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Cuba, Venezuela, Nicaragua : La Fin de l’Aide Médias en Crise

Gel des fonds US met en péril les médias indépendants à Cuba, Venezuela et Nicaragua. Fermetures et licenciements menacent la presse libre. Que va-t-il se passer ?

Imaginez un instant : des rédactions entières réduites au silence, des micros éteints, des écrans noirs. Depuis le 20 janvier 2025, date du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, un vent glacial souffle sur les médias indépendants de Cuba, du Venezuela et du Nicaragua. Le gel des fonds américains, autrefois bouée de sauvetage pour ces voix dissidentes, plonge ces organes de presse dans une crise sans précédent. Entre fermetures brutales et licenciements massifs, la liberté d’informer vacille dans ces pays où l’État verrouille déjà l’information.

Une Aide Américaine en Berne : Le Tournant de 2025

Le couperet est tombé dès l’annonce du président américain : l’Agence pour le développement international, plus connue sous l’acronyme USAID, voit ses financements gelés. Avec un budget de 268 millions de dollars prévu pour 2025 afin de soutenir les « médias indépendants » dans une trentaine de pays, selon une ONG spécialisée dans la défense de la presse, cette décision marque un virage radical. Mais ce n’est pas tout : les médias publics américains diffusant à l’étranger, comme ceux basés en Floride pour contrer la propagande cubaine, ont été démantelés. Un autre fonds, dépendant du Congrès américain, a également été suspendu, amplifiant la tempête.

Cuba : Quand les Voix Dissidentes S’éteignent

À Cuba, le paysage médiatique est un désert contrôlé par le Parti communiste. Les journaux, radios et télévisions autorisés relayent la doctrine officielle sans écart. Pourtant, depuis une décennie, des sites d’information en ligne, souvent critiques, ont vu le jour. Accessibles uniquement via des réseaux privés virtuels (VPN), ils offraient une bouffée d’air frais. Mais aujourd’hui, la suppression des aides financières met ces plateformes en danger.

Un média basé à Miami, dédié à l’actualité cubaine, a vu son budget amputé de moitié. « C’est 50 % de nos ressources qui disparaissent », confie son directeur à une source proche. Résultat : une équipe réduite de moitié et une incertitude pesante. Pour ce responsable, la décision américaine offre sur un plateau d’argent une victoire aux autorités cubaines, qui dénoncent depuis longtemps ces médias comme des outils de « subversion ».

La presse non contrôlée aborde des sujets et des témoignages que le public a besoin de lire.

– Une directrice d’un portail d’information basé à Cuba

Certaines rédactions, plus résilientes, ont diversifié leurs revenus avec des publicités ou des partenariats académiques. Mais pour beaucoup, la survie passe par des appels désespérés aux dons des lecteurs. Un équilibre fragile, dans un pays où les journalistes subissent coupures d’internet et restrictions de déplacement.

Nicaragua : Vers une « Extinction Totale » de l’Information ?

Le Nicaragua, lui, sombre dans un silence inquiétant. Depuis plusieurs années, près de 300 journalistes ont fui le pays, tandis que quatre autres ont été arrêtés rien qu’en 2024, selon une organisation de défense des droits de la presse. À l’intérieur des frontières, les médias indépendants ont disparu, remplacés par des organes d’État et des groupes commerciaux paralysés par l’autocensure.

Un site d’information, désormais basé au Costa Rica, illustre ce désastre. « Nous sommes en situation d’urgence », explique son cofondateur à une source proche. Avec une équipe réduite de moitié, il craint une « extinction totale » de l’information indépendante si les fonds ne reviennent pas. Une liste brutale des pertes récentes montre l’ampleur du chaos :

  • Réduction de 50 % du personnel en quelques mois.
  • Disparition des rares espaces d’expression libre.
  • Quatre arrestations de journalistes en 2024.

Face à cette crise, les autorités nicaraguayennes restent inflexibles, voyant dans ces médias financés de l’étranger une menace à leur pouvoir.

Venezuela : Une Presse Étouffée par le Pouvoir

Au Venezuela, la situation n’est guère plus reluisante. Depuis l’arrivée au pouvoir d’Hugo Chávez en 1999, plus de 200 médias ont fermé leurs portes, selon une ONG locale. Les survivants, souvent des sites alternatifs, dépendent lourdement des financements extérieurs. Mais avec la fin des aides américaines, leur avenir s’assombrit.

« Nous mourons asphyxiés, et nous ne pouvons même pas appeler à l’aide », déplore un rédacteur en chef vénézuélien sous couvert d’anonymat. Le gouvernement, lui, accuse ces médias de recevoir des fonds étrangers pour déstabiliser le régime, lançant des enquêtes pour les discréditer. Les annonceurs privés, terrifiés par les représailles, se tiennent à l’écart, laissant les rédactions dans une vulnerabilité économique criante.

PaysMédias fermésJournalistes exilés
CubaNon chiffréNon chiffré
NicaraguaTous à l’intérieur300
Venezuela200+Non chiffré

Pourquoi ce Retrait Américain ?

Donald Trump justifie ce gel par une croisade contre la corruption, pointant des « niveaux jamais vus » dans l’utilisation des fonds. Une source proche rapporte qu’il dénonce des programmes coûteux visant à financer des médias et ONG sous couvert d’indépendance. En écho, le président cubain a fustigé sur les réseaux sociaux ces initiatives, les qualifiant d’outils de subversion orchestrés par Washington.

Mais ce retrait soulève une question brûlante : qui paie le prix de cette décision ? Pour les défenseurs de la presse libre, ce sont les citoyens de ces pays, privés d’un accès à une information diversifiée.

Un Souffle d’Espoir ou une Illusion ?

Le 10 mars 2025, une lueur d’espoir a émergé : certaines restrictions ont été levées par le Département d’État américain, permettant à une organisation liée au Congrès de reprendre partiellement son soutien aux « défenseurs de la démocratie ». Des négociations sont en cours pour restaurer une partie des fonds perdus. Mais pour beaucoup, le mal est fait, et la confiance envers ce partenaire historique s’est érodée.

Entre résilience et désespoir, les médias indépendants de ces trois pays oscillent. Leur combat pour informer, dans des contextes où la censure est reine, n’a jamais été aussi précaire. Et si ce gel marquait la fin d’une époque pour la presse libre dans ces nations ?

En résumé : Le gel des aides américaines fragilise les médias indépendants à Cuba, au Nicaragua et au Venezuela, menaçant leur survie face à des régimes autoritaires.

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