Dans les couloirs du Parlement européen, une intense activité règne en ce moment. Après la clôture des élections européennes dimanche et la publication des résultats quasi-définitifs lundi, les partis politiques se livrent à d’intenses tractations pour former de nouveaux groupes. Chacun tente de pousser son avantage en attirant dans ses rangs des élus d’autres formations, dans le but d’augmenter son influence au sein de l’hémicycle.
Le duel Renew – CRE pour la 3e place
Tous les regards sont particulièrement tournés vers le groupe Renew, où siègent les macronistes, et les Conservateurs et réformistes européens (CRE) de Giorgia Meloni. Selon des résultats encore provisoires, les deux formations sont au coude-à-coude pour décrocher la troisième place, avec respectivement 79 et 73 sièges. Dans ce contexte, il suffirait de convaincre quelques élus pour sécuriser cette position convoitée.
Des pourparlers en coulisses
En coulisses, les négociations et les marchandages battent leur plein. Chaque parti met en avant ses atouts pour séduire les indécis et les élus flottants. Promesses de postes à responsabilité, d’investitures, de moyens renforcés : tous les arguments sont bons pour faire pencher la balance. Des alliances surprenantes pourraient voir le jour, transcendant parfois les clivages politiques traditionnels.
Ces tractations font partie intégrante du jeu politique au Parlement européen. Elles ne sont pas très différentes de ce qui se passe dans les parlements nationaux.
Un député européen
L’enjeu de la taille des groupes
Au-delà des étiquettes politiques, c’est bien la taille des groupes qui est déterminante. Plus un groupe est important, plus il pèse dans les décisions, l’attribution des postes et des moyens. D’où l’intérêt pour chaque parti de gonfler ses effectifs, quitte à faire quelques compromis.
- Un groupe plus large a plus de temps de parole
- Il obtient davantage de postes dans les commissions
- Ses moyens financiers et humains sont renforcés
Vers une recomposition durable ?
Au-delà des enjeux immédiats, ces grandes manœuvres auront un impact durable sur le paysage politique du Parlement européen. Elles détermineront les rapports de force et les équilibres pour les 5 prochaines années. La montée des droites eurosceptiques, incarnée par Giorgia Meloni et Viktor Orban, pourrait bousculer l’échiquier. Face à eux, les pro-européens devront serrer les rangs s’ils veulent garder la main sur les grandes orientations de l’UE.
Une chose est sûre : le Parlement européen qui se dessine aura un visage bien différent de celui que nous connaissons. Reste à savoir quels nouveaux groupes émergeront de ces tractations frénétiques, et quelles majorités ils permettront de constituer. L’avenir de l’Europe est plus que jamais en jeu.