À quelques semaines des élections législatives anticipées, un vent de discorde souffle entre les institutions juives de France et les partis de gauche. Au cœur des tensions, un accord que le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) et plusieurs autres organisations n’hésitent pas à qualifier d'”infâme”. Leur grief : l’appel des formations de gauche à présenter des candidatures communes pour le scrutin à venir, main dans la main avec La France insoumise (LFI), accusée par ces institutions d’antisémitisme.
Une “Nupes bis” qui passe mal
Pour Yonathan Arfi, président du Crif, cet accord électoral est une véritable “honte”. Sur le réseau social X (ex-Twitter), il déplore : “L’antisémitisme n’est visiblement pas une question suffisamment importante pour renoncer à une alliance électorale et à quelques sièges”. Un point de vue partagé par d’autres responsables communautaires, à l’instar d’Ariel Goldmann, président du Fonds social juif unifié (FSJU), pour qui “le plat de lentilles du parti socialiste d’Olivier Faure, c’est une alliance avec un parti pro-Hamas”.
Le spectre de l’antisémitisme
Au-delà de l’accord en lui-même, c’est bien la question de l’antisémitisme qui cristallise les tensions. LFI est dans le viseur, accusée de complaisance envers des propos et actes anti-juifs. Pour le Collectif Nous Vivrons, “la lutte contre le RN ne justifie aucune alliance avec des antisémites”. Même son de cloche du côté de Philippe Meyer, président français de l’ONG Bnai Brith, qui juge la démarche “minable, irresponsable et suicidaire”.
Des responsabilités pointées du doigt
Face à cette vague de critiques, le Crif pointe les responsabilités. Son président met en garde : “Ceux qui accepteront de candidater sous ses couleurs en porteront la responsabilité devant l’Histoire. Il est encore temps de revenir sur cet accord infâme”. Un avertissement qui sonne comme un appel à la réflexion pour les partis de gauche concernés.
Cet accord est une honte
– Collectif Nous Vivrons
Alors que la campagne des législatives anticipées s’apprête à entrer dans le vif du sujet, cette polémique vient s’ajouter aux nombreuses zones de turbulence politique. Jusqu’où ira la fracture entre les institutions juives et les partis de gauche ? La question reste en suspens, mais nul doute que ce débat continuera d’agiter la scène politique dans les semaines à venir.