succès
Imaginez une entreprise qui, il y a encore quelques années, surfait sur la vague de la curiosité génétique. Des kits envoyés par la poste, une goutte de salive, et hop, des réponses sur vos ancêtres ou vos prédispositions médicales. Mais aujourd’hui, cette même société se retrouve au bord du gouffre, contrainte de se placer sous la protection d’un tribunal des faillites dans le Missouri. Que s’est-il passé pour qu’un géant des tests ADN en arrive là ?
Un piratage qui a tout changé
Retour en 2023 : un cyberattaque d’ampleur frappe l’entreprise. Pas moins de 6,9 millions de comptes sont touchés, dont 5,5 millions avec des données ultrasensibles comme les correspondances génétiques. Les hackers, malins, ont exploité d’anciens mots de passe pour accéder à des informations précieuses : noms, sexes, dates de naissance, localisations, photos, et même des détails sur la santé. Un coup dur qui a ébranlé la confiance des utilisateurs.
Si vous avez partagé votre ADN avec cette entreprise, il est temps de supprimer vos données.
– Un chroniqueur technologique reconnu
Ce scandale a non seulement terni l’image de la marque, mais aussi coûté cher. Une action collective a suivi, obligeant la société à débourser 30 millions de dollars pour calmer les plaignants. Depuis, les ventes ont plongé, et la méfiance s’est installée.
Une direction en crise
Dans ce chaos, la cofondatrice et PDG a décidé de quitter son poste, tout en restant dans l’ombre au conseil d’administration. Elle a tenté une ultime manœuvre : racheter les actions restantes à un prix dérisoire, 0,41 dollar par titre, soit une chute de 84 % par rapport à une offre précédente. Rejetée par les actionnaires, cette proposition n’a fait qu’aggraver la perception d’une entreprise à la dérive. Sur les réseaux sociaux, elle assure pourtant vouloir se battre pour sauver sa création.
Des licenciements massifs et des promesses fragiles
Pour réduire les coûts, l’entreprise a licencié 40 % de son personnel en novembre dernier, soit environ 200 employés. Les programmes de recherche, autrefois fleuron de son innovation, sont suspendus. Malgré cela, elle promet de maintenir ses activités pendant la recherche d’un repreneur. Mais la vraie question reste en suspens : quid des données clients ?
- Activité normale : l’entreprise jure que rien ne change pour les utilisateurs.
- Protection des données : aucune modification dans leur stockage, selon leurs dires.
- Vente imminente : un repreneur pourrait tout bouleverser.
Vos données ADN : un trésor convoité
Ce qui inquiète le plus, c’est le sort réservé à ces millions de profils génétiques. Aux États-Unis, les lois nationales sur la protection des données sont quasi inexistantes. Seule la Californie offre un cadre strict, permettant aux citoyens d’exiger la suppression de leurs informations. D’ailleurs, le procureur général de cet État a récemment rappelé ce droit aux clients, les incitant à agir vite.
Mais pourquoi tant d’alarme ? Parce que ces données, une fois vendues ou transférées, pourraient servir à des fins imprévues : recherches médicales douteuses, ciblage marketing agressif, voire pire. Un expert en technologie a lancé un cri d’alerte : les utilisateurs doivent reprendre le contrôle avant qu’il ne soit trop tard.
Une dégringolade en bourse
Le couperet est tombé lundi à Wall Street : l’action de l’entreprise a perdu près de 50 % de sa valeur en une seule journée. Une chute spectaculaire qui reflète la panique des investisseurs face à une situation hors de contrôle. Entre dettes, scandales et incertitudes, le rêve d’une génétique accessible à tous semble s’effondrer.
Événement | Impact | Date |
Piratage | 6,9M comptes touchés | 2023 |
Licenciements | 40 % du personnel | Novembre 2024 |
Chute en bourse | -50 % | Mars 2025 |
Que faire si vous êtes concerné ?
Si vous faites partie des 15 millions de clients, l’heure est à la prudence. Supprimer vos données semble être la solution la plus sûre, surtout si vous résidez en Californie, où la loi vous y autorise. Mais attention : une fois qu’une entreprise change de mains, les anciennes promesses peuvent voler en éclats.
Conseil pratique : Vérifiez vos droits selon votre État et agissez sans tarder.
Un avenir incertain pour la génétique grand public
Cette affaire soulève une question plus large : peut-on encore faire confiance aux entreprises qui commercialisent notre ADN ? Entre avancées scientifiques et dérives commerciales, le secteur des tests génétiques grand public vacille. Pour l’instant, l’entreprise cherche un sauveur, mais le mal est fait. Et vous, oseriez-vous encore envoyer votre salive par la poste après ça ?